Perdition Sect - End Times

Quand deux Ringworm, le batteur d’Incantation et un post-beumeux font un bœuf, vous croyez qu’ils vont pondre la bande son d’une soirée Âge tendre, la tournée des Idoles ?

Ainsi, dans un troquet de Cleveland, Aaron Dallison (Keelhaul, Brian Tentacles, Axioma) et Matt Sorg (Ringworm, Shed the Skin) boivent un coup après un set de The Obsessed. C’est là que leur vient l’idée de pondre des chansons dans une veine simpliste pour causer de l’avenir de daube de leur pays de crotte.

L’album a été composé en un weekend et enregistré en deux mois de quarantaine, chacun de son côté. Noah Buchanan (Nunslughter) s’est chargé d’assembler le bordel au Mercinary Studios.

Le résultat est évidemment immédiat, bourrin et vindicatif. Alors ici, on se rase les côtés du crâne vite fait pour rajeunir. Pourtant, à partir d'un âge certain quand on a plus de cheveux devant, pour faire la crête, c’est pas marrant.

Car, avec dans le viseur, les toujours excellents Discharge et la pandémie mondiale, Perdition Sect ne passe pas par quatre chemins pour punker le Metal et le recracher sous la forme de dix glaviots conjugués en D-Beat.

Les structures de la bande mythique de Tezz, Bones et Rainy sont ici répétées à l’envie. Si elles ont déjà été copiées sans vergogne depuis quarante ans, c’est qu’elles sont parfaites. Que vous dire de plus ?

On pourra crier au plagiat. Mais si la façon de composer de Discharge est immédiatement reconnaissable, il se dégage de ce End Times, un parfum assez personnelle, une schlingueur de rue et de fin du monde qui glace le sang. Le chant double de Aaron et de Mike, sent la bonne fureur insurrectionnelle et approche parfois le bouzin de la méchanceté d’un Driller Killer avec un son bien propret.

Car le seul véritable défaut de la plaque est l’académisme de la chose, la politesse du propos, pour tout fan hardboiled du genre.

En conclusion: du D-Beat familial, parfait pour limiter la sphère sociale mais pas trop.

Crom-Cruach

le 08/12/2020