Sunstare - Ziusudra

Chronique CD album (42:07)

chronique Sunstare - Ziusudra

En 2018, je concluais ma chronique d’Eroded, le deuxième album de SunStare en espérant que les Français continuent dans le sillon creusé depuis leurs débuts, à savoir un Doom sludgesque qui se teinte de Sludge doomesque, une musique idéale pour accompagner l’arrivée des beaux jours et les premiers barbecues autour de la piscine. En réalité, on est plus proche de la descente de mauvaise drogue au fond d’une grotte en plein mois de février. Pas de changement de direction musicale donc, pas de changement de line-up non plus. Autre élément qui ne change pas, le groupe continue à explorer la mythologie mésopotamienne, se penchant cette fois-ci sur la légende d’Uta-Napishtim, unique survivant de l’anéantissement de l’humanité par des Dieux en colère. Une thématique universelle qui rappelle la tradition européenne des Vanités et l’adage « Memento mori »,

 

Ziusudra ("Vie à jours étendus" donc "Immortel") respecte scrupuleusement la règle des trois L (leeeeeeeeent, loooooooooooong, lououououououourd) édictée dans ces colonnes par un éminent collègue (sauf peut-être « Uru (Wrath, Flood) qui culmine à 3'38). J’ajouterais également celle des trois G: gras, guttural, glaçant. Car SunStare excelle toujours dans l’installation d’atmosphères poisseuses. La filiation avec Neurosis est toujours présente mais l’élève se détache encore plus de son modèle et il a encore franchi un cap dans sa lente évolution musicale.

 

La prestation de Peb derrière le micro mérite d’être soulignée. Sur« Ganzer » en particulier, il fait preuve d’une grande versatilité: outre sa voix traditionnelle Post-hardcore, il expérimente avec succès des voix purement Death (à faire pâlir Chris Barnes sous ses dreads), en chant clair, et limite Screamo. Ses collègues instrumentistes ne sont pas en reste, Ziusudra se montre plus cohérent en terme d’écriture et d’intentions que ces deux prédécesseurs. Ils sont aidés par une mise en son une fois de plus impeccable signée Guillaume Delachat au Sound Up Studio qui s'est occupé du mix ainsi que de la production, avec l'aide de Tom (basse). C'est Thibault Chaumont au Deviant Lab qui a pris en charge le mastering,

 

La musique de SunStare parvient toujours a installer des ambiances sombres et apocalyptiques, parfaitement en accord avec le concept développé ici. Pour conclure cette chronique, je vais emprunter quelques vers de l'Epopée de Gilgamesh, que je pense appropriées.

 

« les tonnerres du dieu Adad,
atteignaient le haut des cieux
et transformaient toute lumière en obscurité.
La vaste terre se brisait comme une jarre.
Les tempêtes du vent du sud
se déchaînèrent tout un jour
elles se déchaînèrent et s'amplifièrent
elles couvraient même les sommets des montagnes
et massacraient les gens. »

 

 

photo de Xuaterc
le 24/06/2022

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