White Sparrow - The Anchor

Chronique CD album (35:10)

chronique White Sparrow - The Anchor

2013, année de chépakoi mais année quand même !

J’en profite pour te souhaiter mes meilleurs vœux, fidèle lecteur ; on a jusqu’au 31 Janvier, il parait. Après t'avoir brossé dans le sens du poil, il ne va pas falloir s’attendre à ce que notre verbe ne faiblisse (c’est l’instruction qu’on a reçue dans le crew COREandCO) ; en bons protecteurs de la porte des enfers, on va encore continuer à te seriner les écoutilles de bons mots et de rock’n’roll puant, c’est comme ça. On est de ceux que tu ne présenteras jamais à ta mère, sache-le. Trêve de blabla. Les politesses faites, on peut causer musique ou on se tombe dans les bras ? Je te préviens, je n’ai pas pris de douche, mon chauffe-eau vient de claquer…

 

Alors, oui, White Sparrow : nouveau groupe, premier album. Avec un blase comme celui-là et surtout un nom d’album comme celui-là, on s’attend à du punk rock iodé fleurant bon le varech. Seulement ici, pas de bannière noire, de sink and destroy ni de couteau planté dans les voiles. Les Nordistes officient dans du rock à tendance emo inspiré plus par Hell Is For Heroes et Jimmy Eat World qu’Eric Tabarly et Ernest Hemingway. Le vieux rhum et l’amer versus la Bud light et le sucre candi ?

D’apparence assez sages, les neuf titres de The Anchor ne sont pas pour autant des sacs à roses guimauves qui nous emmènent en ballade. Cet écueil, le quatuor joue avec et parfois de manière assez instable, cependant sans s’y gaufrer lourdement. Un bon point pour White Sparrow qui signe ici un tribute to the nineties aux allures quelque peu anachroniques. Dans un linceul ouaté, les guitares crunchent, les rythmiques sautillent, les parties chant sont claires et doucereusement éraillées. Les codes étant faciles à déchiffrer, on rentre dans l’univers de WS plutôt facilement. N’est pas Thursday qui veut, mais en laissant le fil se dénouer, les titres s’enchaînent de manière assez égale et sans heurt. Pas de grande fulgurance, juste une tranquillité de croisière, il ne manque plus que les margaritas soient servies sur le pont supérieur du Pacific Princess (frozen s’il te plait, Isaac !). Soleil, transat, maillot de bain une pièce. Peinard. On aimerait pourtant se faire chahuter par la houle (« Blood And Fire », « The Haunted »), ne serait-ce que pour pouvoir jouer fièrement du pied marin devant Vicki Stubing, mais non. Mer d’huile. La ressemblance avec quelques ambiances d’Incubus période Morning View (« The Anchor », « Only Memories ») te parleront peut-être mieux que cette longue métaphore marine. Mais je casse mon effet et la tonne de bons mots qui vont avec ! Tant pis, tu m’as coupé dans mon élan, je viens d'avoir en tête l'image de Doc en slip de bain. C'en est trop. Adieu Madras, adieu foulards et bonnets rouges (tu peux prononcer "wouge" si tu préfères)…

 

Tu l’auras donc compris, White Sparrow livre avec The Anchor un album simple, honnête et mélodique. Sans chichi ni grand raffinement, leur emo rock se suffit à lui-même pour leur permettre sereinement d’écumer quelques rades de nos belles provinces, voire même ailleurs. Tu auras même l’aval de ta mère pour aller les voir. Les White Sparrow sont de ceux que tu peux lui présenter.

 

photo de Geoffrey Fatbastard
le 09/01/2013

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