Pelican - The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw

Chronique CD album (58:44)

chronique Pelican - The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw

Ils nous ont bien fait languir nos amis de Pelican : 2 ans après Australasia et après une mise en bouche sous la forme d'un EP 2 titres March into the Sea (dont le titre figure d'ailleurs sur ce full length) ils nous livrent enfin ce The Fire in our Throats will beckon the thaw. Le titre «March into the Sea» laissait entrevoir un Pelican plus subtil et autrement plus axé sur la mélodie que ne l'était Australasia. Alors qu'en est-il de cet album et les protégés d'Aaron Turner (patron du label Hydrahead et, accessoirement, fondateur d'Isis) méritent-ils l'engouement qu'il y actuellement autour d'eux?

 

L'album débute avec « Last Days of Winter », morceau qui commence sur un rythme assez lent avec un son qui rappelle bien le précédent EP, c'est-à-dire exit les guitares au son très lourd et aux riffs plus durs d'Australasia, c'est bel et bien un virage qu'entreprend le groupe. Une place plus large est attribuée aux sons clairs (qui existaient déjà sur les précédents albums mais qui étaient moins mis en valeur) et cela donne au final un morceau magique et assez planant, on retrouve (notamment au milieu du morceau) un peu l'esprit présent sur l'album Panopticon d'Isis. On ressent tout au long de cet album que la démarche se rapproche effectivement plus d'Isis (ou de Red Sparowes) et d'un post-rock musicalement très fouillé - mais en même temps éthéré - que d'un sludge oppressant et pachydermique. Australasia laissait entrevoir les deux possibilités mais là il n'y a plus d'ambigüité, c'est plus du côté des 2 groupes précédemment cités qu'il faut aller chercher de possibles ressemblances. « Autumn into Summer » confirme bien tout cela et même si le rythme est plus soutenu et que la double-pédale y est plus présente (le batteur n'a toujours pas perdu son sens du break non plus), les mélodies ressortent indéniablement plus que les riffs plus saturés. On retrouve ensuite « March into the Sea » que je connaissais déjà, mais cette fois dans une version plus courte que celle du EP, amputée d'environ sa moitié pour tout dire: toute la partie à la guitare sèche a disparue; un peu dommage mais bon, passons...

 

On retrouve quand même un passage à la guitare sèche à suivre, sorte d'interlude avant d'entamer « Red Ran Amber », un petit interlude bien sympatoche ma foi où l'on retrouve bien la « patte » Pelican. « Red Ran Amber », qui suit, est le seul morceau qui me remémorera Australasia peut-être par son jeu de batterie où ses riffs qui sont proches d'un titre du précédent LP, je ne sais pas... En tout cas, il se décline en plusieurs parties (comme « Last Days of Winter ») et au bout de 5 mins on retombe dans un calme et une quiétude absolue, ce n'est qu'après 8 mins 30 qu'on retrouve de la guitare saturée pour clore le morceau dans un entrelacs de guitares - au bout de 11 mins. « Aurora Borealis » est le morceau le plus planant de l'album et, pour le coup, me fait vraiment penser à du Red Sparowes tout craché, et du tout bon, le rythme y est lent et les notes y sont lachées au compte-goutte pour mieux les déguster. Pour finir, c'est « Sirius » qui clôt le tout et d'une fort belle manière; on y retrouve tous les ingrédients qui font de Pelican un groupe à part et, au combien, intéressant: ce mélange de sons saturés avec des mélodies bien construites, le tout finissant l'album comme il a commencé: sur un déluge d'arpège dans lequel on se laisse emporter...

 

Ils ont finalement choisi leur camp nos amis de l'Illinois et c'est du côté du son qu'il faudra noter un virage radical. Car si cet LP sonne d'un manière différente en comparaison d'Australasia ce n'est pas dans le style qu'il faut y voir un changement radical: musicalement la recherche est la même seulement le côté gras et saturé n'est plus mis en avant, au profit d'une prod beaucoup plus aérienne, mais qui s'en plaindra? Pas moi en tout cas.

photo de Mat(taw)
le 16/08/2005

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