Emperor - In the Nighside Eclipse

Chronique CD album (Disc 1 - 59:00. Disc)

chronique Emperor - In the Nighside Eclipse

Profitons de cette année 2014 pour fêter quelques anniversaires… Il y a 20 ans le metal extrême était en pleine effervescence, et ce, depuis quelques années déjà. Quelques années qui ont, en gros, vu naitre les groupes cultes du Death et du Black metal. On s’intéressera aujourd’hui à cette deuxième branche.
2014 sonne donc le 20ème anniversaire du premier full lenght d’Emperor, qui n’avait enregistré jusque-là que des demos/EP. A cette occasion, Candlelight et le groupe nous ressortent une version 2CDs digipack de l’album + 3 titre d’un 7’’ EP de 1994 inclus, sur le premier CD ; un prémix de l’album de 1993, ainsi que des préprod’ inédites de 1993 sur le second CD. On a également droit à un livret avec l’interview des bonshommes sur cette époque, et tous les textes. Voilà donc pour l’objet !

Est-il nécessaire de faire une critique musicale d’un album vieux de 20 ans ? Je ne pense pas. Essayons plutôt de planter le décor, les conditions de l’époque, l’état d’esprit des ados qu’ils étaient, l’impact de cet opus, etc…

1994 n’est pas la naissance d’un style, mais verra éclore les albums cultes des piliers du Death metal, mais surtout du Black : De Mysterii Dom Satanas de Mayhem, Transilvanian Hunger de Darkthrone, Dark Medieval Times de Satyricon… Et avec cet engouement général, c’est toute une nouvelle génération qui verra le jour juste après cette période.
Et oui mes chers frères, il y a 20 ans en Norvège, le Black metal était ‘’à la mode’’… Au grand dam de ses créateurs d’ailleurs !

 

Et donc, que fait-on à Bergen en 1994, qu’on a entre 17 et 19 ans et qu’on s’appelle Samoth, Faust, Tchort et Ihsahn ?… roulement de tambour… Bravo Simone ! On fait du BLACK METAL !
Pourquoi du Black Metal ? Car, à ce moment-là, le Death metal outre-Atlantique et Européen a déjà bien eu le temps de planter ses lettres de noblesses, de nommer ses têtes, et pour ces sauvages du nord, le Death metal est trop commercial !
Il leur faut chercher quelque chose de plus underground, de plus noir, à la fois violent et engagé sur le terrain religieux. On en revient à l’imagerie médiévale, à la tradition scandinave (Viking et polythéiste), à la nature et à la simplicité d’une musique crue (s’opposant à un Death metal qui s’engage de plus en plus dans une course à la technique).
Evidemment, on ne peut pas parler des 90’s, de la Norvège et du Black metal sans évoquer les fameux incendies d’Eglises qui eurent lieux… Surtout que Samoth y a directement prit part, au côté de ce bon vieux Varg Vikernes, en 1992 ; et Faust (le batteur) sera envoyé en taule en 1994 (pour meurtre d’un homosexuel). De ces joyeuses distractions en résultera un album mixé 1 an après avoir été enregistré, et un batteur en zonzon donnant son avis en écrivant sur une feuille de papier à travers les barreaux.

Si In the Nightside Eclipse n’a pas inventé l’eau froide, il a quand même introduit dans le Black metal une dimension symphonique, atmosphérique, et donc, un aspect un peu plus sophistiqué que la simple image d’une horde de sauvage vomissant leur mal-être. A ce moment-là, deux groupes ont les moyens de prendre ce virage : Emperor et Enslaved. Tout simplement parce que Ihsahn et Ivar sont les deux seuls ados enragés sachant jouer du synthé…

Il en ressort alors un album très épique, un synthé omniprésent mais très sagement dosé, une ambiance de dark fantasy rendant un bel hommage aux œuvres de Tolkien, à la nature et à la culture norvégienne. Emperor ne cache pas non plus la très grosse influence de Bathory, de Bram Stocker et du décor carpato-transylvanien. On peut -en grande partie- considérer que In The Nightside…est le premier album de Black metal symphonique, Emperor a ouvert la voie d’un Black metal plus mielleux, plus mélodique, s’alignant sur le chemin tracé par Bathory. La majorité de ces morceaux font aujourd’hui partie du panthéon du BM : « Into The Infinity of Throught », « The Majesty of the Nightsky », « I am The Black Wizards », « Inno a Satana »… La même année Burzum sortira un bon album où ils incorporent des parties de synthé, mais sans véritablement faire partie intégrante de sa musique.

 

On peut également en profiter pour rendre hommage au travail de Eirik ‘’Pytten’’ Hundvin à la production. Cet homme doit faire partie des plus importants personnages de la scène Black Metal (90% des albums cultes du genre sont passés par ses mains), si ce n’est LE Monsieur BM aujourd’hui. Son boulot, à commencer par cet album, prend à coup sûr aux tripes !

J’en profite aussi pour lâcher deux mots sur la pochette conçue par Necrolord (Dissection, Bathory, At The Gates…). Le groupe avait bien aimé son taff sur le Somberlain  (1993) de Dissection et le Incantation (1990) de Grotesque. Elle résume très bien l’ambiance musicale et artistique du groupe, tous les éléments clés y sont : la faucheuse à cheval, le paysage montagneux, la horde de gobelins, ce ciel, cette tour horrifique, ce ton bleuté…  Elle aura également un grand impact sur les couleurs et le style des futurs artwork du genre.

 

Cette édition spéciale 20ème anniversaire est donc un bel objet, renfermant une interview bien complète qui nous fait remonter le temps, et des versions pré-mixées assez cool à se mettre sous la feuille.
Cet album reste pour moi une pièce maitresse du metal extrême, à ranger au rayon Classics Albums entre le Vikingligr Veldi d'Enslaved et le Storm of the Light's Bane de Dissection, sorti l'année d'après.

photo de Domain-of-death
le 23/11/2014

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 23/11/2014 à 12:42:45

Une merveille cet album !!

blodhorn

blodhorn le 23/11/2014 à 15:00:42

un album culte et fantastique pour l'époque. Après dans la discographie du groupe, j'avoue préférer Anthem

le botch

le botch le 24/11/2014 à 10:46:24

Chef-d'oeuvre absolu même si je lui préfère aujourd'hui d'un rien ATTWAD...
Deuxième plus grand album de black de la création donc !!!!!

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