Midnight - Let There Be Witchery

Chronique CD album (34:44)

chronique Midnight - Let There Be Witchery

On a beau être une bande de gars (surtout) et de filles (où ça ?) qui n’en veulent, on a beau être pleins de bonne volonté et dévorés par la passion, on a beau chroniquer à pied, à cheval et en voiture hybride, il reste de grosses lacunes dans la base de données de CoreAndCo. Parce que vu le nombre de zigs qui aiment le Metal cracra & teigneux sur ce site, c’est quand même malheureux qu’on n’ait toujours pas été fichu de causer plus sérieusement des Américains de Midnight. Enfin de L’Américain de Midnight, masculin singulier, minuit étant l’heure fétiche d’un one man band rétro-crapoto-en-perfecto mené par le seul Athenar, multi-instrumentiste cagoulé que sa maman avait à l’origine baptisé Jamie Walters.

 

Il aurait écrit en français plutôt que de vociférer en english, le Jamie en question aurait tout à fait eu le profil pour faire partie de la CoreAndCrew. Parce que le gugusse est lui aussi un passionné de tout ce qui rugit de la guitare. La preuve : avant de se consacrer presque exclusivement à la formation qui nous intéresse aujourd’hui, le bonhomme a fait partie d’une bonne dizaine de groupes pratiquant qui le Sludge, qui le Stoner, qui le Doom, qui le Heavy, qui le Thrash… Un touche-à-tout, donc, qui a fini par vouloir faire un pas en arrière dans l’arbre généalogique des genres musicaux pour s’en retourner dans la cave où Rock’n’Roll et Punk se sont frottés l’un à l’autre jusqu’à ce que naisse ce divin bâtard célébrant la sainte trinité Sexe, Drogue & Grand Bouc. Midnight c’est donc à la fois les vitupérations ulcérées d’un Venom grimaçant, le D-Beat effronté d’un iroquois nonchalant, et les santiags en croco d’un biker définitivement born to be wild – ce mélange macérant depuis presque 20 ans au sein de multiples EP, splits, et albums – 5, dorénavant.

 

Sale, mauvais, bagarreur, direct, Midnight a tout de ces groupes régressifs qui font parler la poudre ancestrale dans un cadre sonore et avec une extrémité parfaitement ancrés dans leur temps – mais si, je vous parle là de Hellripper, Sadistic Force, Bütcher, ou même Wolfbribade quand les Suédois sont au max de la lemmykilmisterisation. Pourtant, si Athenar n’avait pas des cordes vocales en fil de fer barbelé, l'écoute de Let There Be Witchery pourrait parfois laisser penser qu’il ne s'agit ni plus ni moins que d’une version légèrement boostée de Motörhead, voire de W.A.S.P. quand le ton se fait plus Hard et moins « ‘n’Roll ». Ecoutez donc « Devil Virgin », ou plus loin « Villainy Wretched Villainy » : ça ne vous donne pas l’impression d’être entouré de vieux darons à vestes en cuir qui se racontent leurs premiers concerts de Trust ou d’ADX ? Si, précisément : la chose est pleine de bons vieux solos, ça sent le cendar qui déborde, les verres à whisky et les Monsters of Rock. Mais il faut reconnaître que ce côté vintage commence à devenir problématique quand approche la 5e piste – « More Torment » –, morceau qui sent le déambulateur lourdingue et les rhumatismes incapacitants (… mais quelle idée d’ainsi ralentir le tempo !!).

 

Heureusement Midnight est quand même plus méchant que les potos du pater de Litteul Kevin : il manie le surin plus souvent que la canne à pommeau et attaque au lance-flamme quand certains se contentent d’allumeeeeer le feu. D’où moult titres fulminants parmi lesquels « Let There Be Sodomy » (notez la subtilité du propos) et « Snake Obsession » méritent de se voir remis les Oscars du Motöriff Ultime et du Cavalkiff Maximus. Non, Midnight n’a pas inventé le fil à couper l'Über. Oui, il se contente de taper fort, en moins de 4 minutes, sans se poser de questions, juste pour faire mal… On pourrait difficilement faire moins Prog, pour tout dire… Et c’est ça qu’c’est bon, justement !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: vous cherchiez le chaînon manquant entre – d’un côté – Motörhead, W.A.S.P. et Venom, et – de l’autre – Hellripper, Satanic Force et Bütcher ? Ça tombe bien, sur son 5e album Midnight continue de faire du Minight, et ce Let There Be Witchery constitue donc le palier de décompression idéal pour passer de la Rock’n’Roll attitude des uns à l’extrémisme fulminant des autres.

photo de Cglaume
le 04/03/2022

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/03/2022 à 11:12:15

Une grosse perte de vitesse après un, encore bien bon, NO MERCY FOR MAYHEM, le Athenar. La chouette pochette donne envie d'oublier les deux précédents très routiniers, là. A voir...

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