Omnerod - Construction (extended edition)
Chronique CD album (48:47)

- Style
Metal Vraiment Progressif - Label(s)
Autoproduit - Date de sortie
17 décembre 2021 - écouter via bandcamp
Omnerod est un groupe belge formé en 2009 et qui après 2 albums tente le format EP avec Construction, dont la pochette au style surréaliste (malgré un côté un peu trop "collage" dommage car le rendu aurait probablement pu être un plus sympa) prévient l'auditeur de ce qui l'attend. A noter que pour cette chronique, je n'ai eu accès qu'à la version 4 titres de l'EP mais qu'une version Extended agrémentée de 3 titres live est disponible sur le Bandcamp du groupe.
Omnerod, c'est du métal progressif version XXL, du vrai, du qui mélange, décortique et déconstruit avec talent, du qui fait dans la dissonance autant que dans la mélodie, du qui maîtrise la lourdeur autant que la douceur, du qui sait passer de l'une à l'autre avec un traitement toujours juste et équitable, du qui taquine le fil du rasoir avec des ambiances versatiles mais toujours très équilibrées, du qui invite à un voyage éthéré dans ses labyrinthiques contrées, du qui pond une œuvre à la complétude lysergique et pas une bête track-list sans beuh ni pet'.
Proche à la fois de la folie symphon-épique d'un Devin Townsend, des ambiances cinématographiques d'un Hypno5e, de la puissance d'un Carnival In Coal, Omnerod déroule avec aisance un tapis musical bariolé, un patchwork volant mû au gré des volutes de ses différentes pièces de tissus, toutes plus détaillées et riches les unes que les autres. La richesse, voilà qui qualifie bien la musique de Construction. Richesse musicale, richesse d'écriture, richesse des textures, (miam miam, le petit lead de saxo hyper bandant de "You make me feel" – pas étonnat, c'est Jørgen Munkeby de Shining qui s'y est collé, sacré featuring –, miam miam l'harmonie des voix sur "Sandglass"), Omnerod délivre une production riche mais toujours très généreuse car accessible pour la simple raison que l'émotion reste ici la principale clé de compréhension. En outre, le format EP, court ici (23 minutes), facilite grandement la digestibilité de l'ensemble.
Côté son, le mix est agréable et très réussi si l'on considère que les ingé-son ont du jongler avec pléthore de pistes, pas étonnant qu'ils s'y soient mis à trois. Certains passages cleans sont parfois un peu trop compressé pour mes oreilles de vieux schnock mais tout le monde joue bien, tout le monde a un beau son, je m'en vais voir là bas si j'y suis.
Rien à redire donc? Presque parce qu'il y a bien ce thème de "Lines" m'a fait un peu trop pensé à l'intro "To Be (Tray) or Not to Be" de Psykup (on retrouve particulièrement le côté martial de ce morceau avec la batterie et ses toms) et qu'il y a parfois quelques lignes de voix un peu trop lyrico-jolies pour moi mais les hard-fans de métal propre-gressif apprécieront.
Construction est donc un très bel EP de métal progressif, travaillé, recherché, dense et au potentiel de ré-écoute quasi-infini, un monolithe reste parfaitement digeste grâce à son format court. Il trouvera sans problème un public pour répondre à cette invitation au voyage sans relents d'esbrouffe et me fait entrevoir une première résolution pour 2022: revenir plus en détails sur les précédents albums du groupe.
On aime bien: le dégrée de détail, les passages lourds bien lourds
On aime moins: la pochette un peu cheapos même si l'esprit est là, certaines lignes de voix. 8,5
2 COMMENTAIRES
Black comedon le 14/01/2022 à 08:37:14
Merci pour cette chouette découverte !
8oris le 14/01/2022 à 16:59:45
Merci pour ton pseudo qui m'a fait exploser de rire! :D
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