Hélice Island - Hélice Island

Chronique CD album (24:16)

chronique Hélice Island - Hélice Island

 - Pop lo-fi vaguement tristounette de Paris avec guitare, batterie et violoncelle, et un peu trompette.-

 

Voilà de quoi égayer votre dimanche après-midi, non ? ... Et pourtant, lorsque l'on écoute un peu plus attentivement, c'est bien de cela qu'il s'agit. Mais à un point que vous n'imaginez pas.

 

Helice Island, pour son premier opus, porte en lui, tout un pan de la culture américaine. L'Americana comme ils disent là-bas, le bandonéon en moins, avec une certaine science de l'intimité en plus. Helice Island joue dans votre salon dès les premières notes. Rappelez-vous ce monument qu'est le 41 de Swell où à l'entame du disque on ouvre une porte, on gravit des escaliers, autre porte, pour rejoindre le groupe qui joue. Hélice Island c'est exactement cette sensation. On est chez eux, comme ils sont chez nous.

 

D'un postulat plutôt Slowcore à la Codeine, A Silver MT Zion, le trio s'échappe assez vite de ces comparaisons pour proposer un propre univers. Une marque de fabrique à la Hélice Island. « Anytime » est probablement le titre le plus look-like, le mariage des voix renforce cette impression et donne tout aussi bien la direction à suivre. Là où pêche un peu le disque, c'est que le plan des phrases répétées sur un ton monocorde pèse un peu sur l'ensemble, de même que la sortie assez convenue de ce premier titre (qui aurait pu figurer à la fin du coup...).

 

« Over there » est ce genre de moment suspendu, délicieux, qui reste gravé, le question-réponse entre le violoncelle et la guitare est aussi subtil que marquant. « Back in the room » avec son intro guitare à la « Gimme Gimme Gimme » d'ABBA en mode mineur et déprimé aborde une sensibilité décharnée. La force du titre est de ne pas devenir un morceau plaintif autocentré, proposant à la place un vrai moment d'apesanteur tantôt électrique, tantôt émouvant. Une pure réussite et un avant-goût de ce que pourrait être un hypothétique album en devenir.

 

Le plus classique « Queen of the River » est une évidence et renvoie à ce dimanche après-midi un peu tristounet. C'est aussi l'habillage le plus lumineux du disque... les cuivres, y'a rien à faire...

« Sad » prend l'auditeur à rebrousse-poil et nous plonge dans le Smog. «Wrong » en terminus est un nouveau jeu de questions-réponses entre les trois protagonistes, un morceau pour eux avec cette posture un peu blasé, un peu ironique du chanteur.

On retrouve Ben Malevergne de Sons of Frida au coeur du trio développé par une certaine Aurore au violoncelle et au chant et une certaine Sophie à la batterie.

On ne compte plus les groupes et rencontres qui se sont formés après la séparation des Frida... Laissons cela à Zéro Egal Petit Intérieur, label ami des Rome Buyce Night qui n'en finit pas de défricher et de titiller nos oreilles.

photo de Eric D-Toorop
le 08/08/2020

1 COMMENTAIRE

Freaks

Freaks le 11/08/2020 à 00:33:47

Les cuivres et Smog y'a rien à faire.. tjrs irrésistible! Y'a du Velvet aussi j'trouve... 
C'est tristoune mais dans la réjouissance quand même ;)

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