Varg - Zeichen

Chronique CD album

chronique Varg - Zeichen

J’espérais depuis déjà de longues années de retrouver mes Jean Ragnar préférés du Metal dans toute leur redoutable efficience. Ou je désespérais plutôt.

En effet, depuis le très efficace Wolfskult en 2011, les Allemands de Varg n’avaient que pondu des sorties en demi-teinte.

 

Le nouveau look too much de la formation ne m’avait pas séduit, il y a deux ans. Pas plus que le réenregistrement de leur album Wolfszeit en 2019, 12 piges après sa sortie. Pour moi, c‘était le symptôme d’un combo qui n’avait plus rien à pondre de sérieux et de cossu.

C’est pourquoi, je boudais Freki et sa horde.

 

Krossière bourde de ma part car deux nouveaux kratteux et l’ajout d’une chanteuse semble avoir rajeuni la horde. Le style des guitaristes, à mi-chemin entre le Death mélo rugueux et un petit côté Black, va comme un gant aux païens germains. Oublions alors les funestes accents Metalcore du passé.

La pochette sobre, à base de dominance noir et de bindrune (rune liée) plus ou moins fantaisiste, annonce de nouveau la viking cred made in ze Mur de Bouclars.

Mais, c’est au niveau du chant principal que le changement se fait palpable. Freki n’a pas perdu son timbre ultra agressif braillé en allemand mais il varie désormais ses vociférations en les rendant plus grave et quasi death. Le frontman a pris du bide et ses vocaux se sont aussi épaissis, pour le meilleur.

 

"793" (date du premier raid viking enregistré sur Lindisfarne, et qui a traumatisé la chrétienté) déboule, alors, après son intro acoustique galvaudée.

On retrouve, d’emblée, tout le sexy du riffing des Germains alliés à leur côté gros bourrins bourrés d’hydromel. Breaks carrés, son ample et puissant, on sent nos biceps se gorger de sang alors que celui du moinillon lambda se répand à terre. Fallait courir plus vite pour fuir sur le rivage.

Le raid éclair est plié en un poil plus de quatre minutes. Varg revient à la mère matrice de l’efficacité. Seules les deux dernières pistes prendront leur temps, sans se départir d’une certaine prestance. En gros, quand Varg lève le pied, les mecs n’en demeurent pas moins puissants et crédibles.

 

Les fans d’Amon Amarth auront, alors, la bonne idée de jeter une oreille sur ce skeud, tout en ayant en ligne de mire, que Varg demeure une bonne bande de bœufs bien moins putassier que les baudruches que sont devenus les Suédois. Sur "Schildwall", la parenté se fera pourtant évidente.

Le single "Auf die Götter" se pose aussi en un modèle d’hymne à brailler en fest, pourvu que la langue de Tonton Adolf ne vous rebute pas trop. Les paroles glorifiant les Ases et l'Ancienne Foi (scandinave) feront sourire certains. Elles ne sont pourtant pas plus idiotes que la moyenne des groupes de Metal.

Sur "Rán" (la déesse de noyés et épouse du jötunn Aegir, personnification de la mer), la petite nouvelle, Fylgja, amène une douceur cristalline de bon aloi dans un monde de brutes. Oui l’astuce n’est pas nouvelle, des formations comme Eluveitie l’ont utilisée jusqu’à la nausée mais ici, l’équilibre est trouvé. Une fragile balance entre bagarre en mode tapis de double et Metal à pouffettes.

Le pseudo de la demoiselle est intéressant aussi car la fylgja, chez les vikings,  désigne le placenta, les membranes qui suivent l'expulsion du nouveau-né, et, symboliquement, la figure tutélaire, l'esprit, le double qui suit un homme et même une famille entière. Fylgja réapparaîtra a en support sur le titre éponyme.

Le combo n’abuse donc pas de sa présence en demeurant toujours les deux pieds plantés dans la charcuterie de gros.

 

Varg a (re)pris de la bouteille sans nul doute et démontre amplement sur ce Zeichen que leur formule renouvelée est maîtrisée au poil de pagne.

photo de Crom-Cruach
le 22/02/2022

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025