Red Dead - Forest of Chaos

Chronique CD album (40:29)

chronique Red Dead - Forest of Chaos

« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas... »

 

Pas très approprié comme début de chronique. Parce que justement, Forest of Chaos est infesté de loups. Pas étonnant quand on sait que Red Dead pratique un Death old school plein de vieilles lames rouillées, de crocs infectés et de sentiers mal famés. Le pauvre Petit Chaperon Rouge n'y ferait pas long feu. Sauf que ce n'est pas la seule sorte de loups qui zone dans ce lugubre bosquet. On trouve aussi de ceux dont il est question dans l'expression « Mes loulous, dans c't'affaire, 'y a un loup ». Et c'est peut-être de ceux-ci dont il faut avoir le plus peur. En tous cas ce sont eux qui ont conduit à l'attribution de la peu reluisante note affichée ci-dessus.

 

Mais revenons-en d'abord au groupe. Cette formation bayonnaise au nom qui pourrait prêter à sourire – dans l'Hexagone du moins, où il évoque le film dans le film « de Les Nuls » – fête cette année son 10e anniversaire. Et Forest of Chaos – qui est sorti il y a un an déjà, oui je sais, il m'a fallu du temps pour savoir si cette chronique paraîtrait en ces pages ou non – est son deuxième album. C'est vrai que sur CoreAndCo on essaie d'habitude de se concentrer sur la musique qui nous fait vibrer plutôt que sur celle qui nous fait bailler. Et on évite de descendre inutilement les groupes, surtout quand ils sont français. Mais il se trouve que Tookie s'était déjà chargé de leur sortie précédente. Et puis je dis trop souvent non à Raph, le boss de Great Dane Records. Ce qui n'est pas cool: c'est un label français crénom! Du coup je me suis promis de parler de ce skeud-ci. Mais peut-être aurais-je dû en choisir un autre tout compte fait...

 

Alors, qu'est-ce qui cloche avec Forest of Chaos? Si j'en crois le reste de la presse en ligne, rien, et c'est plutôt moi le problème. En effet tout le monde semble plutôt emballé par ce second album, même si certains avouent qu'il n'invente rien. De mon côté malheureusement je ne peux qu'apporter une note discordante dans ce concert de youpis enthousiastes. Car le sentiment ressenti au terme de ces quarante minutes est très semblable à celui qui prévaut à la fin du set de certaines toutes premières parties de concert. Vous savez, ce groupe qui connaît un mec bossant dans la salle, dont les potes foutent le bronx tous seuls devant la scène, et qui s'agite avec conviction pour livrer 6 titres pas forcément folichons dans un écrin sonore sentant fort le cahier de brouillon. Après deux titres à écouter poliment – parce que c'est vrai, sur le principe on adhère au message « Support your local bands » – on finit par aller voir au bar si le loup y est...

 

Pourquoi un sentiment aussi mitigé? Eh bien parce que le Death de Red Dead est très rugueux. Bon, côté son ça n'est pas bien grave: on peut même dire que ça colle bien avec le concept. Par contre côté compo', aïe, on a principalement affaire à du réchauffé, pas toujours inspiré, voire à une écriture – à mon goût – parfois un peu maladroite. Il n'y a qu'à prendre le tout début du morceau-titre, tiens. Après un riff Thrash attentiste très classique, le groupe enfonce le clou en gonflant un peu plus les biscotos – ok, jusqu'ici c'est bourrin et absolument pas inventif, mais bon, comme une assiette de pâtes, ça fait le taf. Puis vers 0:23 commencent à apparaître des coupures un peu bancales, avant que le titre verse dans des détours tortueux aussi sexys qu'un orang-outan en string. J'avoue trouver ces premiers pas dans l'album hyper laborieux. Et ils sont loin d'être une exception. Par ailleurs si la gutturalité du chant de Roolet est appréciable, son growl s'avère assez vite trop linéaire et monotone. Et j'avoue qu'appliquée sur presque trois quarts d'heure, cette formule s'avère assez assommante.

 

Heureusement en ce bas monde les choses sont plus souvent beige-crème et grises que noires et blanches. Et même un râleur comme moi a trouvé des moments plus cools au sein de cette pleine cuve de grumeaux old school. Une accélération Thrash bien joufflue au début de « Red Eyes Chilren ». Un bon mélange Slayer (le riff initial) / Cannibal Corpse sur « Antidote Trap » – avec notamment un plan bien efficace à mi-parcours, alternant du gras débité à la machette avec des relâches bien groovy (à partir de 1:23). Un « Epidemic Fangs » fonctionnant avec la même bonne vieille recette, mais qui cette fois, allez savoir pourquoi, fait mouche: on a enfin envie de headbanguer, et on se laisse impressionner par cette grosse lame de fond qui débarque à 1:20. Enfin cette mélodie circulaire quasi-suédoise qui jaillit rapidement au début de « Wind of Chaos » fait elle aussi son effet.

 

Mais il faut se rendre à l'évidence: Forest of Chaos a sur moi l'effet d'une douche tiède, voire froide. Pourtant ce n'est pas faute d'aimer le bon vieux Death des 90s... Ainsi que certaines zics crues et simples – notamment du Punk ou du Crust. Mais là, non, pas moyen. Néanmoins, en gage de bonne volonté – car ça ne me fait pas spécialement plaisir de dire du mal de petits gars qui jouent la musique qu'ils aiment sans se prendre la tête – on finira ce papier un peu morose en vous permettant d'aller lire tout le bien que Hard Force, Voices From The Darkside, Pavillon 666, Brutalism ou Metal Temple pensent de l'album. Vous y trouverez plein d'arguments qui vous pousseront peut-être à donner sa chance à l'album... Et à pourrir ce chroniqueur qui, décidément, n'y connaît rien!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Le 2e album de Red Dead propose un Death old school grumeleux et peu inventif qui évoque plus le soc laborieux labourant péniblement la glaise que le monstre de technologie retournant des hectares d'humus à l'heure. Bref, il s'agit là (bien vu le titre!) plutôt d'une Forêt du KO que d'une Forêt du OK...

photo de Cglaume
le 03/03/2021

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/03/2021 à 09:49:43

Ah oui c'est balourd: pourquoi tu t'infliges des trucs pareils ?

cglaume

cglaume le 03/03/2021 à 10:29:27

Eh bien c'est dit ici :P :  "... je dis trop souvent non à Raph, le boss de Great Dane Records. Ce qui n'est pas cool: c'est un label français crénom! Du coup je me suis promis de parler de ce skeud-ci." :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/03/2021 à 17:15:31

Ah oui donc, si c'est un label français, faut chroniquer une daube. C'est ça l'exception culturelle ?

cglaume

cglaume le 03/03/2021 à 18:19:10

"On demande un ronchonneur professionnel sur la chro de Red Dead SVP... Ah non excusez moi on me fait savoir qu'il serait déjà là..."

:P

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/03/2021 à 08:10:31

Fais pas ton Georges Marchais en ne répondant pas à la question la question.

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