Ophe - Somnium Nocte Mendaciis
Chronique CD album (40:52)

- Style
Black Metal d'avant-garde - Label(s)
My Kingdom Music - Date de sortie
20 mai 2022 - Lieu d'enregistrement Lower Tones Place Studio
- écouter via bandcamp
Les cauchemars de Bargnatt XIX prennent une nouvelle fois corps après une première incarnation en 2018 sous le charmant patronyme de Litteras Ad Tristia Maestrum Solitude. On ne change pas une équipe qui gagne, le Français, pour l’enregistrement de Somnium Nocte Mendaciis (Le Rêve D'Une Nuit De Mensonges), a de nouveau fait confiance à Edgar Chevallier au Lower Tones Place Studio (la totale, enregistrement, mix et mastering) pour un résultat aux petits oignons. Une fois de plus, Bargnatt XIX s’est occupé de tous les instruments et du chant, pas de saxo cette fois. L’artwork en noir et blanc a cette fois été confié à Matthias Macchabée.
Moins abrupt, moins opaque que Litteras Ad Tristia Maestrum Solitude, c'est peut-être lié à l'absence d'effet de surprise, Somnium Nocte Mendaciis semble plus facile à apprivoiser. On reste tout de même en présence d'un Black Metal brumeux et onirique, complexe et expérimental. Le titre d'ouverture « Odalisk Incursio Sub Methaqualone » (passée l'intro), plonge tout de suite l'auditeur dans ce chaos musical. Les esprits de Ved Buens Ende, Fleurety ou encore Deathspell Omega sont bien évidemment une fois de plus au rendez-vous pour inspirer un musicien ambitieux et talentueux.
Bargnatt XIX se laisse parfois aller à des instincts plus primaires en délivrant par moments de Black Metal primitif, plus proches des premiers Enslaved ou du Black'n'Punk. Prenez « Squirting Cadaveribus » plutôt simple dans sa structure, mais au riff diablement efficace, ou « Noctis Ames » aussi court qu'intense et violent. L'album se conclut par un « Flores Vere A Peccatis » lancinant et dissonant, qui montre toute la capacité du musicien à composer une musique à la fois sombre, mélodique, atmosphérique et cauchemardesque.
Faisant écho, à plus d'un titre, à son homonyme présent sur l'album précédent, « Decem Vicibus II », apporte une respiration tribale et hypnotique avant un final agressif, précédé par « Partum Chimerae » et son sample étrange soutenu par des bidouillages Dark Ambiant.
En proposant une œuvre moins monolithique que son premier album, Ophe parvient tout de même à nous offrir un opus malgré tout aventureux, résolument avant-gardiste, et foncièrement radical, à mille lieues d'une production musicale formatée et sclérosée. Le one-man-band se positionne dans une attitude largement plus Black Metal que beaucoup de formations qui s'auto-proclament plus Trve que les neuf cercles de l'Enfer.
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