Tarsius Tarsier - Ceremonia de Atadura de Manos

Derrière ce patronyme obscure se cache un tout jeune groupe madrilène d'à peine deux ans d'âge. Pourtant, Tarsius Tarsier est loin d'attaquer le steak seulement avec ses seules gencives, tel le mouflet de base.

En effet, les Espagnols ont déjà officié par le passé dans des formations comme Weapon, Trecedeluno, Muerdelágrimas, Lösung ou Forzuda. Vous n'en connaissez aucune ? Moi non plus mais bon c'était juste pour dire que les Ibères ne sont pas les produits d'une génération aléatoire de bruitistes née de l'écurie de Deathwish. Pour preuve, leur première plaque est sorti sur un obscure label japonais. Et de ce côté du Punk, les Jap n'ont rien à prouver.

Les références du groupe couvrent un spectre assez vaste allant de Disfear en passant, forcément, par Ekkaia. Et leur son s'en ressent. Je m'explique.

Furieux, les Espagnols le sont. La faute à chant hurlé, plutôt aigu (limite screamo Daminoux ? ). Javier allonge en effet les lignes courbes comparables au frontman dingo des Norvégiens de Livstid. Musicalement, pourtant, on ne tape pas exactement dans l'efficacité juskoboutiste du combo précédemment cité. Mais, continuons tout de même, sur le thème plaisant aux petits comme aux viocs : celui de l'énervement caractérisé. Le mouflet nerveux réclamant à corps et à cris sa patée comme le gâteux baveux, c'est bien connu. Avec les gencives.

Le riffing est puissant, n'hésitant pas à alourdir le propos ou à démultiplier les cavalcades comme sur le morceau "Tara" ou sur le poutrage que constitue "Mataviudas". Il y a un peu de Converge dedans aussi. Tiens ça faisait longtemps que je n'avais pas cité la bande de l'ours Ballou.

Mélodiques, ils le sont aussi. Bon c'est fugace pour le béotien dont on ne demande pas l'avis, certes, à ce gueux. Quelques breaks un peu moins bourrins que la moyenne (genre à chais pas quelle minute sur chais pas quel morceau) ne font point un album de post-machin-core, je vous rassure.

Un point faible du disque se trouve dans un son de batterie un peu trop sec à mon goût malgré la dextérité du frappeur. Mais on s'en cogne de la prod non ? Non. Bon. En général, moi si.

Deuxième bémol : trop proprets sont ces messieurs. Tout ça manque de sang et d'odeur.

Au final, on pourrait aussi reprocher aux Espagnols d'arriver après la guerre dans cette scène.

Mais :

1. La guerre sera toujours à la mode.

2. Tarsius Tarsier ne participera jamais à l'émission " L’Espagne a un incroyable talent."

Crom-Cruach

le 05/03/2015