Ultra Zook - Epuz

Chronique Maxi-cd / EP (17:13)

chronique Ultra Zook - Epuz

Epuzz, chroniqué en ces pages au printemps, nous avait mis dans la bouche (et les oreilles) un drôle de calumet de la paix dans lequel se consumait en pétillant un tabac suspect faisant Chebam, Bap, Blop et même Wizzz. Cette expérience hallucinawak nous avait alors ouvert les yeux sur l’existence d’un monde parallèle joyeusement psyché, à mi-chemin du flipper Barbarella et du kaléidoscope Shadok. D’où une très bonne impression (couleur, laser, 16 millions de pixels), et un sourire béat durablement dessiné en travers de la trogne. C'est que ces mabouls-là étaient liiiiiiibres-Max, à pas loin de 200%. Et l’effet euphorisant de leur musique – pourtant pas forcément facile d’accès – avait été tel qu’il n’était pas envisageable de rester dans la coupable ignorance de l’opus premier – Epuz, donc.

 

L’écoute de ce 1er essai – pas bien vieux comparé à son petit frère, puisqu’il ne date que d’un peu plus d’un an – nous permet de constater que le beau papillon Epuzz n’est pas issu de la transformation d'une grosse chenille toute dégueulasse, oh non. Car la patte Ultra Zook – qui fait la merveilleuse singularité de l'opus de 2013 est déjà profondément imprimée sur ce 1er jet. On retrouve en effet cette basse motrice, ces sonorité 8bits/Playschool, ce côté « Chrome Hoof geek » et ces apparitions sporadiques de voix de Snorkies sous ecsta’.

 

La différence avec l’épisode à double-Z de la saga, c’est que la musique ici proposée est peut-être un peu moins directement funky, et plus fréquemment orientée vers le développement d’atmosphères tendues, voire dramatiques, voire cinématographiquement inconfortables. Tiens, prenez « No Phono Sound »: ces pulsations de guingois, ces échardes dissonantes… On croirait entendre une bande-son SF planante écrite pour un film de David Lynch, ou de Fritz Lang. Et « Pasta Diva » de son côté, toujours sur la brèche, donne l’impression d’assister à un épisode des « Sentinelles de l’Air » (enfin des « Thunderbirds » quoi) passé en accéléré et recoloré dans des teintes orange-marron psyché par un consommateur de LSD. Forcément, on pense à Chrome Hoof lors de ce genre de trip zarbi…

 

A noter que la charpente de ces 5 titres est également un brin moins métallique que celle d’Epuzz. D’ailleurs, là où sur le 2nd opus le grain des guitares et les heurts rythmiques faisaient un peu penser au djent, on pensera plutôt ici « math rock ». Et puis on ne trouve pas non plus vraiment de tube à la « Aluminium » sur cet EP, mais simplement de très bons titres, comme par exemple « Dance Broccoli Dance » (avec 2 C, oui), qui mélange une intrigue aux accents dramatiques mais néanmoins funky avec les déhanchements veloutés d’une communauté mystique communiant sur la plage. Sur « Papier Bitte Schnell », on se retrouve livré à un contrôle d’identité effectué par une obscure autorité germanophone, le côté lugubre de l'aventure étant grandement nuancé par l’utilisation oxymoresque de sonorités de jeux vidéo et de chants de lapins crétins. On retiendra également « La Valse des Titans Gays » qui connait une floraison continue et limite anarchique donnant l’impression d’assister à la danse speedée d’un soleil électro/new age dont la surface serait en continuel bouillonnement.

 

Vous l’aurez compris, tout comme sa suite Epuzz, Epuz est une expérience musicale – et, plus largement, « sensorielle » – aussi stimulante qu’éprouvante pour les petites natures. Un peu plus torturé que son petit frère, et de fait un peu moins facile d’accès, ce 1er tiers d’un triptyque en attente de conclusion (jusqu'à aujourd'hui du moins...) est à recommander chaudement, notamment à ceux en perpétuelle recherche de sensations nouvelles.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: absurde, halluciné, tordu, nawak, Epuz est un peu plus tendu et revêche que son successeur. A consommer en dégustant un goûter space cake / Tang / bonbons au poivre.

photo de Cglaume
le 29/11/2013

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/12/2013 à 21:40:12

Juste les titres des morceaux...

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