Iwrestledabearonce - It's All Dubstep

Chronique Maxi-cd / EP (23:50)

chronique Iwrestledabearonce - It's All Dubstep

« Quoi? Après le breakcore de Igorrr, voilà qu’ils nous servent du dubstep sur CoreandCo? Ils s'apprêtent à racheter le nom de domaine www.TechnoHardcoreandCo.fr ou quoi? »

Oui oh, ça va les sarcasmes hein! D’abord il y a plein de gruik dans Nostril, alors de quoi vous plaignez-vous? Et puis ce It’s All Dubstep est lui aussi tout à fait à sa place sur CoreAndCo. Oui, tout à fait, bien que l’on parle ici d’un EP contenant 5 titres de pur dubstep – musique électronique hyper groovy, pleine de gros beats grassouillets et traversée d’influences reggae, dub et hiphop. Ah, j'oubliais: « et issue du Speed Garage et du 2-Step », merci Mr Wikipedia, on s’appelle-on s’fait une bouffe!

 

Sauf que cet EP s’inscrit dans une tradition ancestrale (on va dire...) de remix d’albums metal. En effet en 1994 déjà, Die Krupps sortait The Final Remixes, et de son côté Fear Factory multi-récidivait avec Fear is a Mindkiller en 1993 et Remanufacture en 1997. Tiens, même les grumeleux Avulsed y ont gouté en 1998 sur Cybergore, c’est dire! En ce qui concerne Iwrestledabearonce, groupe de pop electro-mathcore barré ayant sorti un excellent EP éponyme en 2007, puis un chouette premier album 2 ans plus tard, l’exercice semble aussi naturel qu'évident, tant leur musique baigne déjà dans les bidibips mutins et tant leur état d’esprit les pousse en règle générale à faire tout ce qui est le plus « untrve » possible (cf. leur look, leurs photos, leurs artworks, leur titres de chansons …).

 

Bon alors ça donne quoi tout ça? Eh bien un EP éminemment cool, ceci étant principalement dû au style pratiqué, le dubstep mettant le groove et la coolitude au centre de beats technoïdes relativement sages. Et puis les touches organiques issues de la musique du groupe, ainsi que les lignes de chant à la Bjork et les éructations de gros ours en mal de miel qui sortent on ne sait comment l’un et l’autre de la bouche de Krysta rendent l’ensemble éminemment sympathique au 1er abord. Par contre sur la durée (un peu moins de 24 minutes... Pas tant que ça en fait), on nuancera le propos. Ainsi le 1er remix de « Danger in the Manger » – effectué par DJ Big Chocolate – ne reprend quasiment rien du pourtant très bon titre original, si ce n’est quelques patterns vocaux remaniés. On se retrouve ainsi avec sur les bras un morceau de techno groovy et soft, dont les rares relents reggae-isant ne suffisent pas à compenser la frustration causée par cette impasse quasi-totale sur ce qui faisait de « Danger in the Manger » un put*** de morceau.

 

La version remaniée de « See you in Shell » est par contre l’exemple parfait du remix qui réussit à créer quelque chose de grand, doté d’une aura – voire d’une âme –, en se basant pourtant sur le même postulat que son prédécesseur: partir de seulement quelques rares fragments de l’original pour créer un titre entièrement neuf. En incluant des samples de je ne sais quel film – où une sorte de prof bien dérangé aux faux airs d’Al Pacino intervient à intervalles réguliers –, en ne surchargeant pas inutilement le bousin et en utilisant des beats bien rampants, Dj Sluggo réussit à créer un morceau à l’accroche assez irrésistible, tout en développant une atmosphère  sombre, tendue, inquiétante même. A l’opposé, DJ Hulk se propose de rester relativement respectueux de la trame initiale du morceau « I’m Cold … », quitte à ne pas être suffisamment fou-fou et à nous laisser par conséquent un peu sur notre faim. DJ Piranha est lui aussi assez respectueux de ce qu’était l’excellent « The Cat’s Pajamas », mais il séduit plus que son confrère grâce à une démarche qui donne la part belle à un groove lent et très accrocheur. Par contre on regrettera une longueur un peu excessive, et des échappées occasionnelles un peu trop « dance commerciale ». L’aventure finit sur un 2e remix de  « Danger in the Manger », cette fois un peu plus proche de l’original, mais plus de 2 fois plus long que celui-ci, le tout – paradoxalement – sans apporter beaucoup d’eau au moulin. On aurait préféré entendre un remix des excellents « Tastes Like Kevin Bacon » ou « Eli Cash vs. the Godless Savages » pour le coup! 

 

Au final It's All Dubstep est un EP sympa mais pas transcendant, qui demande à l’auditeur d’être très ouvert d'esprit sur le plan musical, de ne pas s’attendre à trop retrouver le feeling de It’s all happening, ni à ce que se produisent des miracles – que seul peut-être Sluggo réussit plus ou moins à réaliser sur le très bon 2nd titre. Un EP à considérer plus comme une curiosité qu'autre chose donc, mais néanmoins digne d'intérêt, d'autant plus qu’il est distribué gracieusement par le groupe sur son Facebook: faites-donc l’essai pour en juger par vous-mêmes … 

photo de Cglaume
le 13/01/2011

1 COMMENTAIRE

kurton

kurton le 14/01/2011 à 22:50:04

Au niveau des remix, si vous aimez la dubstep, Big Chocolate reste un bon cran au dessus.
Chrispy gere bien aussi.
Pas encore pose d'oreille sur cet EP.

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