The God Being - Atheism (Metal Side)

Chronique CD album (37:48)

chronique The God Being - Atheism (Metal Side)

Les albums chroniqués sur CoreAndCo se voient, dans leur écrasante majorité, attribuer de bonnes, voire d'excellentes notes. C'est que, constituée d'une bande de bénévoles passionnés, la team n'a pas tellement envie de perdre son temps avec des skeuds tièdes ne collant pas à ses goûts ou à ses « exigences ». Il y a pourtant deux exceptions notables à cette règle :

1) lorsqu'un groupe majeur sort un album médiocre. Si on se contente souvent d'ignorer celui-ci, il arrive quand même que l'un des chroniqueurs ait envie de prendre le temps de protester à l'écrit contre ce faux-pas, qu'il se sente triste, interdit, blasé, ou « trahi » par l'erreur de parcours en question

2) quand un album s'inscrit dans un sous-genre particulier, peu pratiqué, et cher au cœur de l'un d'entre nous. Un désir d'exhaustivité pousse alors un Xuaterc à disséquer même les sorties d'Avant-Garde Ontological Tribal Black Metal les moins notables. Même topo pour Crom-Cruach vis-à-vis des nouveautés Antifa' Viking MotörCrust, ou encore pour El Gep avec les galettes de Casual Melvincore (… mouais, ce dernier cas relève plutôt de la première catégorie en fait)

 

Un quatrième chroniqueur de la CoreAndCrew a développé ce genre de monomanie : le gugusse qui vous cause. Et sa lubie, c'est le « Nawak Metal ». Autrement dit cette improbable excroissance de la Fusion qui pousse le délire jusque dans ses dernières extrémités en choisissant, souvent avec une certaine dose d'humour, de s'affranchir définitivement du fragile cadre des genres tels qu'ils sont définis par le B.I.G. F.I.S.T. (le très sérieux Bureau d'Inspection et de Garde des Frontières Inter-STyles).

 

Et devinez quoi ? The God Being mérite de plein droit la fameuse appellation Nawak Metal. Car la formation de Nicolas Boissy mêle avec un malin plaisir Metal plutôt extrême (Thrash et Death dirons-nous), Musiques électroniques, et enfin Klezmer – sans s'interdire de faire des tours ailleurs, sur les plages du Ska par exemple. D'ailleurs matez donc la liste des références officiellement revendiquées par le zigoto : Mr. Bungle, Meshuggah, Estradasphere, Farmers Market, Venetian Snares, John Zorn, Igorrr, ou encore Carnival in Coal... Au moins on sait où l'on met les pieds ! Alors pourquoi ce long préambule tournant maladroitement autour du pot ? Z'êtes malins, vous avez deviné : parce que, malgré toute la tendresse que j'ai pour ceux qui se lancent dans ce genre d'aventures, Atheism ne m'a pas franchement convaincu. Pourtant l'attitude de ces Lyonnais est hautement sympathique, ils débordent de fièvre déconnographique, développent des thèmes christmato-sceptiques, et n'affichent nulles prétentions démesurées si ce n'est faire la nouba et se faire plaisir. Malgré cela j'aurais autant de mal à écrire une chronique extatique de leur premier album que de faire semblant de ne pas savoir que celui-ci existe.

 

Alors zou, attrapons le Zorro par les cornes, et disons les choses telles qu'on les perçoit, sans méchanceté ni excès de précautions.

 

Premier caillou dans la chaussure de l'Être Divin : le son. Que ce soit la prod' maigrelette, le mix parfois franchement approximatif ou le mastering qui semble avoir été zappé, on a un peu l'impression d'écouter une première démo, enregistrée à l'arrache afin d'être distribuée gratuitement à la sortie des concerts. Alors je sais qu'un studio digne de ce nom ça coûte cher, et qu'il n'est pas facile de faire cohabiter harmonieusement autant d'éléments disparates. Mais à l'époque des home studios et des autoproductions sonnant comme des sorties Universal, l'auditeur est de moins en moins réceptif à ce genre d'explications.

