Flatstick - Unfinished Business
Chronique Maxi-cd / EP (18:37)

- Style
Nawak metal - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
Flatstick est mort. Enfin, pour être exact, c’est Gary McKay, l’un des 2 membres fondateurs du groupe, qui souffre d’un arrêt définitif de toute activité organique. Ce qui a au final plus ou moins le même effet puisque, du coup, son compère Doug Steele (qui gratouille également chez Alarum) a décidé de laisser tomber l’aventure. Tout ça est d’autant plus rageant que 1) Omnicore, leur 1er album aux forts relents CarnivalinCoalo-SYLien, est excellent, 2) et que le 2e album était sur les rails, 80% du matos étant déjà prêt selon les dires mêmes de Doug. Mais pas moyen, ce dernier était clair et intransigeant sur le sujet: on laisse les morts reposer en paix, sinon ça perturbe, voire donne mal au cœur aux gentils vers qui ne font rien qu’à se repaître sagement de l'héritage 100% biodégradable de nos chers disparus.
Oui, sauf que l’une des grandes faiblesses de l’artiste est aussi l’une des grandes sources de satisfaction du fan: il ne peut pas laisser ainsi moisir ses bébés – il a mis dans ceux-ci tant de sueur et d’amour (avis à la brigade des mœurs: nul nourrisson n’a été abusé lors de l’écriture de cette chronique)! D'autant que, de son côté, l'armada des fans éplorés réclame à cor et à cri de la nouveauté bien fraîche. Non c'est vrai: à quoi auraient servi toutes ces nuits à gratouiller la 6 cordes, à raturer le carnet à textes, à Pro Tooliser si au final le fruit de ce dur labeur ne peut être écouté par les foules d’oreilles réceptives et consentantes massées de l’autre côté des enceintes?
Du coup Joie, Allégresse et Schtroumpf à lunettes: Doug s’est remonté les manches, a fouillé au fond de ses poches et de ses placards, et a finalement mis en boîte certains des titres qui auraient initialement dû finir sur le petit 2e, afin de nous les proposer sous l’étendard Unfinished Business, EP digital 5 titres dont la qualité est (c’est écrit sur l’emballage) « celle d’une démo, mixée à minima, et pas masterisée »... Pour un résultat néanmoins tout à fait satisfaisant, foi de lapin!
On retrouve avec bonheur ce Metal hyper excité et rigolard très fortement inspiré par Mr Townsend, notamment dans son costume Strappinguien, mais également dans ses élucubration solo un tantinet plus mélodiques. « Schizophobia » est parfaitement représentatif de la touche Flatstickienne, avec une section rythmique frontale et massive rappelant SYL – donc – mais aussi Fear Factory, un micro avalé par un Phil Anselmo bien vénère, et des clowneries que ne renierait pas Arno Strobl (... quoique Doug cite plus volontiers Faith No More ou Zappa). Puis, après un démarrage où ça riffe à nouveau à la mode cyber-saccade, « Later That Day (Convulsions) » semble continuer là où « The Perfect Day » s’était arrêté, chant féminin lascif et zigouigouis vaguement électro à l’appui, avec une touche cette fois plus purement Townsendienne. A noter que nos amis en profitent pour poser des solos en veux-tu en voilà-quand-même en milieu de morceau. Avec « Simple Simon » on retourne en plein SYL speedé et nawakement agressif, des intonations Strobliennes s’y faisant cette fois encore entendre tandis que vers la fin de ce court morceau des Didi-Dibidi-Bidi et autres Doudou-Douboudou-Boudou semblent directement extrait du « Jesus Built My Hot Rod » de Ministry.
Oui, je sombre en plein mode track-by-track, et alors? L’EP ne contient que 5 titres, pourquoi s'en priver?
Sur le grésillant « The Taste », Flatstick nous offre une pure tranche de Nawakerie un peu bordélique mais aussi variée que super sympa. Puis la vingtaine de minutes de musique s’achève sur une ode en mémoire au chien de Doug (... Crotchduster avait bien Cain après tout), cette pièce instrumentale sentant fort le Fear Factory réservant par ailleurs de belles plages atmosphériques et une grosse « Happy Mosh Part » irrésistible, dont la première occurrence déboule vers 1:05.
Du coup Flatstick est mort, certes, et donc vive Flatstick! Et merci à Doug d’avoir finalement déterré ces vieux souvenirs musicaux qui font un complément parfait à Omnicore (… 1er album que vous vous devez absolument d’écouter si ce n’est déjà fait!).
La chronique, version courte: Flatstick pratique une merveilleuse Fusion mêlant SYL, Carnival in Coal et Fear Factory. Enfin… « pratiQUAIT », car le groupe reste-in-peace au Panthéon des Joyeux Lurons du Metal depuis que l’un de ses 2 membres fondateurs fait rien qu’à ne plus être très vivant. Unfinished Business est donc le testament posthume de ce qu’aurait dû être le 2e album du groupe. Merde alors: ça s’annonçait drôlement juteux!
3 COMMENTAIRES
Xuaterc le 24/09/2015 à 10:20:37
Je ne connaissais pas du tout, je vais dès que possible réparer cette bévue (à la queue leu leu...). CiNC meets SYL, miam!
cglaume le 24/09/2015 à 10:47:43
Saute sur Omnicore en priorité !!!
Xuaterc le 24/09/2015 à 11:29:43
Yes my lord!
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