Toehider - Not Much of a Man

Chronique Maxi-cd / EP (19:40)

chronique Toehider - Not Much of a Man

LE PROJET « 12IN12 » – OU LE MARATHON PROG / METAL / ROCK SELON TOEHIDER.

Episode 2, juin 2009: Not Much Of A Man

 

Explications: Afin de contourner la pression inhérente à l'écriture du 2nd disque, Toehider – et en particulier Michael Mills, sa tête pensante, chantante et riffante – s’est lancé dans un pari fou: sortir un EP par mois pendant 1 an, de mai 2009 à avril 2010. Et là où 99,999% des groupes se seraient vautrés comme de vieux étrons de loutre, Toehider en a profité pour rentrer, aussi tranquillement que brillamment, dans l’histoire (… mais si: ce n’est qu’une question de temps, de bouche-à-oreille et de lobbying!)

 

Oui oui, on commence par Not Much Of A Man, le 2e EP de ce marathon complètement déraisonnable. Voyez ça comme un clin d'œil à la folie du groupe. On reparlera plus tard du 1er, Children of the Sun, entièrement constitué de reprises de génériques de dessins-animés – ce qui le place un peu à part.

 

Pour faire suite au bouillonnant Toe Hider et aux délires télévisuels de Children of the Sun, les australiens de Toehider ont décidé de placer leur EP de juin sous le signe de la sobriété. Le message est clair: pas besoin de mettre les doigts dans la prise, ni d’en coller dans tous les coins pour nous décapsuler les oreilles avec une musique hyper-pétillante. Il suffit d’une guitare sèche et d’une voix chaude pour nous filer des frissons et nous décoller la pulpe du fond. Tout ça sent le trip à la Ghost, en effet, mais en plus folk et sans flutiau. Et cette sobriété se manifeste jusqu’à la pochette de l’objet, simple photo (de Michael?) sans fioriture.

 

Et histoire de respecter strictement cette hygiène musicale à la limite de l'austérité monacale, l’EP démarre sans intro superflue sur les volutes de « Not Much Of A Man », sorte de western rock minimaliste chanté par un Leonard Cohen qui aurait tripé sur le All Stars de Ufych. Rocailleux, sobre, frais et mâlement mélancolique, le morceau sent les vieilles bottes en cuir et les sentiers arides qui partent loin, vers la ligne d’horizon. Puis la flèche de « Wood » vient se planter en plein dans le mou de notre ventricule droit, sa coulée de notes pures et simples balayant sans effort la poussière du titre précédent. Ce morceau semble tellement évident qu'on en vient à se demander comment il est possible que par le passé, personne n’ait pensé à composer cette petite parenthèse d’émerveillement simple et rafraîchissante. En s’abandonnant à son écoute, on se prend à croire aux petits matins qui chantent, à la caresse bienveillante d’un soleil protecteur, voire à la présence d’une âme quelque-part derrière les barreaux de notre cage thoracique.

 

Mais « acoustique » ne rime pas seulement avec « pause léthargique ». D’où « Now Fly Away », tranche d’optimisme à la fois sobre et "larger than life", tout en attaque franche des cordes et en mélodie juteuse. Et c’est peu dire que la confidence finale « …And the face  that you made – was the face – of an angel », livrée avant l’extinction définitive des feux, nous colle salement aux neurones une fois cette vivifiante séance de recharge des batteries terminée!

Suit « Magnetic Farmer », chouette rebond instrumental qui semble effectué au banjo (à vérifier…). Celui-ci nous emmène dans la campagne d’une époque révolue et joyeuse, avant de prendre du grade vers 0:33, quand surgit une mélodie merveilleuse venant se déverser dans un « Gridliness » plus vigoureux. Les accents rock y relèguent la touche folk au 2nd plan, avant que, passée la barre des 2:00, le morceau ne décolle franchement le long d’arabesques ascendantes aux airs nettement orientaux.

 

Bon, et sinon: ça va, le voyage se passe bien?

 

Avec Toehider, les au revoir prennent rarement la forme d’un violent coup de tatane au derrière. Et ce n’est pas la douce berceuse « When I Am Laid To Rest », limpide, rassurante, qui viendra changer la donne. Bon-ne nuit les pe-tits…

 

A la lecture des termes « acoustique », « folk », « pur », « simple », en général je tourne les talons et passe mon chemin. Et pourtant, là, contre toute attente, je suis en train de me pâmer devant les 6 morceaux de ce Not Much Of A Man tout sauf grindcore. Je ne sais pas comment nos australiens s’y prennent pour composer une telle musique, mais si ce n’est pas de la sorcellerie, en tous cas ça y ressemble!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: les 12 EPs du marathon « 12in12 » respectent tous (ou presque) une thématique qui leur est propre. Pour Not Much Of A Man, celle-ci pourrait se résumer en « 1 gratte acoustique, 1 voix, et c'est parti pour les frissons dans la moelle épinière... Garanti sur contrat! ». Et croyez-moi: le contrat dit vrai!

photo de Cglaume
le 19/03/2013

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