Humatronic - Structures

Chronique CD album (42:47)

chronique Humatronic - Structures

Le régulateur thermostatique soi-disant intelligent de votre petit chez vous échoue lamentablement à maintenir plus de 12°C dans votre salle de bain. Votre ordi’ met 2 plombes pour démarrer et finit sur un superbe écran bleu. La hotline de l’opérateur Internet dont vous êtes otage vous fait patienter sur « Black Horse and a Cherry Tree » depuis 20 minutes. Vous avez froid, vous avez la haine, vous refreinez l’envie d’exploser cette Box à la con avec le clavier de ce PC pourri…

Vous êtes mûr, pile-poil saisi à cœur pour vous passer le Structures de Humatronic!

 

C’est que la musique de ces belges est la bande-son idéale de votre journée de merde: glaciale, déshumanisée, grésillante, lancinante, noir-huileux, mécanico-apocalyptique… Du sur-mesure je vous dis! Imaginez la grosse artillerie d’un Fear Factory tâché de cambouis, suffocant dans un trip Blade Runner mad-maxisé. Imaginez là-dessus la désincarnation robotique typique de l’indus, plus quelques bidibips électro minimalistes. Rajoutez une couche franchouillo-darko-théâtrale qui évoque pêle-même Proton Burst et Malmonde. Saupoudrez de quelques parenthèses dépressives, de ritournelles hypnotiques et d’un brouillard quasi-constant de voix spectrales samplées… Vous êtes perdus? Eh bien suivez le guide dans cette visite virtuelle des ruelles sombres de Structures, que CoreAndComap vous offre aujourd’hui en mode « Street view ».

 

Vous autres qui connaissez (Metabolism), vous vous demandez forcément (si si, faites un effort histoire qu’on profite de l’interactivité du Web 2.0...) si le groupe a su évoluer vers le plus grand, le plus beau, le plus sable chaud. Eh bien la réponse est "Oui Jean-Pierre!", même si je ne peux affirmer cela que grâce à la passe décisive effectuée par mon estimé collègue Ukhan Kizmiaz, qui nous a écrit il y a peu la chro’ de l’opus précédent. Le son laissait à désirer, vous vous rappelez? Et hop, un coup de Jex Four, et ça brille! Le son de Structures emplit dorénavant tout l’espace sonore disponible de sa noirceur cybernétique vrombissante. Le groupe proposait des titres directs et trop courts? Et bam, il s’étend désormais une fois sur deux sur plus de 6 minutes, histoire de laisser le temps à son mal être poisseux, ses poussées de haine acides, ses saccades mécaniques et ses lourdeurs doom-indus de bien pénétrer notre couenne pâlotte.

 

Ceux qui ruminent des idées noires – du genre envie de violer leur grille-pain ou de suicider leur interphone – trouveront ici le pendant musical idéal de leur état d’esprit, l’écoute de Structures pouvant même, dans ces conditions, s’avérer transcendantale. Par contre si l’on n’est pas dans le trip, l’enchaînement « Worm.exe » / « Limbes » / « Styx » / « Gaijin » pèsera lourdement sur l’estomac et le moral. C’est que cette noirceur truffée de touches rituelles, hypnotiques et cataleptiques, et « rehaussée » de chant français un peu trop déclamatif, ne passe pas comme une levrette à la Poste (position de timbré!). Un coup à rester le bretzel coincé en travers de la trachée même... N’empêche qu’il faut bien reconnaître que le Meshugcore grésillant de « Demiurge » fait salement mouche, que « Chairs Neuves » et sa bourrasque riffée (à 2:40!) réveillent habilement la bête, et que la basse Voivodienne (Remember les étendues spatiales glacées de Killing Technology?) du début de « Styx » picote agréablement la boîte à souvenirs.

 

Bref, le menu de Structures est sans équivoque. A vous de voir s’il vous met l’eau à la bouche, vous donne envie de rentrer à l'intérieur et de vous mettre à table... Quoiqu'il en soit, si vous décidez de franchir le seuil, préférez le bleu de travail à la simple serviette: il protègera plus efficacement contre les projections de cambouis et d'idées noires...

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: avec Structures, Humatronic nous offre la version frenchy d’un Fear Factory dépressif sous perfusion d’indus post apocalyptique haineux. 

photo de Cglaume
le 03/04/2012

2 COMMENTAIRES

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 03/04/2012 à 17:05:09

(+1 pour Proton Burst, diantre !).

Bon disque, un peu pesant parfois mais dans le genre, il y'a longtemps que je n'en avais plus écouter un de cette teneur.


nb: ne pas oublier la brosse de fer avec le Jex Four

cglaume

cglaume le 03/04/2012 à 17:20:34

Jex Four, c'est encore Alice Sapritch qui en parle le mieux ... :)

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