Exarsis - The Human Project

Chronique CD album (37:31)

chronique Exarsis - The Human Project

Avec ce genre de pochette tout droit tirée de l’imaginaire Repka-ien (… bien que dans les faits elle soit l’œuvre de Andrei Bouzikov, à qui l’on doit entre autres la décoration des vitrines de Municipal Waste, Skeletonwitch ou encore Cannabis Corpse), on ne peut pas vraiment dire qu’on soit pris par surprise. D’improbables hydrocéphales from outer space dans leur jus de formol, des savants fous-mais-presque, des virus hautement toxiques prêts à passer leurs prochaines vacances au creux de nos reins, un panel chromatique outré façon « un pyromane dans tes enceintes », un doux parfum de conspiration cartoonesque: The Human Project sent la vieille basket à languette, les patches à gogo, le Hangar 18 et le sprint à la 6 cordes. Bref on est plus dans le metôôôl de tradition que dans l'Exarsis de style (... là: ça c'est fait)!

 

Et bam, quelle surprise, je-ne-m’y-attendais-pas-non-vraiment-ça-alors-c’est-fou: Exarsis joue un Thrash furax, fulminant, du genre chaud-bouillant prêt à tout envoyer valdinguer, à faire crisser les pneus dans les gravillons et à partir poignée en coin dans un solo de furieux sur fond de rythmique qui tagada-tagadate à fond de train. Mais puisqu’il faut quand même laisser un peu de place au suspense, histoire que le chien de Pavlov ait un peu de piment dans sa gamelle, voyons voir: quelle tendance du bon vieux Thrash des familles est celle qui aura retenu l’attention des Grecs dont il est aujourd’hui question? Eh bien je vous le donne Emile: c’est celui qui, vieux de la vieille parmi les anciens, a zoné à l’ombre du béton des rues américaines, tout en n’ayant pas rompu les liens avec le Speed Metal du grand-frère. Parce que quand il s’agit de brasser les poncifs à la louche XXL, Exarsis ne fait pas semblant: introductions en mode « Retenez-moi où je leur lâche les chiens aux fesses », chœurs de déménageurs en skate, bons petits breaks qui relancent sans cesse la machine à riffer, solos label rouge qui râpent l’asphalte, bonnes vieilles mosheries Anthraxiennes, chant lead aussi aigu que virulent… Ça sent certes le rétro, mais ce rétro-là est celui dans lequel ces chauffards matent votre carcasse démantibulée après vous avoir roulé dessus avec leur bolide mangeur de bitume!

 

Alors certes, ce 3e album nous sert du classique de chez déjà vu... Sauf que contrairement à certains qui copient par-dessus l’épaule de leurs aînés sans avoir la flamme ni la fibre, ici la recette réussit sans mal à séduire, la grosse patate et la volonté de ne (presque) jamais descendre la vitesse de croisière en dessous du up/mid tempo des familles garantissant une grosse demi-heure de plaisir simple mais vrai. Et bien que l’on cavale toujours à fond de train sur l'autoroute du plaisir thrashy, on remarque que les rushes d’adrénaline connaissent quelques pics, parmi lesquels un break de furieux à 0:43 sur « Abnormal Generation », un riff hélico à 2 temps qui bute au début de « Change of Plans », ainsi que l’intégralité de « False Flag Attack » qui, non content d’être jouissivement virulent, nous cale son refrain simple mais efficace bien profond là où ça ne s’efface plus.

 

Si vous êtes fans de ces groupes grecs qui, reproduisant de ce côté de l'Atlantique le schéma fervent et sauvage de leurs collègues d’Amérique du Sud, jouent un Thrash aussi fiévreux qu’old schoolement véloce, avec Exarsis vous ne risquez pas la mauvaise surprise qui coïtus interrupte. Dans le genre, The Human Project vous apportera en effet le même plaisir coupable mais intense et assumé que le plan social au DRH madeliniste. C'est dire...

 

PS : pour info tout ça est enregistré maison, mais mixé et masterisé au Mana Recording Studios de Mr E. Rutan. Mais ouais: ils en veulent ces p'tits gars!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Du bon Thrash US old school flirtant avec le Falsetto Speed Metal, dans un registre sauvage et hautement véloce… Sur The Human Project Exarsis remue la poussière des débuts du genre avec un enthousiasme qui fait mouche. Redondant: certes. Ennuyeux: que nenni!

photo de Cglaume
le 12/04/2016

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