Ufomammut - Ecate
Chronique CD album

- Style
Doom Stoner Psychédelique - Label(s)
Neurot Recordings, Supernatural Cat Records - Sortie
2015 - écouter via soundcloud
Depuis Lucifer Songs je crois que le trio italien ne m'a fait vibré qu'en de rares occasions (et surement pas en live). Entre la mollesse d'Idolum, le vide intersidéral qu'est Eve, seul le diptyque Oro m'avait redonné un peu d’intérêt pour le groupe. Enchainant pas mal les sorties depuis quelques années j'ai l'impression qu'Ufomammut produit sans vraiment être inspiré et donne un peu à manger à des fans de moins en moins exigeants, misant tout sur leur soit-disant gros son et leurs effets psychés pas toujours pertinents.
Quid de ce Ecate qui propose un format relativement agréable de 6 titres pour 45mn ?
Si la prod est fidèle à ce que propose le groupe depuis des années, quoi qu'un peu plus heavy (dans le sens noble du terme, avec même des plans de double à la batterie), plus rock peut-être, moins massif, donc moins mou et relativement lisible, on pourrait lui reprocher d'être relativement lisse. Je n'ai jamais été un fan absolu de leur grain, de leur parti-prit sur leur choix de fuzz par exemple, même si on reconnaitrait entre mille leur son, et surtout celui de la basse, dont la couleur de la Rickenbacker est parfaitement respectée. Enfin tout ça pour pour qualifier une prod un peu timide, ou du moins assez banale..
Si le chocolat qui enrobe ce Mon Chéri de doom psyché n'est pas digne de Léonidas, voyons si ce qui nous intéresse le plus et qui se cache à l’intérieur est plus appétissant. Je parle bien sûr de la LIQUEUR de riffs et des compositions. Comme d'habitude à l'écoute attentive d'un album du trio on se rend vite compte de l'absence totale de riffs: 2/3 notes répétées inlassablement, sans groove particulier, avec une certaine redondance (et une sacrée impression de déjà-vu) pas forcément désagréable mais qui ne transcende pas mes oreilles lasses. Les ambiances psychés sont relativement maitrisées sur ce Ecate, même si on est loin des sons ultra cosmiques d'un space-rock sous acide et qu'on en attend vraiment plus de leur part (enfin je parle pour moi là). Si certains passages sortent un peu de leur léthargie habituelle (le passage central de "Chaosecret", la fin de "Plouton" ou la quasi-totalité de "Temple") en accélerant le tempo ou en jouant un peu plus sur la dynamique rythmique que sur son aspect planant, je reste sceptique. Certes le premier titre "Sominum" est pas mal et met bien en jambe, le dernier "Daemons" termine pour sa part vraiment bien le boulot avec son finish plutôt épique qui réveille après une demi-heure de somnolence, mais l'impression générale de l'album est une platitude qui frôle l'ennui galactique.
Si on enlevait les ambiances psychées à Ufomammut on se retrouverait avec un groupe d'une lassitude et d'un barbant sans nom. Pas de riffs notables hormis le finish vraiment cool du disque, l'utilisation des sons de l'espace n'est clairement pas à la hauteur d'un groupe qui à autant de bouteille et qui utilise la même formule depuis 15ans, et le son est toujours d'une confondante apathie. Je suis non pas déçu, mais décontenancé par un groupe qui ne tente rien de spécial, radote sur ses acquis (qui sont à mon sens déjà discutables et perfectibles) et manque cruellement de pertinence de composition. Là ou son précédent diptyque redonnait un peu de souffle à sa musique depuis ses trois premiers excellents albums. Heureusement que l'album commence et se termine sur une bonne note car il aurait à coup sûr terminé dans un trou noir, ou en dérive orbitale autour de la planète chiantos.
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