Jesu - Lifeline
Chronique CD album (23:00)

- Style
Indus/shoegaze - Label(s)
Hydrahead - Date de sortie
11 octobre 2007 - Lieu d'enregistrement Avalanche (UK)
- écouter via bandcamp
Justin Broadrick, ingénieux compositeur, nous avait habitué avec Godflesh à une certaine lourdeur non dénuée de groove, loin s’en faut, et à des morceaux assez massifs et puissants, très prenants. Ici avec Jesu, il s’éloigne depuis quelques sorties de cette démarche et donne à son univers indus une teinte shoegaze superbe, se rapprochant en cela d’un groupe de référence comme My Bloody Valentine. Si la lenteur, la lourdeur est toujours présente, elle s’accompagne ici d’une mélancolie qui touche au superbe et de sons dissonants et magnifiques.
Ceci est perceptible dès « Lifeline », morceau d’ouverture doté d’une atmosphère éthérée et de vocaux « flemmards » et exhalant une certaine allégorie. Une introduction idéale et, à l’image des quatre morceaux présentés ici, captivante. Le côté hypnotique et plombé de compos de Jesu fait plus que retenir l’attention ; il emprisonne, retient l’auditeur captif de cette trame sonore de toute beauté, à la tristesse jouissivement communicative.
« You wear their masks » produit le même effet, souligné par l’apparition de guitares en certaines occasions plus menaçantes, plus compactes, qui font parfaitement écho aux intonations “dreamy” du morceau. Et Jesu parvient de surcroît à séduire sur la longueur, sans que la moindre baisse de régime ou de qualité ne survienne.
« Storm comin’on » et ses superbes voix féminines amène un peu de vivacité et donc de la diversité à une œuvre qui ne manquait déjà pas d’intérêt, loin s’en faut, tout en restant malgré cela assez « trainard ». Le ton se durcit ensuite sur la fin du morceau qui finalement s’achève sur une guitare monocorde et shoegaze en diable.
En guise de dernière chanson, se profile « End of the road », massif et à la voix émotionnelle, sur fond de guitares aux motifs répétitifs et chatoyants, et qui s’allège ensuite dans la texture sonore. Une plage tout aussi passionnante que les trois autres, et qui fait de ce « Lifeline » une nouvelle réussite éclatante signée Jesu.
Plus que recommandé donc, « a real drug ».
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