 

Plus gênant encore, il ressort des compos elles-mêmes une impression de bouillonnant bordel, joyeux mais salement brouillon. L'exercice consistant à extraire des créations cohérentes et sexy à partir d'autant de données est un casse-tête, c'est sûr. Mais certaines formations – pas si rares que ça – y arrivent. Y excellent même. Et nous transportent avec bonheur dans des Toonvilles et des Wonderlands pleins de soleils narquois. Du coup, quand ce n'est pas le cas, que les pistes se déroulent un peu laborieusement, et que des échardes viennent régulièrement se planter dans nos oreilles (sur une grosse partie de « Atheist Horosscope » ou sur « The Univers » par exemple), on tique.

 

Cerise blette sur le gâteau ranci : le chant de Nico est assez éloigné des standards qualitatifs Bunglo-DiabloSwingo-CarnivalInCoaliens.

 

Résultat logique de l'accumulation de ces faiblesses : on a l'impression d'écouter la première capture sur bande d'un Vladimir Bozar embryonnaire qui se chercherait encore. Du coup ça pique, là où on attendrait que ça chatouille.

 

Mais laissons à présent le méchant flic quitter la salle d'interrogatoire pour laisser la parole au gentil flic. Arborant un regard bienveillant, ce dernier nous parlera d'un « Blackan » plus frais que la moyenne, notamment grâce à la place relativement centrale qu'y occupent les éléments Klezmer, ainsi que grâce à des apports Electro plus efficacement dynamisants. Il mentionnera également « Hujuni », qui réussit sporadiquement à faire ressurgir un souvenir de légende : celui de « Desert Search for Techno Allah ». Même référence, mais quelques pas en arrière sur l'axe des temps : la touche Ska de « Skarar » renvoie cette fois au Mr. Bungle des débuts. Par ailleurs, si la première moitié de « Humans » donne l'impression que l'aiguille des secondes avance moins vite qu'à l'accoutumée, à l'arrivée de la mi-temps un coup de boost Electro-Klezmer permet à un franc sourire de se dessiner en travers de notre trogne.

 

Dans de telles conditions, difficile d'attribuer une note vraiment pertinente à Atheism. Il faudrait faire comme certains de nos confrères et apprécier ses divers aspects séparément. On pourrait alors dire :

- intentions : 18/20

- composition : 12/20

- son : 5/20

On vous laisse calculer la note résultante en appliquant la nécessaire pondération qui traduira au mieux votre caractère et vos attentes...

 

 

PS : le groupe a sorti une version plus ouvertement Electro de l'album, au sein de laquelle chacun des morceaux se voit revisité à travers un prisme particulier – Drum'n'Bass, Trap, Breakbeat, Trance, etc. Si d'aventure vous vouliez pousser plus loin l'expérience, vous savez ce qui vous reste à faire...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: pour se foutre de la trogne du petit Jésus et de son pater', The God Being a commis Atheism, premier album qui mélange Metal qui meule, Klezmer qui trublionne et Electro qui bidibipe. Sans compter nombre de ces digressions qui sont l'essence même du Nawak Metal. Malheureusement le résultat est encore plein d'échardes, notamment au niveau du son. On espère donc vivement que le prochain épisode sera plus longuement poncé et vernis avant d'arriver dans nos platines.

 

photo de Cglaume
le 18/03/2022

3 COMMENTAIRES

8oris

8oris le 18/03/2022 à 09:36:38

"frustrant/10"! :D C'est difficile de quantifier la frustration!
Sur ce, je file sur wikipedia créer les pages de 3 nouveaux styles:
Avant-Garde Ontological Tribal Black Metal
Antifa' Viking MotörCrust,
Casual Melvincore

:D :D

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/03/2022 à 20:20:39

Le Viking antifa est une sous sous niche.

cglaume

cglaume le 20/03/2022 à 20:53:10

Avec de tout petits petits chiens dedans alors :D

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