Holycide - Bazookiller
Chronique CD album (15:34)

- Style
Thrash[/Death] - Label(s)
Xtreem Music - Date de sortie
12 septembre 2023 - écouter via bandcamp
« Je ne sais pas ce qu’ils trafiquent, mais la pochette surbute : j’achète ! », épisode #2
Pour l’épisode 2 de cette courte série thématique (… quoique je me connais : elle pourrait bien s’allonger), il faut remonter au superbissime Obscured Until Observed de Venus. Ce point culminant de 2023 s’était avéré tellement rhaalovely que j’avais voulu en explorer les moindres recoins. Ce qui incluait le label ayant eu le bon goût de le sortir. Et sur le site de ladite écurie – Xtreem Music, label espagnol tenu par Dave Rotten, Mr Avulsed – qu’est-ce donc qui nous a sauté au visage avec son artwork coup-de-poing-dans-le Kremlin ? Bazookiller, oui, le 2 EP d’Holycide. Or, pour un vieux métalleux sensible à ce genre de choses, le groupe madrilène coche toutes les cases. Celle du blaze hyper typé, « à la Deicide », magnifié via un logo qui pique et claque. Celle du titre / mot-tiroir aussi savoureux qu’un Tank-ulade ou un Napalm-ipède. Et enfin celle de la putain de pochette qui défonce – et soulage, même, en cette époque sombre où l’on en a un peu ras le marcel de ces chefaillons qui s’essuient les rangeos sur la gueule du voisin en prétendant se battre pour la veuve et l’orphelin.
Pour la petite histoire : Daemorph, la ceinture noire en crayons de couleur qui a œuvré ici, est ukrainien. D’où l’explosion d'énergie revancharde se manifestant dans le visuel.
Pour la petite histoire, bis : le groupe n’est pas non plus hyper fan d’une certaine conception du « bloc occidental ». Ainsi Trump prend-il cher, lui aussi, sur le 2e album sorti en 2020 :
Maintenant on n’est pas là uniquement pour causer coloriage.
Holycide, donc, a 20 ans, 2 albums et à présent 2 EPs au compteur. Et il pratique un Thrash rugueux dont les orteils pataugent dans le Death – ce qui se traduit pas des vocaux assez arides (j’y vois un mélange entre Tommy Victor de Prong et John Tardy d’Obituary) et une attitude ouvertement belliqueuse. Les cinq musiciens y œuvrant sont pour la plupart des vieux de la vieille – en particulier le chanteur, qui n’est autre que le Dave Rotten ci-avant évoqué.
Bazookiller ne propose que 4 titres, dont une reprise un peu musclée du « Five Year Plan » de D.R.I. – morceau « carte de visite » dont le riff initial, assez mollement slayerien, et la décharge furieuse qui s’ensuit annoncent clairement 1) qu’il ne faut pas chercher des noises aux gus 2) qu’ils ne sont pas là pour réinventer le fil à s’épiler la motte.
Pour le dire tout de go, Holycide propose un Thrash direct, à nuque épaisse, sans grosse valeur ajoutée. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est juste un petit crachin décibellique qui trempe le jean sans vraiment rafraîchir les arpions… M’enfin sa démarche est relativement paresseuse (rhaa maman les refrains ripoux !). Et s’il donne le change quand il cavale à perdre haleine après la voiture du facteur (sur le tout à fait satisfaisant « War Broadcast Live »), il a le poil clairement moins soyeux quand il se vautre dans le mid, voir le slow tempo (de ce point de vue le morceau-titre comporte son lot de moments propices aux bâillements). Car dès lors qu’il se calme, on a tout le loisir de lui mater les coutures, ce qui nous amène vite à constater un travail à la simplicité extrême, à la limite de la qualité douteuse.
Néanmoins, en zappant les moments creux et les automatismes un peu naïfs, on en retient les bonnes accélérations va-t-en-guerre de « War Broadcast Live », la furie du Sodom d’antan sur la fin de « Bazookiller », ainsi que le solo, et la basse qui s’émancipe en deuxième mi-temps de « Modern Day Dictator ».
Sympathique, donc, ce Bazoozou de la mort. Mais dans un festin Thrash, cet EP sera vraisemblablement servi dans la coupelle des ‘cahuètes plutôt que dans le plateau contenant le sanglier à la broche. Les torchons, les serviettes, tout ça...
À vous de voir si vous êtes plus apéro que plat de résistance…
La chronique, version courte : sur son 2e EP, Holycide nous verse de plus généreuses louches dans l’œil que dans l’oreille. Car si sa vitrine claque comme un champion de « Power Slap », côté musical son Thrash/Death fait plus de peur que de mal, ce potage aux décibels un brin trop rugueux et simplet – quoique mitonné avec sincérité et ferveur – ne suffisant pas vraiment à nous mettre les tympans en émoi.
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 04/04/2024 à 21:36:03
Ah oui, j'avais pas reconnu la star qui mouiller la culotte de tous les droitars du monde. Et aussi son modèle, le Petit Père du Peuple.
cglaume le 04/04/2024 à 22:00:25
Et dans le corps de la chro, 'y a Trump qui prend cher. Ils se font plaisir les loustics ! 😁
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