Pryapisme - Petit traité de futurologie sur l'Homo cretinus trampolinis (et son annexe sur les nageoires caudales)

Chronique Maxi-cd / EP (45:26)

chronique Pryapisme - Petit traité de futurologie sur l'Homo cretinus trampolinis (et son annexe sur les nageoires caudales)

« …Mais je n’peux pas payer l’loyeeeer !!!!!!

… ÎÎÎÎÎÎΠ! … ÎÎÎÎÎÎΠ! … ÎÎÎÎÎÎΠ!   *** fait la mouette ***

Ta gueule Flipper ! »

 

C’est cette tirade d’ores et déjà anthologique qui constitue la toute 1e trace durable que Petit Traité de Futurologie sur l’Homo Cretinus Trampolinis (et son Annexe sur les Nageoires Caudales) – ouf! – laissera sur votre plat d’nouilles cérébral. Parce que pour y voir parfaitement clair dès la 1e écoute de cet enchevêtrement de sons, de riffs et de MiaouMiaou, il faut venir de la planète Chblonk – ou au moins y avoir effectué un stage de 6 mois en immersion totale. Ou encore avoir un lobe du cerveau branché en permanence sur un vieil Amiga, tandis que l’autre zappe en continu au sein des discographies de Mr Bungle, Moussorgski, Punish Yourself et Diabolos Rising.

 

Quelques écoutes plus tard, quand même, on commence à capter que les pistes IV et VI tartinent méchamment en adossant leurs bourrasques Nawak 8bits metal à de l’électro mammouthesquement groovy. Puis tout devient enfin clair… Ou disons plutôt que le chaos rose-électrique des débuts prend enfin forme féline pour laisser entrevoir une colonne vertébrale (souffrant d’une forme particulièrement aiguë de scoliose) autour de laquelle viennent virevolter et s’enrouler en un ballet magnifiquement orchestré beats déchaînés, guitares furibardes, samples cinémato-grotesques ainsi qu’une nuée de pixels polissons…

Sauf que tel le cake aux fruits confits baignant dans son jus de Bailey's, bien que sucrée et alléchante, la chose reste méchamment dense, et – donc – pas légère-légère à digérer pour le cortex moyen!

 

Mais je cause je cause, et je ne vous ai même pas éclairés quant à la nature discographique de cette nouvelle offrande de Pryapisme. Alors non, il ne s’agit pas vraiment du 3e album de la bande – en même temps Hyperblasr Super Collider ne date que de 2013, alors ne nous emballons pas! D'autant que sur sa lancée – et, donc, dans la foulée –, en 2014 le groupe nous a balancé Blastbit Rococollider, petite gâterie auto-réinterprétatrice (si) pour pacmanophiles avertis... On ne peut pas non plus leur demander de tout le temps pédaler à fond de train quand même!

 

Du coup Futurologie… (pour faire court) « n’est qu’un EP ». Qui dure quand même la bagatelle de 3 quarts d’heure. Et qui est composé d’un seul morceau, accompagné de sa version 100% orchestrale façon B.O. Moussorgskienne (oui, j’en ai encore plein les mirettes de « La nuit sur le mont-chauvelu »…). Parce qu’ils ne peuvent rien faire comme les autres ces zouaves-là!

 

Sur la 1e moitié de l’EP – autrement dit sur le 1er morceau, si vous suivez ce dont on vient de vous causer céans – on se retrouve en terrain connu, quoique la dimension orchestrale se fasse plus présente qu’auparavant. Le découpage de la chose en 11 pistes nous permet de ne pas trop nous perdre en chemin, ce que semble pourtant destiné à accomplir le déchaînement incessant de parties indépendantes, de changements de braquet et d’interventions instrumentales diverses. A un tel point qu’on se prend à avoir envie d’étiqueter tout ça « Breakcore Metal 8bits symphonique » – le mot important étant ici « breakcore ». C’est qu’on tire la langue au début, pour retrouver nos petits dans tout ce fatras! On note quand même des touches asiatiques sympas en début de morceau (le petit scarabée a limite l’impression de regarder « Kung Fu » parfois), des samples qui ont l’air issus du même film que ceux figurant jadis sur « J’ai Envie De Te Claquer », un interlude qui fait grincer des dents en piste VIII, et un final un peu moins exaltant constitué d’une piste très orchestrale – voire même complètement « B.O. de péplum » – puis d’une minute et demi de piano frugal. Un peu comme si le groupe avait voulu signifier: « z'avez vu ? On ne se planque pas derrière la technique, les ordis et le chaos: on maîtrise comme des bêêêêtes! » Ce dont on ne doutait nullement nom d’un Bidibulle!

 

J’avoue que l’aspect monobloc de la chose, ainsi que cette dimension très orchestrale me rendent l’opus un peu moins facile à assimiler que les 2 véritables albums du groupe. D’où cette note moins choupinette que d’habitude. Sauf que n’oubliez pas: 1) il s’agit là d’un EP, autrement dit d'une sortie sur laquelle le groupe a voulu [se / nous] faire plaisir avec un objet au format et au contenu « différents » 2) la version orchestrale du morceau n’est qu’un bonus 3) ce kaléidoscope foisonnant – s’il ne peut pas être plus éloigné du format pop standard, et donc s'il fait un peu tirer la langue aux chochottes comme moi qui aiment l’accroche pure et dure – est PUTAIN D’IMPRESSIONNANT.

 

Mais je sais que vous n’en doutiez pas.

Miaou.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: L’EP Futurologie… n’est autre qu’un long morceau (+ de 22 minutes) plein de pixels ninjas, de dragons-guitares, d’orchestres félins et d’électro satanique. Du pur Pryapisme donc, dans toute son atypique démesure.

photo de Cglaume
le 28/01/2015

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