Område - Edari

Chronique CD album (45:29)

chronique Område - Edari

La première écoute de Edari m'a laissé perplexe et circonspect. Me connaissant, ce n'est pas forcément une mauvaise chose. J'ai bien senti que je tenais quelque chose. Mais quoi, réellement? En y réfléchissant plus tard, je me suis dit "les salauds, ils arrivent à mélanger les derniers Ulver avec le dernier Manes!". Effectivement, après plusieurs écoutes l'impression se confirme, et en plus on retrouve une multitude d'autres influences. Malgré son nom et le titres des chansons en norvégien, le groupe, un duo en fait, est français, soutenu par de nombreux autres musiciens. La page FB parle d'ambient, electronica, indus, post rock, avant-garde metal. Vaste sujet...

 

L'album s'ouvre sur "Mótsögn", avec son ambiance crépusculaire, son saxo onirique et ses claviers délicats. On nage en plein dans Shadows Of The Sun d’Ulver, agrémenté d’une rythmique trip-hop. On ne nous a donc pas menti. Par la suite, comme pour les groupes pré-cités, on est loin du metal, même si Område n’a pas peur de balancer un riff BM, ou un chant saturé. Des loups d’Oslo, ils empruntent la fragilité des mélodies et des atmosphères, belles comme une aurore boréale mais sombres comme une après-midi au Cap Nord ; du Manes de Be All End All, ils retirent la recherche sonore et rythmique, ainsi que le goût prononcé pour les arrangements électroniques. Mais il serait réducteur et injuste de limiter la musique du duo à la juxtaposition de ses influences tant il est preuve dès sa première production d'une personnalité affirmée. On y retrouve également la recherche mélodique et atmosphérique de Drontheim (on en reparle bientôt). Les claviers occupent la place maîtresse dans son identité musicale. Il piochent allègrement dans le post-rock ("Aben Dor"), à l'électro, voire à l'outrun ("Friendly Herpes" avec une guitare à l'unisson) ou à Jean-Michel Jarre (l'intro de "Ottaa Sen").

 

Le chant est partagé entre différents intervenants, dont Asphodel (ex-<Pin-Up Went Down, öOoOoOoOoOo) sur "Satellite And Narrow" et "Ottaa Sen" (a priori car je n'ai pas eu accès au détail des invités). Sa prestation est de grande classe et colle parfaitement à la tonalité générale de Edari. En revanche, je ne sais pas qui pose sa voix sur "Luxurious Agony", mais je trouve ses parties plutôt horripilantes, avec des prétentions mélodiques forcées. Mais c'est bien là la seule faute de goùt que j'ai à déplorer sur l'album.

 

Ce dernier se termine sur "Ottaa Sen", selon moi le meilleur titre, synthèse de ce que le groupe a proposé jusqu'à présent, avec des atmosphères cinématographiques, une voix féminine hantée en duo avec une voix masculine saturée, et des synthé dramatiques. Une bien belle découverte que j'ai bien failli louper.

 

photo de Xuaterc
le 18/05/2016

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