Screaming Monkey Boner - The Process of Assimilation
Chronique CD album (40:04)

- Style
Nawak Metal - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
1 juin 2004 - écouter via bandcamp
The Process of Assimilation est ici chroniqué en tant qu'album de Screaming Monkey Boner. Pourtant, si vous jetez un coup d'œil du côté de Bandcamp, vous constaterez qu’il y est attribué à Screaming Mechanical Brain – d'ailleurs sa pochette s'y trouve légèrement modifiée afin d'aller dans ce sens. Ne me demandez par pourquoi ce changement de blaze, je n’en ai pas trouvé d’explication officielle (… m’enfin en Anglais « boner » n’est pas le contraire de « malheur » mais de « zigounette flasque », ceci pouvant expliquer cela). En même temps un groupe de Nawak Metal a-t-il vraiment besoin d'une bonne raison pour refaire entièrement la peinture de son intérieur ? « Je crois la question elle est vite répondue » comme dirait l'autre. Et puis T / M / K traduit bien son patronymique sigle tantôt en Thee Maldoror Kollective, tantôt en Textbook of Modern Karate, et personne n’en fait un fromage… D’ailleurs Screaming Monkey Boner s’est également fait appeler SMB à une époque. On nous apprend que cela viendrait de Super Mario Bros, les zigotos étant très portés sur l’univers de Nintendo – ce qu’on veut bien croire, quand on découvre le titre « The End...Tis Rising In Squares », tout dédié à l’univers de Tetris.
Mais nous voilà partis par monts et par vaux.
Ce qui n’est pas forcément incongru en terres nawaklandaises, sauf que cela ne rend pas aisée la lecture de cette chronique. Reprenons donc…
Screaming Monkey Boner nous vient du Minnesota, aux États-Unis des USA américains. Si l’on se fie à la littérature qui traite de ces choses, le groupe s'est spécialisé dans le Synth/Punk. Quelque-chose de pas trop éloigné de Mindless Self Indulgence, donc. Ce qui n’est pas faux, sans toutefois vraiment mettre le doigt là où il faudrait le mettre. Le groupe prétend quant à lui pratiquer le Brutal Satanic Electro Metal. Pourquoi pas. Quoiqu’il faudrait alors ajouter « … à la fraise » à une telle étiquette, histoire de souligner qu'il y a un truc pas clair là-dessous. Mais soyons sérieux deux minutes : ces loustics pratiquent un bon vieux Nawak Metal des familles, un point c’est marre. La preuve : à qui pense-t-on Doudou dis-donc tout du long de The Process of Assimilation – ou du moins très régulièrement ? À S.O.A.D.. À un Incubus bien barré. À Mr. Bungle, ainsi qu'à toutes les trépidantes Patonneries s'agitant dans sa traînée. Et puis à Trepalium, aussi, car l’album propose du velu, mais du velu qui groove jusqu’à nous emboogifier généreusement les oreilles (cf. « Process of Assimilation » et « Watch Me Die »).
Au fond, The Process of Assimilation est un album de Fusion funkmetallesque assez archétypal, avec basse gourmande, chant goguenard, et riffs empruntant au metal le plus californien – y compris le Thrash. On entend même du scratch sur « Gloryhole », c’est dire : pour un peu on croirait écouter du Mordred ! Sauf que la chose se trouve garnie de plein de petits plus. Un niveau de foutraquerie plus élevé que la moyenne. Un clavier fifou plaçant des mélodies tantôt bondissantes, tantôt grimaçantes. Ce qui nous fait rapidement nous sentir à l’étroit au sein du terme « Funk Metal ». C’est vrai : d’où serait-il pertinent de qualifier « All The Wrong Ideas » de Funk Metal, avec cet accordéon et cette mandoline qu’on croirait empruntés à Gogol Bordello ? Même constat avec « Neurotheology », plus franchement Punk – malgré ce sombre piano en intro, et cette lead hispanisante – que Funk. Non, croyez-moi : cet enchevêtrement de styles – tiens, du pur Rockabilly sur l’excellent « Watch Me Die » encore – est clairement caractéristique du Nawak Metal.
… Alors adjugé vendu pour l’étiquette !
Que vous dire d’autre ? Que l’intro, l’outro et la pochette pointent clairement du doigt le thème : une apocalypse futuriste à la Terminator, où des robots soumettent une humanité impuissante (… à noter que cela ne transparait que peu au niveau purement musical). Que « Smash TV » recycle un chouette sample du film Chute Libre (« … now you're gonna die wearing that stupid little hat »). Que, quitte à faire dans le Nawak, le groupe balance « Consumption », un interlude instrumental à la fois épique, mélodique et délicat, qui conviendrait parfaitement à un album de Heavy Thrash progressif, mais qui en soit n’a rien de particulièrement Nawak. Or quoi de plus Nawak que de proposer un et un seul morceau absolument pas Nawak sur un tel album ?
En Némo comme encens (cette variante a été validée par l'Amicale des Moi-mêmes), The Process of Assimilation est un très bon album de Nawak Metal, agité du bocal juste comme il faut, avec les deux pieds solidement plantés dans la scène Fusions des 80s (… bien qu’il date de 2004). Il devrait à ce titre plaire aux amateurs des Freaky Fukin Weirdoz, qu’il récompensera de deux grosses poignées de morceaux vraiment bien troussés, parmi lesquels « Watch Me Die » fait figure de pinacle. Un vrai boner, effectivement, dans tous les sens du terme.
La chronique, version courte: un joyeux mélange de S.O.A.D., d’un Incubus en plein début de carrière et des Freaky Fukin Weirdoz, touillé dans un grand bouillon bunglien, voilà ce que The Process of Assimilation nous offre. Vous êtes prévenus : vous risquez d’en reprendre une deuxième, voire une troisième assiette si vous acceptez d'y goûter !
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