The Great Old Ones - Kadath
Chronique CD album (72:49)

- Style
Black Metal de la Contrée des Rêves - Label(s)
Season Of Mist - Date de sortie
24 janvier 2025 - Lieu d'enregistrement Studio Sainte-Marthe
écouter "In The Mouth of Madness"
illustration de Jens Heimdahl (2004)
La Quête Onirique de Kadath l’Inconnue est l’un de mes récits favoris d’H. P. Lovecraft. Alors, je ne pouvais que me réjouir que les Bordelais de The Great Old Ones l’aient choisi comme inspiration principale pour leur cinquième album, le troisième chez Season of Mist. C’est encore la valse des musiciens autour de Benjamin Guerry (guitares / chant), puisqu’on retrouve de nouveaux bassiste, batteur et guitariste. Cependant, leur Black Metal atmosphérique reste fidèle à ses racines, clairement influencé par le reclus de Providence et hautement cinématographique ; ce n’est pas anodin si le groupe a composé une partition pour illustrer, en live, le film de 2005 d’Andrew Leman, The Call of Cthulhu (d’autres Bordelais avant eux, Jenx, ont relevé avec succès ce défi) lors d’un ciné-concert d’anthologie. Une fois de plus, Francis Caste du Studio Sainte-Marthe fait un boulot impressionnant en termes de production.
Après la semi-déception qu’avait constitué pour moi Cosmicism, The Great Old Ones semble revenir en grande forme. Hormis le morceau « In the Mouth of Madness », qui fait référence à la nouvelle Les Montagnes Hallucinées, l’ensemble des morceaux de Kadath s’appuie sur le court roman, ou longue nouvelle, La Quête Onirique de Kadath l'Inconnue. L’auditeur est donc invité à suivre les aventures de Randolph Carter dans les Contrées du Rêve, après un long escalier, d’Ulthar (et ses fameux chats), au centre de l’Univers, en passant par le plateau de Leng et son terrifiant monastère. Au cours de ses pérégrinations, il rencontrera Pickman, Nodens, les faméliques de la nuit ou Nyarlathotep lui-même, entre autres.
Kadath est un album ambitieux et réussi, qui ravira les fans de The Great Old Ones, avec des compositions épiques et complexes : les morceaux sont souvent longs et développés, avec des structures variées et des changements d’ambiance fréquents, en particulier le morceau-fleuve « Leng ». Les mélodies sont mélancoliques et envoûtantes, tandis que les riffs sont puissants et percutants, gardant toujours comme objectif de proposer des atmosphères angoissantes, dignes d’H. P. Lovecraft. Nombreux sont les artistes qui revendiquent l’influence de ce dernier ; l’exercice est devenu ardu, mais The Great Old Ones s’en sort à merveille, en particulier grâce à une connaissance approfondie de l’œuvre de l’auteur américain et un réel talent de composition.
En bonus pour l’édition double LP ou la box, The Great Old Ones se prête une deuxième fois, après « Bachelorette » de Björk, à l’exercice de la reprise, avec « Second Rendez-Vous » de Jean-Michel Jarre (1986). Je n’avais pas entendu ce titre depuis des années, car oui, il fut une époque où j’étais fan du musicien français, une époque d’avant le CD. Cette longue piste instrumentale mêle habilement mélodie, épisme et innovation. Le groupe lui rend ici un vibrant hommage réussi, insufflant à l’original la dose de folie qui caractérise le quintet, tout en restant fidèle à son esprit.
"Hei! Aa-shanta nygh !"
4 COMMENTAIRES
Seisachtheion le 20/01/2025 à 09:00:58
Vraiment impressionné par cette offrande ! Avec déjà une place au chaud dans mon top album 2025.
Thedukilla le 20/01/2025 à 20:52:29
Magnifique itération, à mon sens pile entre Eod : A Tale of Dark Legacy et Tekeli-li (mon petit préféré, tout comme Les Montagnes Hallucinées dans l’œuvre de Lovecraft).
Définitivement dans le top 2025, pas prêt de sortir de rotation !
Xuaterc le 21/01/2025 à 09:50:51
Précision de Benjamin Guerry "Pour être tout à fait précis, "In The Mouth of Madness" est bien sur Kadath. Juste le titre est un hommage à Carpenter mais le texte est dans la continuité de la Quête"
Aldorus Berthier le 21/01/2025 à 17:00:06
Carpenter aussi est fan de Lovy, comme quoi...
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