Misery (fr) - We will be brave

La mode arrivant toujours avec 10 ans de retard dans le Nord Pas-de-Calais, je suis assez étonné de voir un groupe de "Metal moderne" venir de Lille.

Alors que la tektonik bat encore son plein dans not' région, que le sac banane est l'accessoire en vogue, que nous téléchargeons sur Emule, Misery arrive pour mettre les pieds dans le plat sur une scène régionale qui n'est pas trop habituée à ce genre musicale.

Je n'ai pas la prétention de connaître ma région par coeur, mais Misery doit bien être l'unique représentant du genre que le reste du pays a déjà bien digéré...après l'avoir ingéré d'une scène anglaise plutôt douée dans le genre.

Il suffit d'ailleurs de franchir la Manche pour retrouver une influence du groupe assez facilement décelable : Architects, que cela soit aussi bien sur le plan instrumental que vocal.
Le chant en est extrêmement proche pour les parties hurlées. Le chant clair s'en détache complètement, j'y reviendrai dans deux lignes.

Mais s'il est fan d'Architects de manière tout à fait assumée, le groupe s'est échiné à aller plus loin que de copier ces bouffeurs de pudding aux fruits secs.
Autres anglais, autre proximité vocale : Enter shikari sur les choeurs et quelques cris ("Six feet under" et "Answer").

Dans cet EP assez dense, il y a beaucoup à dire, et ce dès l'introduction qui va crescendo et explose avec un piano et un gros metal-djent.
Tout de suite on est bien, à l'aise dans nos oreilles, avec le son qui pète déjà bien comme il faut.
La modernité est confirmée sur "Six feet under" puisque le gros djent s'installe aux côtés de ce chant aux deux tons.
"Take" prend d'ailleurs le même chemin avec ses passages plus explosifs, ses breaks, ses refrains assez facilement intégrables et ses parties hurlées très puissantes.

Les 10 premières minutes sont sacrément équilibrées entre violence et respiration lorsqu'arrive l'instrumental plus posé, ambiant (avec son petit son atmosphérique)...et presque malvenu.
Misery envoyait le bousin mais appuie sec sur la pédale de frein. Le morceau est cool, pessimiste, un peu sombre et déprimant avec son petit piano, ses cordes, une ambiance sur laquelle on ne gerberait pas chez les anglais (oui, encore) de Devil sold his soul par exemple.

Le groupe n'a d'ailleurs aucun mal à redémarrer avec "Answer", son Enter Shikari couillu, agressif, plus metal et core en même temps.

Il se passe pas mal de choses en 19 minutes, des bonnes...et bien peu de mauvaises. Un mix djent-modern-metalcore pas mal pensé qui manque peut-être d'émotion, mais pas de conviction ni de puissance. 
A cette allure là le NPDC peut rattraper son retard (mais la bière gâchera tout).

Tookie

le 22/09/2015