Iwrestledabearonce - Hail Mary

Chronique CD album (44:45)

chronique Iwrestledabearonce - Hail Mary

Je vous salue Mathcoreries,

Pleines de spamses…

 

C’est clair que dans la chapelle Iwrestledabearonce, les prières à Marie n’ont que peu de points communs avec les joyeux cantiques du Gospel. Non parce qu’après 3 albums et une paire d’EP, les américains ne se sont pas vraiment calmés (… hormis Krysta, la 1e chanteuse, qui a manifestement posé un gros paquet de RTT pour souffler un peu): c’est avec une ferveur tout particulièrement usante qu’ils continuent d’entretenir tachycardie et épilepsie à des niveaux himalayens via l’usage immodéré d’un cocktail Mathcore / Deathcore particulièrement virulent.

 

« A parce que ça te branche ça, lapin, comme popote musicale? »

 

Sur le papier, réduit à cette description: moyen, ‘faut reconnaître. Sauf que depuis leurs tout débuts, les câlineurs d’ours ont su faire preuve d’un côté complètement barré – voire profondément débilos – qui a su nous séduire. D’autant que si leur musique va régulièrement écraser l’humus sous le poids de mosh part V2.0, contrairement aux groupes adeathcoreulescents la formation de Shreveport fait montre d’une technique qui picote agréablement le système nerveux. Et d’une volonté manifeste de gratouiller ses instruments de manière à produire des sonorités inédites. Mais au bout de bientôt 10 ans (en poussant un peu…) à se prendre des châtaignes carabinées à l’écoute des compos IWABOïennes, la fatigue ne risquerait-elle pas de venir gâcher un brin la fête?

 

Eh bien un peu, si, mon n'veu. Et pourtant – à l’inverse de pas mal de monde semble-t-il – j’avais apprécié Late For Nothing. Sauf que, même s’il n’y a pas encore de vraies raisons de se fâcher, Hail Mary effectue quelques menus réajustements qui nous rendent cette nouvelle livraison moins croustillante qu’à l’accoutumée. Bon alors concrètement, de quoi qu’on cause? Eh bien:

--> de l’adoption de plus en plus évidente de réflexes Djent – ce qui n’est en l’occurrence pas ce qui nous chagrine, il est vrai, d’autant que c’est via ce « nouveau » moyen d’expression que le groupe nous pond son plan le plus réussi de l’album, sur « Trips ». M’enfin c’est quelque-chose qui ne transparaissait peut-être pas aussi nettement par le passé: il convenait donc de vous en causer. Dont acte.

--> de cet abandon presque total du côté joyeux lurons déconnants qui nous les rendait franchement sympathiques. Dorénavant, à l’image de cette pochette d’ébène et de suie, le growl se fait plus monolithiquement vénère, les tortillons guitaristiques n’aboutissent plus à des reprises de volée espiègles, les licornes homosexuelles ne gambadent plus gaiement avec les bisounours pervers.

--> d’une option « Tout brutal, tout rebrousse-poil, tout expérimental » – avec, conséquemment, réduction drastique des passages poppy où Courtney nous parlent cookie et coca d’une voie coquine – qui rend l’écoute de l’album d’autant plus éprouvante que les américains peinent à écrire des morceaux véritablement accrocheurs.

Non c’est vrai: on a trop souvent l’impression d’écouter des assemblages de plans farfelus entremêlés au petit bonheur par un bipolaire en phase maniaque. Du coup ces 3 quarts d’heure semblent un long bouillonnement tumultueux de riffs dissonants, de vociférations hystériques, d’hyper-ventilation rythmique et de breaks-sur-breaks-sur-breaks d’où émergent quand même, de loin en loin, idées géniales, plans mortels et mélodies à la douceur presque choquante. Et malheureusement, malgré une qualité générale restant franchement élevée, on finit par perdre le goût de reviens-y.

 

Alors non, Hail Mary n’est pas un mauvais album, et encore moins un sous-produit issu de certaines des excroissances monstrueuses que le Metal connait outre-Atlantique. Il déborde d’inventivité et de petites trouvailles excitantes. Mais il oublie trop souvent de vérifier si les auditeurs sont toujours solidement attachés à leur siège. Et à force ça fatigue ces conneries…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: avec Hail Mary, Iwrestledabearonce se débarrasse de son image de gentil trublion rose bonbon poil au menton pour se recentrer sur la technique, la modernité et la violence. D’où un durcissement du propos – leur Math/Deathcore alambiqué devenant encore plus hystérique, plus brutal, plus complexe que jamais – sans plus compenser la chose via les parenthèses poppy et les blagounettes d’autrefois. Du coup, si on s’ébaubit régulièrement devant certains plans osés et bien fichus, globalement on peine à suivre, et on finit par lâcher l’affaire.

photo de Cglaume
le 30/09/2015

2 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 30/09/2015 à 11:41:17

Ouais, sympa quand même cet album, malheureusement tu as tout dit : où est le côté foufou ? Parti avec Krysta sans doute. Courtney est une excellente chanteuse et cet album le confirme une nouvelle fois, mais "Late for nothing" (quoi ? Des gens ont chié dessus ?!) avait qques réminiscences de cette chanteuse folle (ce qui en faisait un album encore au-dessus du lot).

Dommage que le groupe ne délaisse les couleurs et le décalé. Pour cet album ça passe encore, mais je crains que le prochain ne se fonde dans un moule math-death-core planplan.
En attendant, profitons de celui-là qui a quand même quelques claquettes à proposer malgré sa lourde densité...et quelques passages..."chiants" (et ça m'fait bizarre d'utiliser l'adj pour IWABO)

cglaume

cglaume le 30/09/2015 à 11:58:46

Non mais ils vont se ressaisir, t'inquiète ! ** croise les doigts **

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