Stupeflip - Parenthèse
Chronique CD album (24:00)

- Style
Bande Originale stupéfiante - Label(s)
Modulor - Date de sortie
8 septembre 2023 - Lieu d'enregistrement Dans la chambre de Julien Barthelemy
écouter "Wilasi you again"
Alors qu'il trime comme comme un guedin pour donner naissance à la troisième ère du Stup, en 2013, à force de travail et d'obstination pour enfanter de The Hypnoflip Invasion, King Ju de Stupefip est approché par Bernard Tanguy, un jeune réalisateur français pour réaliser la musique de son premier long-métrage, Parenthèse. Cette dernière est donc composée entre le troisième et quatrième album du Crou, avant que je groupe ne pète le score (plus que la peur) en matière de financement participatif, et le film sort à l'été 2016, distribué par Jour2fête. Plutôt bien accueilli par la critique, le film sort de manière discrète en DVD l'année suivante accompagné du CD de la bande-originale. Ceux qui en ont entendu parler à l'origine sont rares comme des ouvriers qui votent à gauche. Pour fêter les dix ans du tournage, les 8 septembre 2023,le film est proposé gratuitement et une version remastérisée par Marie Pieprzownik du Translab de cette BO, augmentée de trois titres non retenus à l'époque est publiée.
Julien Barthéléemy n'a jamais caché son caché son attrait pour le 7ème art mais de façon assez surprenante, il ne croule pas sous les demandes. Il faut attendre donc qu'un fan de Stupeflip, en l'occurrence Bernard Tangoy ("Oui, Bernard? Eh bien, euh... dernière intervention"), ne pense à lui. Autre point dont il n'a jamais fait secret : son manque d'intérêt pour les paroles même si avec Stupeflip, il pourrait facilement mettre à l'amende un paxon d'utilisateurs de Rap Genius ; ici, la musique est 100% instrumentale, la voix humaine, sous forme de samples, ne se fait entendre qu'en de rares moments (« Don't want to cry anymore' » ou « Wilasi you again »).On pourrait croire que King Ju s'est servi de mélodies ou de petits bouts d'truc inutilisés pour ses albums précédents (je n'ose pas parler de chutes de studio car connaissant les lieux où Stupeflip enregistre, je doute que l'on puisse retrouver le moindre truc qui y tomberait) afin de composer la musique de Parenthèse, mais ça serait prendre le musicien pour un lapin de six semaines.
En bon cinéphile, King Ju a su s'adapter à l'univers proposé par le cinéaste, pour coller à l'ambiance générale du film, à savoir un huis-clos nostalgique entre potes. Pour cela, il puise son influence dans les BO des années 70 et 80, pour un résultat empli de romantisme (au sens noble du terme, pas celui des corbeaux fans de the Cure et déguisés en Lord Byron), désenchanté, maussade, comme cela peut transparaître dans sa musique (« Le spleen des petits » ou « Understup »). Son style est cependant immédiatement reconnaissable avec des kicks qui tabassent (« Alain's complaint »), des claviers chelou et spatiaux, une basse que n'aiment pas les voisines du dessous ni du dessus, certains instru n'auraient pas dépareillé sur des albums du Crou, même si cette BO est véritablement une œuvre à part entière qui peut vivre d'elle même et qui permet à King Ju d'explorer certains territoires qu'il s'interdit lorsqu'il compose pour son projet principal.
Le thème principal se retrouve sur le titre éponyme, et a bénéficié d'arrangement classiques, joués par un orchestre de cordes, une première pour Stupeflip, qui n'a pas l'habitude que des musiciens extérieurs jouent sa musique. Le résultat final est une musique plus lumineuse, aquatique, mois stellaire, que ce qu'il nous a donné l'habitude d'entendre.
8 COMMENTAIRES
8oris le 09/09/2023 à 10:41:16
Superbe clin d'oeil dans la note et une chro qui rend plus que curieux!
Xuaterc le 09/09/2023 à 14:22:35
La menuiserie mec
Merci, le texte est émaillé de références, une clé du mystère au chocolat pour qui les trouvera toutes
Thedukilla le 09/09/2023 à 16:47:21
Pas vu le film, j’étais à la cantine, ils ont un très bon gratin dauphinois. Et puis j’attends toujours que Quentin Dupieux fasse de « Ce petit blouson en daim » la chanson-thème du Daim.
L’album est intéressant, mais pas autant que la chro, joli boulot d’adepte en transe !
Xuaterc le 09/09/2023 à 17:29:02
Merci, j'ai fait mes soixante prières par terre dans la poudrière pour trouver l’inspiration, en attendant le prochain synode pibouin
el gep le 09/09/2023 à 20:11:14
Mec, ça rigole pas !
(''Ca m'intéresse, ça'', dit Sandrine de sa plus belle voix)
Adrian le 11/09/2023 à 12:52:27
Je me sentais à bout, j'avais pris des coups, cette chronique m'a fait du bien.
Mais pas à la vielle dame du dessous en revanche, elle aime pas les basses.
Et la vielle dame du dessus ... elle aime pas beaucoup les basses.
Xuaterc le 11/09/2023 à 16:00:54
"Sandrine", Sandrine Cacheton l'ancienne porte-parole du Crou?
el gep le 11/09/2023 à 20:24:53
Bien-sûr, Sandrine Cacheton, merde, quoi, vous suivez, oui ou merde !?!?!
(''Ça m'intéresse, ce truc'' eût été plus juste, ceci bite.)
AJOUTER UN COMMENTAIRE