In crust we trust #2 - Un peu d'histoire

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Dans la première moitié des 80's, le crust, même s’il n’est pas encore reconnu comme mouvement qui envoie du gros, trouve déjà auprès de la scène punk/thrash à la mode du moment, un certain écho. Poil au dos.

Au Japon, les frappés de G.I.S.M. ("Guerrilla Incendiary Sabotage Mutineer", "God In the Schizoid Mind", "General Imperialism Social Murder", "Genocide Infanticide Suicide Menticide", "Gay Individual Social Mean”, au choix) exécutent, parfois, des digressions crusties assassines dans leur sauce. Au passage, les Nippons se sont reformés, il y a peu...

En Suède, les groupes de D-beat Anti Cimex ou Mob-47 introduisent aussi des touches de crust dans leur brouet.

D-beat ?

Intéressons-nous quelques instants à ce terme barbare, s'il vous sied ou scie, c'est selon.

A l’origine, le D-beat est un rythme de batterie utilisé, les toutes premières fois, par les Anglais de Buzzcocks et Diamond Head (un accident probablement), leurs compatriotes de The Varukers, et par les Suédois de Rude Kids sur leur morceau « Marquee ».

Bique ou bouc, peu importe qui a fécondé le premier, au final. Le mal était fait. La vile semence allait se propager vitesses grand V (ou grand D plutôt).

Le terme, en lui même, fut inventé, soi disant, en 1988, par Rich Militia, le chanteur de Sore Throat pour décrire le jeu de batterie de Dave « Bambi » Ellesmere, second batteur de Discharge sur leur Ep Why?.

Il ne faut jamais croire aux rumeurs.

Ainsi, c'est au premier batteur de Discharge, Tez Roberts que l'on doit la véritable paternité de ces patterns patibulaires dont les suiveurs feront un genre à part entière. Poil à la bière.

Discharge débuta en tant que combo plus ou moins classique de punk en 1977 sous l'impulsion de Terence "Tezz" Roberts et Royston "Rainy" Wainwright. C'était l'époque où le keupon trustait les charts outre-Manche. Si le Ep Why ? (1981) préfigure ce que sera le futur monstre, c'est bien Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing (1982) qui déclenchera une nouvelle forme d'assaut musical. Tom G. Warrior de Celtic Frost, lui-même, prit une méchante claque à l'écoute de ce chef d'oeuvre d'abrasion qu'il condiséra comme une vraie révolution.

Poil au dindon.

Nanti de paroles acerbes et réalistes, porté par un chant abrasif et une rythmique monstrueuse, l'album fut une véritable tartouille pour le monde musical, celui du punk moribond et celui du grind qui allait naître, imposant également une esthétique et un lettrage spécifique. Poil à la trique.

Ainsi, Discharge enleva le rock dans le punk en ne gardant que la rage dedans (ou de dent c'est selon). Les Anglais fut repris par une tonne de groupes au rayon desquels on trouve Anthrax, Machine Head, Sepultura, Napalm Death (évidemment), At The Gates, Carpathian Forest et même Metallica, jamais à court de recherche pitoyable de crédibilité.

Par la suite le gang se perdit, core(z) et âme, dans de multiples changement de line-up allant même jusqu'à pondre du fade heavy (non rien) et du mauvais crossover jusqu'à sa véritable rennaissance en 2002 avec la réunion éphémère du line-up mythique. Rat de The Varukers prit ensuite le relai au mic, pour une période rappelant les origines mais sans être réellemeent mémorable.

Le groupe existe toujours et a encore les boules avec le recrutement en 2014, d'un nouveau chanteur: Jeff "J.J." Janiak. Poil au yak.

Le préfixe Dis- fut et est encore utilisé par quantité de formations à travers le monde jusqu'au Japon où les légendaires Disclose (et son leader Kawakami qui fera l'objet d'un page spéciale, juste pour lui, bientôt) proclamèrent leur amour de ce son en le « fuzzant » à outrance.

Le Japon est toujours reconnu pour ses nombreux groupes de D-Beat (comme les actifs Framtid ou les splittés et cultissimes Battle Of Disarm), d’autant que les combos du Pays Du Katana Levant ont souvent réussi avec brio à s’approprier les codes du D-Beat originel pour les employer à leurs sauce, souvent piquantes.

Prochainement, brrr ça va geler les glaouis, au pays du kängpunk... pas funky.