Whalesong - Leaving a Dream
Chronique CD album (02:10:00)

- Style
Noise Rock Industriel - Label(s)
Zoharum / Old Temple - Date de sortie
14 juillet 2023 - Lieu d'enregistrement Antisound Studio
- écouter via bandcamp
Un groupe qui invite sur le même album, un double CD dans le cas présent, Attila Csihar, Steve Blanco ou Lazarus, n'a forcément pas mauvais goût et mérite de je m'y intéresse. En l'occurence, Leaving a Dream est pour moi l'introduction à la discographie des polonais, malgré un nombre de sorties assez conséquent, trois LP, quatre EP et un live depuis sa création à l'initiative de Michael 'Neithan' Kielbasa, un musicien réputé sur la scène nationale. Leaving a Dream est le premier, massif, du haut de ses deux heures dix, à comprendre le chant de la française Elise Aranguren.
Même pour un habitué aux musiques bizarres, expérimentales et dis-harmoniques comme moi, Leaving a Dream n'est pas des plus faciles à appréhender et à saisir. Son Rock noisy, indus et drone ne se laisse pas facilement appréhender, sans cesse changeant, là où ne l'attend pas, rappelant le The Swans le plus aventureux. Les moments de respiration, moins denses se font rares et l'auditeur doit s'y accrocher comme une moule à son rocher pour ne pas être submergé, emporté et noyé par ce flot quasi ininterrompu de noirceur et de négativité, à faire pâlir sous son fond de teint un Goth habitué à remuer son corps plus ou moins en rythme au son de Boyd Rice.
L'improvisation joue une grande part dans la manière dont Michal Kielbasa compose la musique de Whalesong, ainsi que l'utilisation d'instruments plus inhabituels mais pas inconnus pour moi : un hammered dulcimer, un thérémine, un vibraphone, un carillon tubulaire... dans un contexte résolument Rock. Tous ces instruments, ainsi qu'une multitude d'autres (la liste des invités est longue comme le casier judiciaire des Balkany), contribuent à un rendu dense et poisseux, composé de nombreuses couches sonores. Plusieurs pistes ou parties ont été écrites ou rodées en concert ou en répétition pour ces derniers par un trio récemment devenu quatuor.
L'album semble, je me trompe peut-être, avoir été construit comme un gigantesque puzzle musical, où la vision de son créateur permet de mettre en place tous ces éléments et ainsi donner naissance à une œuvre envoutante, un petit bijou. L'album se termine par deux longues pièces de vingt-sept et vingt-et-une minutes et quelques, à mon sens son point culminant. La première, « From the Ashes » est construite en trois parties, dans traditions des groupes de Prog Rock des années 60 et 70 (King Crimson ou Pink Floyd). « shekissedmewithhervenomouslips » vient clore Leaving a Dream avec classe, improvisation autour du Lyra-8, un synthé organique des années 2000, pour un final tout en ambiances.
Whalesong et son troisième album représentent une sacrée découverte pour ma par, qui vient de caler entre Imperial Triumphant, Tele.s.therion et The Lovecraft Sextet, en adoptant un profil plus Rock que ces trois formations, qui lui permet de pleinement déployer son savoir-faire.
1 COMMENTAIRE
Moland le 06/03/2024 à 11:26:12
Remontée de post pour 1 injustement oublié de mon top2023. Content qu'il bénéficie de sa chronique ici.
AJOUTER UN COMMENTAIRE