Totimoshi - Avenger

Chronique CD album (42:08)

chronique Totimoshi - Avenger

Totimoshi m'avait profondément marqué avec Ladrón (2007), et je suis loin d'être le seul, je crois. C'est un disque inoubliable, une petite pépite de créativité et de fraîcheur dans ce monde de brutes arriérées. Depuis, j'avais arrêté de suivre le groupe, sans le vouloir. Entre-temps, Milagrosa (2008) est sorti. A ce jour, je ne l'ai pas écouté.
 

Et voilà donc, depuis août 2011, cet Avenger, que oui, j'aimerais bien vengeur. Malheureusement, il n'a pas la classe de Ladrón. Du tout, du tout, non, c'est le moins qu'on puisse dire...

Le groupe a clairement essayé autre chose et ne vit pas sur ses acquis (n'allons pas jusqu'à parler de lauriers, Totimoshi connaissant une notoriété plutôt confidentielle). Et tout commençait assez bien avec le morceau-titre. Du gros Rock enlevé, tournoyant. Antonio Aguilar y chante avec conviction, de sa voix brisée plus que cassée, si personnelle. Ça rappellera à certains les albums plus anciens du groupe, que j'apprécie, même s'ils n'ont pas la force et le charme de notre petit chouchou précédemment cité. Un break très très bien vu, presque Pop dans son arrangement et sa mélodie, apporte une touche de sophistication et d'émotion au morceau qui repart de plus belle dans le Rock'N'Roll moderne, avec entre autres quelques solis de gratte énergiques. Mais au trois-quart de "Avenger", le groupe s'enterre au moyen d'un plan mou et inutile, et c'est bien dommage.
 

A plusieurs reprises, comme dans le titre suivant, "The Fool", on sent un certain classicisme s'incruster, qui paraît assumé, avec encore des solis de guitare pas toujours horribles. Mais l'ennui rôde. L'atypisme de Totimoshi a disparu. Et ce ne sont pas les tentatives noiseuses de "Mainline" (en intro, un plan de batterie essaie bien maladroitement de faire son Dale Crover), l'autoroute Hard de "Calling All Curs", le groove bateau de "Rose" ponctué d'un break récurrent un peu à la Santana, ou le psychédélisme Metal pataud de "Opus" qui viendront nous secouer le cocotier dans notre torpeur seventies. Les solos deviennent chiants car trop nombreux et indignes du talent d'Aguilar. On nage dans le Blues-Rock vulgaire, là, limite.
On pourra croire retrouver un peu de sa rugosité mexicaine dans les premiers accords de "Leaves", mais le soufflé n'a jamais le temps de monter, on se retrouve englué dans une ballade pseudo-Hendrixienne banale. La fin s'énerve et s'emballe mais ne sauve rien.
 

On restera malheureusement coincé dans la salle des fêtes à se manger des ballades jusqu'au petit matin. "Snag" est plutôt osée dans son genre, ça me rappelle les premières compos de mes vieux groupes Rock-Blues ; terriblement prévisible, ennuyeux à mourir. Encore une fois, l'effet sur la gratte à la Jimi Hendrix (du pauvre) n'arrange rien : ça lance juste quelques bulles de savon sur la piste de danse désertée, où un dernier couple de retardataires bourrés comme des vaches, se dandine mollement, enlacés comme des singes apathiques. Y'a de la salive qui coule sur le chandail de la fille et chacun sait très bien qu'il n'y aura pas de baise à la clef, cette fois encore. Juste quelques vomissements et un sévère mal de crâne. Des trous noirs et des regrets.
Le dernier titre, qui doit se vouloir psychédélique et shamanique, est tout autant cliché. Le final consiste... En d'énièmes solos de guitare.
 

Ajoutez à tout ça que le son du disque n'est franchement pas extraordinaire, même quand on aime les mixs bruts, et en voilà une belle de déception ! C'est navrant, vraiment. Il n'y a pas grand-chose à sauver. Le morceau-titre, quelques passages de gratte, et encore... Comment supporter cette vulgarité, après avoir connu la grandeur et la beauté de Ladrón ?
Allez, à la prochaine ? J'ai encore confiance, je suis un bon gars patient, au fond.

photo de El Gep
le 30/03/2012

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 30/03/2012 à 08:28:16

grosse grosse déception aussi pour ma part, pour le moment "ladron" reste leur chef d'oeuvre.

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