The Great Divide - White Bird

Chronique Maxi-cd / EP (22:00)

chronique The Great Divide - White Bird

Nos parisiens ont réussi à trouver un équilibre sur ce nouvel album. Ils ont étoffé leur recette « hardcore » pour enfin ne plus seulement donner l’impression d’être venu distribuer des petits pains de briques au visage. Oui ils ont modifié leur recette mais en plus ils ont amélioré tous les éléments auparavant utilisés : production, voix, instruments, compos, bim bam, c’est évident qu’ils ont monté d’un grade et avec ce White Bird on pourra parler de moment décisif dans la « carrière » du groupe.

 

Effectivement chaque étiquette musicale veut un peu tout et rien dire en fonction de qui la porte. Avec leur première démo et leur premier album, The Great Divide a souvent été référencé à Comeback Kid et à ce qui un jour fût appelé le « modern hardcore ». Oui une musique agressive, frontale, mais néanmoins mélodique, en recherche de souplesse et d’émotions tout en essayant de garder un certain « groove » à « moshpart » (pour faire des figures d’athlétisme en concert parce qu’impossible à la maison) et « sing along » (pour chanter comme si on était tous copains parce qu’on écoute la même musique). Et niveau « attitude » avec un message atténué ou déviant de celui originel (ah musique et politique dans les textes…). Sans parler de retournement de veste, la musique de The Great Divide a glissé de cette ancienne nouvelle approche déjà sur le déclin vers celle beaucoup plus actuelle que je qualifierai de « hardcore noise ». Touché Amoré (surtout pour la zic, pas pour le chant), Modern Life Is War, ou Birds In Row, c’est davantage de ce côté qu’il faut, pour la référence, maintenant chercher. Chouette non ?

 

Oui fini le côté « gros accords » + « gros son » = « je suis un gros, méchant » pour ne pas dire autre chose. Ne nous méprenons pas, ce nouvel album distribue quand même de belles claques avec de supers passages frontaux, un chant hargneux à l’américaine sacrément bien réussi, etc, etc, mais si ils ont gardé les points intéressant du hardcore (avec toujours de chouettes « sing along »), c’est surtout qu’ils ne nous fatiguent pas à les reproduire tout le disque durant. Quand je vous parlais d’équilibre, de nouvelle recette, et de « noise », c’est que les gaillards ont su injecter de l’air (saturé) dans leurs compos afin de renforcer les morceaux. Ralentissements, changements de directions, utilisation d’accords ouverts et de notes dissonantes, en bref tous les éléments qu’utilisent déjà les trois groupes cités ci dessus et qui rendent cette musique bien intéressante. Mais ne vous inquiétez pas, ils ne se la jouent pas « post-core », ici, c’est entre 1 :50 et 4 :00 que les titres sont expédiés.

 

Là où ils sont - encore - forts et pourquoi on pourra parler d’album à recommander, c’est qu’avec tous ces nouveaux éléments et les mauvaises habitudes enlevées, ces nouvelles compositions à défaut d’être super originales, sont toutes parfaitement exécutées. Elles ont même un p’tit quelque chose qui nous empêchera de parler de « copier coller ». Par contre, un peu comme sur le titre "Innocence" de leur précédent album, ici sur "Familiar Faces" (vers les 2 :00), c’est un chant clair qui prend le lead et si sur d’autres passages il passera très bien, là on pourra parler de petite faute desservant le morceau.

 

Et puis enfin, grâce à cette musique parfaitement tenue, ce qui reste poignant c’est définitivement ce chant principal, hargneux, parfois désespéré mais toujours combatif, rendant ce - court - album terriblement addictif.

 

Alors, prêts pour écouter l’histoire de Charles Nungesser dont ce White Bird nous conte les faits ?

photo de R.Savary
le 17/11/2014

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