Pénitence Onirique - Nature morte

Depuis quelques mois, les Internets, certains milieux autorisés (autorisés à quoi ? je ne sais pas, l'enquête est en court), quelques individus mal intentionnés, annonçaient que le futur Pénitence Onirique allait être monstrueux. Un peu refroidi par le battage autour de la déception Aset, je restais méfiant au moment d'écouter Nature Morte, son troisième album, malgré un très bon premier extrait dévoilé en juin dernier, « Les Mammonites » dans une version pré-mix. N'entretenons pas inutilement un suspens superflu, Nature Morte est à la hauteur des attentes et les dépasse même. Dans un premier temps, l'aspect visuel a été révélé, avec un superbe artwork signé Aurore Lephilipponat, ainsi que de nouveaux masques (sont-ils aussi classes en vrai qu'en photo ? Seisach' pourra peut-être répondre) conférant aux français un habillage raffiné, déjà présents par le passé, à mille lieues des habituels corpsepaints et bracelets à clous. Bellovesos et Diviciacos sont toujours au centre de la formation, entourés de musiciens qui restent anonymes, avec trois guitaristes, mais qui fluctuent, sans que la qualité ou l'identité de la musique ne soit affectée.

Si V.I.T.R.I.O.L. (2016) et Vestige (2019) avait dévoilé un visage des plus prometteurs, deux albums solides et intelligent, le sextet masqué franchit un cap avec Nature Morte, qui confirme sa capacité à proposer un Black Metal atmosphérique de haute volée. Rétrospectivement, les notes que je leur avais attribuées à l'époque ne me semblent pas être usurpées et celle d'aujourd'hui encore moins.

Cet album dégage une intensité folle dès les premières secondes jusqu'au dernières mesures et ce n'est pas le court instrumental «  Lama Sabachthani » placé en milieu de disque, qui va faire redescende la pression. Le groupe dispose d'un nouveau batteur, mes connaissances techniques ne me permettant pas de comprendre pourquoi, mais j'ai le sentiment que son jeu et sa présence assurent à Pénitence Onirique une assise rythmique qui l'autorise à franchir un nouveau palier en terme de composition et de maîtrise. À la fois brutal, mélancolique et épique, son Black Metal se veut moderne comme pouvait l'être Au-Dessus sur End Of Chapter.

Les trois guitaristes (oui, comme Iron Maiden ou The Great Old Ones) lui permettent des délivrer à la fois des riffs bestiaux, des lignes mélodiques et des plages atmosphériques, parfois en même temps, en évitant de créer une bouillie indigeste, grâce notamment à un réel talent d'écriture qui est arrivé ici à maturité, et une production signée par Cédric Guesdon du D.N.I Studio, chaude, naturelle et qui laisse même entendre la basse.

Nature Morte est un album magistral de bout en bout, qui met en lumière le talent d’un groupe qui confirme tout le potentiel que l'on pouvait sentir par le passé. Notez-bien ce nom, Pénitence Onirique, ce n'est pas la dernière fois qu'on en parlera ici.

Xuaterc

le 11/12/2023