Nature Morte - Oddity
Chronique CD album (53:40)

- Style
Post Black Metal - Label(s)
Frozen Records - Date de sortie
29 septembre 2023 - écouter via bandcamp
Messe Basse, le précédent album de Nature Morte, sorti en 2021, m'avait particulièrement marqué avec son Black moderne et original. Pris sous l'aile protectrice de l'Agence Singularité, une structure qui monte, au roster impeccable, le trio parisien a pu, pour le promouvoir, arpenter les scènes européennes, avec en particulier un passage remarqué au Hellfest en juin dernier. Je ne vous rebattrais pas les oreilles avec les poncifs sur le troisième album d'un groupe, même si, de manière assez incontestable, Oddity marque un saut qualitatif certain. Une fois de plus, l'artwork, pour des raisons différentes, attire l'oeil avant que ça ne soit l'oreille qui soit retenue
La proximité avec Sigur Rós, que j'avais déjà signalé pour Messe Basse, est encore plus sensible, sans pour autant que l'on puisse comparer les deux formations. L'influence Post-Rock ne fait plus aucun doute, mais Nature Morte ne s'arrête pas en si bon chemin dans le brassage des genres, Krautrock, Prog, Folk, pour un propos qui reste foncièrement Black Metal sans concessions, qui balance constamment entre fureur et douceur, mais toujours radical. Avec Oddity, le groupe poursuit sa lente mue toujours aussi inclassable et iconoclaste, faisant fi des convenances.
Deux invités viennent partager le micro : Cindy Sanchez de Lisieux (que l'on peut aussi entendre sur le dernier Fange) sur « Here Comes The Rain » et dont le timbre m'a fait pensé aux moments les plus Rock de Bonbon Noir. « Banquet Overflow For The Mind House » voit l'intervention de Lionel Forest (Cloudy Skies). Ces intervenants extérieurs contribuent au développement d'un univers à part, cinématographique et onirique.
L'album se termine par « Fireal », une reprise de Deftones, tiré d'Adrenaline, présentée comme un bonus. On ne va pas se mentir, je n'ai jamais aimé le groupe de Chino Moreno (allez-y, moquez-vous...), donc je ne connaissais pas ce titre, que j'ai écouté pour rédiger ces lignes. Une chose est sûre, ce n'est pas encore aujourd'hui que je vais écouter en boucle White Pony, mais cette version de Nature Morte est des plus intéressante et ses nouveaux arrangements Post-Black passent plutôt bien, et pour le néophyte comme moi, on pourrait jurer que l'on a affaire à un morceau des français.
2 COMMENTAIRES
Tookie le 01/12/2023 à 12:54:30
"L'album se termine par « Fireal », une reprise de Deftones" : moue de crainte.
Après écoute : Ben ça passe carrément bien en fait !
Pingouins le 02/12/2023 à 00:17:23
Très chouette disque, va falloir que je l'intègre dans les trucs a relancer.
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