Red Hot Chili Peppers - Return Of The Dream Canteen

En sortant Unlimited Love, qui a été chroniqué douloureusement par mes soins sur ce site, le groupe avait déclaré sans honte un truc du genre : ‘’nous avons encore des tas de chansons, encore meilleures, pour le prochain album !’’. Une stratégie de communication bien étrange à mon sens, mais qui prend une toute autre signification aujourd’hui. 6 mois après 17 titres dont rien n’est à retenir, en voilà 17 autres. Pourquoi s’infliger une pareille chose, me direz-vous ? La réponse dans un paragraphe.

Je suis rempli de tocs, m’obligeant à aller toujours au bout des choses. Si je commence un album, je n’arrête pas mon écoute avant la fin, aussi mauvais soit-il. Il en est de même pour les films, les séries, et les déclarations annonçant une suite à venir pour tout types d’œuvres me placent également dans une sorte de devoir d’attente. Je n’y peux rien, c’est comme ça… Ceci étant dit, il est bien évident que l’attente de ce nouvel album a provoqué une certaine appréhension en moi, pour des raisons que je ne prendrais pas la peine de détailler à nouveau, préférant vous renvoyer vers la chronique précédente.

Toujours est-il que, maintenant que la double écoute est terminée, je dois bien avouer une chose assez inattendue. Oui, vous avez bien lu ‘’double’’ écoute, et ce n’est pas une erreur de ma part ! Pas d’emballement cependant, cela ne veut pas réellement dire que la réussite est totale, loin de là… Disons qu’au moins… L’échec n’est pas absolu et que, quelque part bien caché derrière les trésors de platitude faisant partie intégrante du groupe, se trouve peut-être la lumière d’une flamme vacillante mais bien présente dans leurs cœurs. Ou au moins, l’étincelle d’un briquet Bic, flanqué d’un logo ‘’Coupe du Monde 98’’.

Parce que, oui, je le dis sans honte : tout n’est pas à jeter sur cet album. Et même si je suis bien incapable de vous citer des chansons précises à intégrer dans vos playlists ‘’40 ans voir plus, et toujours vivant bien qu’un peu gênant’’ pour animer vos soirées nostalgie, dites-vous bien qu’en fond sonore, pendant du bricolage ou toutes autres activités… Ces quelques chansons passent plutôt bien ! On en revient finalement à ce que je disais dans ma précédente chronique : ça ne dérange pas, ça ne provoque pas de vagues, mais on y revient pas religieusement. Quelque part, c’est aussi bien.

Qui a vraiment envie d’une statue d’Anthony Kiedis dans son salon ? Personne, il ne sait toujours pas chanter. Mais lorsque sa voix est posée sur un instrumental correct, ça passe. John Frusciante fait le service minimum, ENCORE, mais pour cette fois, il tente des trucs, ça passe aussi. Flea fait toujours les mêmes lignes de basse mais bon… C’est au service de chansons un peu mieux troussées, donc… Ça passe aussi ! Et Chad Smith, ben… C’est le Phil Rudd du groupe, il est là quoi, ça passe forcément, fallait bien un batteur de toute façon, on n’est pas dans Melt Banana !

On ne va pas donc pas s’étaler plus longtemps, profitons de cet excès d’enthousiasme pour mettre fin à cette chronique avant que des méchancetés ne viennent gâcher tout ça… Return Of Dream Canteen n’est pas un grand album, loin de là, et rentre à peine dans la définition d’un bon album à mon sens… Mais au regard de ce que le groupe a pu proposer dernièrement, il relève un peu le niveau, pour offrir un moment relativement convenable, à l’instar d’un fast food satisfaisant sans excès. On ressort quand même avec la faim au ventre, mais au moins, on n’est pas tombés malades…

Bonne écoute à celles et ceux qui tenteront !

Domino

le 19/11/2022