Sounds Like Violence - With Blood On My Hands

Chronique CD album (44,5 minutes)

chronique Sounds Like Violence - With Blood On My Hands

Décidemment la Suède est très active en ce début d’année. Le premier album du All-Star Band Franky Lee, un nouvel album des Hives prévu pour cette année, et surtout, un cd très attendu dans la scène rock indie, le premier album de Sounds Like Violence. Groupe qui avait, il y’a de ça déjà trois ans, sorti un EP très prometteur, nommé «Pistola», ainsi qu’un split en compagnie de Desert City Soudtrack et Settlefish. Et autant dire que le groupe était attendu au tournant.

Le groupe est niché depuis leur début chez le label américain Deep Elm, aux côtés de groupes comme Brandston, Last Days Of April ou encore Desert City Soundtrack, autrement dit, tout le fleuron de la scène rock indé internationale. Et il va de soi, en ce début 2007, que le groupe rend largement honneur à ce label en l’étoffant d’un grand album.

 

Si sur l’EP le groupe nous sortait un rock hybride, pas très novateur, mais furieusement efficace, il est clair que sur cet album la donne a changé. Le groupe a indéniablement muri, et cela s’entend dans sa musique. Proposant ainsi un rock à la croisée des genres sans jamais tomber dans la surenchère et dans l’exagération, en restant simple donc.

Gardant une production très garage et rock’n’roll à la base, donnant une authenticité et forte personnalité aux compos, le groupe s’est surtout permis d’alourdir son son en mettant très en avant la basse et ralentissant le tempo sur un grand nombre de morceaux, lorgnant ainsi du côté du post-rock, voire post-hardcore. De plus, si avant les mélodies étaient présentes, mais dure à discerner, ici, elles deviennent plus perceptibles, les compositions s’éloignant pourtant souvent du schéma classique couplet/refrain. Ceci étant dû à une nette amélioration vocale du chanteur, qui malgré une voix souvent sur le fil du rasoir et pleine d’émotions, est plus juste qu’avant. Pourtant elle garde toujours un petit timbre chevrotant rappelant le chanteur des Modest Mouse, qui peut être irritant au début.

 

L’album s’ouvre comme le précédent EP, c'est-à-dire sur un titre furieusement rock’n’roll, «Nothing». Rappelant à certains moments The Hives, il a surtout le mérite de nous mettre en appétit. Le morceau suivant est bien plus passionnant, «Were you ever in love with me ?» nous hante de part son chant totalement possédé où l’on sent la rage, la tension s’en dégager par tous les pores. Un virage plus sombre emprunté par le groupe, et qui lui va à merveille. Mais ce côté plus triste presque se ressent encore plus lors du quatrième morceau, «Until Death Do Us Apart», qui lorgne du côté de l’émo sans pour autant en devenir niais et qui va surtout donner des frissons avec son riff lancinant et sa monté en tension pour enfin exploser vers la fin. Les influences légèrement post-rock du groupe commencent à ressortir ici. Les quatre morceaux qui suivent renouent avec un rock tantôt énervé, tantôt plus dansant, ressemblant des fois au dernier cd de Brandston, ou encore au «Halldor Laxness» de Minus.

Là où le groupe devient très intéressant, c’est à partir de «Direction» et son riff d’intro sonnant bien punk-rock, l’apparition de chœurs donnant un côté plus léger (légèrement présent déjà sur la piste d’avant). Mais là où le groupe surprend le plus est bel et bien sur les deux derniers morceaux. Tout d’abord «Longing For A Warm Embrace» tour à tour léger comme une plume sur le couplet, avec des chœurs, des arpèges aériens de guitares, pour enchainer sur un refrain des plus furieux et rageur où le chanteur se lâche et passe dans un chant coreux, la basse devient la lourdeur même. Un peu comme si Cult Of Luna se mettait au rock’n’roll presque. Certainement le meilleur morceau de l’album, malgré le fait qu’il s’éloigne des origines du groupe.

Et pour finir, «The Greatest», morceau tout aussi excitant. Commençant par une intro digne d’un album de post-rock, aux guitares cristallines et aériennes qui vous mettent à l’aise, pour continuer sur un gros riff rock mais au tempo plus lent, et une batterie qui vient vous marteler la tête, pour finir dans un déluge à la tension palpable, digne d’un groupe de la trempe d’un Isis. La chanson se finit dans un fracas sonore, avec le chanteur qui est possédé par la musique au plus au point…tout comme l’auditeur.

 

«With Blood on My Hands» est un album remarquable, à tout point de vue. J’ai beau cherché, je ne trouve pas de défauts. Ni d’ennui à l’écoute du cd, ni de sentiment d’avoir déjà entendu ça quelque part. Tout ici est original, fait avec les tripes et puissant. Ne serait-ce qu’entendre la voix du chanteur qui vous donne des frissons dès le début. De plus le fait que le groupe est ralentit le tempo sur pas mal de compositions est une très bonne initiative. Tout en permettant de diversifier l’album, elle donne un groupe un son encore plus mélodique et pourvu de sentiments. Sans oublier ce côté presque post-hardcore tâté sur les derniers morceaux, qui enrichit largement la palette d’émotions et de mélodies du groupe.

Sans aucun doute l’album de ce début d’année…pour ma part en tout cas.

photo de DreamBrother
le 17/01/2007

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 17/01/2007 à 17:25:01

Ouais, j'ai bien aimé le côté rock'n'roll de ce disque, bien sympa !

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