Genghis tron - Board Up the House
Chronique CD album (43:35)

- Style
Hardcore / grind / électronique - Label(s)
Relapse - Date de sortie
19 février 2008 - Lieu d'enregistrement Godcity Studio by Kurt Ballou
- écouter via bandcamp
Je m’interroge… Est-ce qu’il faut que je commence ma chronique par une vanne sur le nom du groupe ou par me foutre de leur gueule parce qu’ils n’ont pas de batteur. Je pourrais aussi commencer par dire que Dead Moutain Mouth m’avait fortement impressionné il y a quelques années. Ce cocktail de hardcore/grind ultra violent couplé avec des éléments industriels, électroniques voire ambiants m’avait déjà bien rassasié… Après, je mentirai si je disais que je n’avais pas oublié l’existence du groupe quelques mois plus tard.
Et voilà que débaroule Board Up The House et que tout d’un coup, je me rappelle à quel point j’avais aimé ce groupe et… euh… je finis par me jeter, écumant de rage et d’excitation, sur le disque. Et là, révélation ! La formule n’a pas changée mais le résultat, pardon ! Je sais pas si c’est pas là qu’il faut utiliser le genre d’expression ronflante du genre « album de la maturité » ou encore « essai transformé », mais si j’écrivais dans Rock Sound, je pense que c’est ce que je dirai (Tiens, je suis pas allé vois si eux l’ont fait tiens…). Oui, Genghis Tron confirme tout le bien que l’on pouvait penser d’eux et même plus encore. Parce que s’il faut comparer le groupe à d’autres formations pour faire comprendre à l’ami lecteur (oui, toi) ce qu’il est en droit d’attendre de la galette, on ne tombera pas dans l’affiliation facile avec d’autres groupes d’electrocore, de nintendo-core (non mais j’vous jure) ou autres tentatives d’amuser la galerie de poilus en utilisant des sons rigolos. Ici, ça tape, ça pue, ça dégouline, ça chiale même un peu des fois et… ça plane pas mal aussi tiens. Genghis Tron signe ici un album extrêmement sombre et pourtant très puissant et entrainant… Fascinant pourrait même être le mot tant on en vient à se passionner par certains passages.
Entre un passage ultra-violent et une petite succession de zigouigouis électroniques inquiétants, les ricains nous calent finalement pas mal de ralentissements et de passages plus lourds que par le passé (c’est à la mode il parait) mais y gagnent fichtrement en ampleur. Certains riffs relèvent ainsi plus des moments apocalyptiques d’un Neurosis que des frasques bordéliques d’un Orchid. La dernière piste de l’album, notamment, se révèle être un monument de noirceur et de lourdeur. On parle finalement d’un album où chaque piste recèle en elle au moins une excellente raison de devenir notre chanson préférée : Board Up the House avec son sample d’intro lancinant et ces guitares tournoyantes, Endless Teeth et son touché nintendo (bah… Il en allait bien une),Things Don't Look Good et son intro à la Strapping Young Lad, Recursion et ces melodies entêtantes (ça me rappelle la musique des films de Satochi Kon… hum),I Won't Come Back Alive, et ces énormes guitares sursaturées et son final très « fin du monde »,City on a Hill et ses gros riffs sludgy qui finissent noyés dans un flot de sythés, The Whips Blow Back et ses ambiances industrielles très planantes, Colony Collapse et son majestueux break emo, The Feast, titre le plus violent de l’album,Ergot et ses variantions étranges (Old Man Gloom n’est pas loins) et enfin Relief, monument de noirceur et de lourdeur (je l’ai déjà dit non?).
Rien à jeter dans ce disque, pas un millième de seconde… ni un millimètre de pochette non plus, elle est si jolie (je préférais la précédente mais bon…). Tout concoure à faire de ces petits génies les égaux de The Dillinger Escape Plan ou de Botch; enfin si le renouveau que cet album est comparable à la révolution qu’à constitué ceux des groupes précités en leur temps, la musique qui y est jouée ne souffre pas encore de véritable comparaison tant tout respire la folie, l’originalité et la parfaite digestion des influences (oups… j’ai utilisé une expression ronflante). Je savais pas comment commencer cette chronique mais je sais comment la finir : une album parfait, mégalomane, monstrueux, essentiel, flamboyant… enfin, très bon en somme.
5 COMMENTAIRES
Sam le 16/07/2008 à 11:05:41
en tout point d'accord avec toi. Mention spéciale pour "I Won't Come Back Alive" et "Relief" absolument phénoménaux!
mat(taw) le 16/07/2008 à 11:12:46
merde je m'étais jamais intéressé à ce groupe et on m'a fait écouté ça cette semaine, la buterie quoi... dans un registre un peu différent je vous conseille Child Abuse aussi, bien perché.
mat(taw) le 16/07/2008 à 11:13:57
merde je m'étais jamais intéressé a ce groupe et on m'a fait écouter cet album cette semaine, grosse buterie. dans un registre un peu différent je vous conseille Child Abuse aussi, bien perché.
Pidji le 16/07/2008 à 11:40:48
Je lui préfère encore son prédecesseur, mais celui-ci est énorme également !
Jyb le 22/07/2008 à 20:47:23
Pareil que Pidji, je prefere DMM, celui ci sonne un peu trop propre pour moi...
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