Pressor + Soom + Diazepam - split pressor + Diazepam + Soom

J'avais interviewé le groupe Russe Pressor dernièrement, car en fait j'étais assez étonné de dénicher un groupe de Sludge à weed dans cette partie du monde où la plante verte ne pousse pas très bien, sauf peut être au sud quand on se rapproche de l'Afghanistan... Mais pardon, ça n'est pas vraiment le propos. Et bon bref, là on les voit rappliquer avec des potes, deux autres groupes, qui semblent issus de la même soupe verte, tout aussi costauds et vomissants d'injures. Vous voyez ce que c'est, la Kiss army ? Eh bah bienvenue dans la Weedeater-army !

Pressor nous gratifie de deux morceaux, constituants ainsi plus de la moitié de ce three way split, et ils ne nous déçoivent pas : c'est toujours aussi gras, même plus, apparement c'est possible, les bons riffs sont au rendez-vous et ce dès que l'intro façon "vieux film d'horreur" débouche sur un écrasant et groovy "Royal witch". Ca balance lourdement, ça fout la nausée verte, et cette voix d'extra terrestre sous LSD ne fait que renforcer cette impression. On discerne même une voix claire, se lamentant, bref on est dans le domaine des septs plaies d'égypte, entre miasmes et lèpre. Sale, dégeu et puissant, tout amateur de sludge devrait y trouver son compte.

Et puis on passe à Diazepam, autrement dit, de Charybde en Scylla. Diazepam, c'est à peu près la même chose que Pressor, sans le chant d'alien psychédélique, ou alors un peu moins. Mais on retrouve là encore des fans de Weedeater qui prennent un malin plaisir à surjouer des riffs de blues pour les faire avancer sous terre.

Soom est peut être le plus différent des trois confrères, plus psychédélique, plus monolithique, avec une voix claire, et un son qui fait encore plus grésiller les enceintes, si c'était possible. Ils signent ici leur premier enregistrement, et l'on pense un peu à Suma, peut être à cause du nom du groupe, mais avant tout à cause du style. Mais le fait est que, plus on progresse dans l'écoute de ce split, plus on creuse sous terre : lisez vous même la tracklist, vous verrez, à la fin c'est carrément marqué en Russe. Ce "Крізь трембіту до легень і навпаки" (ne me demandez pas de le prononcer) est une chappe de plomb, un riff unique qui plombe encore plus la fin de ce split.

Dans l'ensemble, la qualité du son est assez bonne, c'est à dire qu'elle crache suffisament pour être impressionnante, malgré un son de batterie qui aurait pu être un peu mieux, on est vraiment dans la lignée de ces albums qui ont ce potentiel de "gros" son.

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Carcinos

le 22/04/2014