Parween - Interview du 02/07/2008

Parween (interview)
 
Bonjour à vous les parween... Allez, question chiante pour démarrer : comment présentez-vous le groupe et sa musique à quelqu'un qui ne vous connait pas ?
Ce groupe est d’avantage réuni autour de l’envie de jouer ensemble que de celle de produire un style bien défini.
De plus en plus nous tendons à utiliser la musique comme un moyen de porter le fil conducteur que nous nous sommes fixés pour composer un album.


Vous ne faites pas trop parler de vous ; pour tout vous dire, je croyais même que le groupe n'existait plus. Et pourtant, voilà que "géographie croisée" est sorti il y a quelques mois. Est-ce un choix de ne pas s'étendre sur la promo ?
Ça n’est pas un choix pour nous de rester anonymes. Simplement, personne dans le groupe n’est spécialement doué lorsqu’il s’agit de faire notre promotion. De plus, après le départ de Mathieu Scott, nous avons mis pas mal de temps à retrouver un nouveau guitariste.

Même question pour la sortie : est-ce un choix de ne pas sortir ce disque sur un label ? Ou simplement qu'aucune opportunité qui ne s'est présentée ?
Nous avons essayé de démarcher les labels avec cet album, mais devant le manque de résultat, nous avons décidé de l’autoproduire. Et ouais la poisse !

Vous avez changé de guitariste entre les deux albums. Qu’est ce qui a changé depuis ? Qu’a apporté Yann Daniel ? Avez-vous dû vous adapter à son jeu ou bien est-ce lui qui l’a fait avec vous ?
En fait, Mathieu est parti une fois « Géographie croisée » enregistré et non pas entre les deux albums. L’arrivée de Yann nous a tous vraiment remotivés. En plus de son bagage technique il possède une réelle personnalité dans son jeu et son interprétation.
Yann s’est parfaitement approprié les anciens morceaux et les fait sonner très différemment sans nous poser de difficultés. Par contre pour composer de nouvelles choses il a fallu faire converger nos jeux et nos méthodes de travail avant d’obtenir quelque chose de cohérent. Cette nouvelle formation a un rythme créatif tellement bouillonnant qu’il a été difficile au début de fixer une ligne directrice.


"géographie croisée" se présente comme un "concept-album", de par les titres des chansons qui font partie d'un texte global. Comment s'est passée l'écriture de cet opus (paroles et musique) ? Combien de temps cela a-t-il pris ?
L’idée est née d’un travail effectué par un photographe : Eric Baudelaire. Celui-ci a fait un reportage illustré sur une région de la Géorgie nommée « Abkhasie ». C’est une région qui a perdu plus de la moitié de sa population dans une guerre intestine. À la suite de ça elle est devenue juridiquement inexistante car personne ne reconnaissait son indépendance. Elle s’est donc retrouvée dans une sorte de vide identitaire extrêmement bien mis en avant par cet ouvrage : « Etat imaginé ». Il ne s’agit pas d’un album politique qui traiterait de l’Abkhasie et de ses problèmes. Cependant une problématique sur la nature du territoire a émergé.
Nous avons tenté d’imaginer la musique comme un territoire, l’album étant conçu dans un ensemble : Les premiers morceaux sont très denses, puis au fil de l’écoute, la musique s’espace, s’alourdit, et le chant devient de plus en plus rare. Les paroles ont bien sûr été inspirées par ce concept. Mickaël a élaboré un texte unique pour tout l’album, qui a ensuite été découpé en différents morceaux, traduisant l’impossibilité du territoire à se construire une unité.


Mickael, votre chanteur, hurle beaucoup plus que sur votre premier disque éponyme. Comment s'est opéré ce changement ?
Mickaël souhaitait s’adapter au concept de l’album, un chant oppressé, à la limite de la rupture, cherchant à émerger mais finalement toujours écrasé par la musique. Apparemment, nos nouveaux morceaux retrouveront un chant plus mélodique.

Avez-vous déjà prévu d'enregistrer de nouveaux titres bientôt ?
Nous avons déjà trouvé le fil conducteur et sommes entrés dans la phase de composition. Nous allons commencer à enregistrer des pré-productions d’ici cet été. Pour l’enregistrement complet d’un nouvel album tout dépendra de notre rythme de travail. À priori il devrait être dans la boîte à l’hiver 2008.

Prévoyez-vous une tournée ? Car j'ai l'impression que pour les concerts aussi, vous ne vous étendez pas trop ?
C’est le même problème que pour nous promouvoir, nous ne savons pas nous y prendre et sommes trop occupés pour effectuer des démarches efficaces. Nous aimerions jouer beaucoup plus mais il nous faudrait quelqu’un pour s’en charger. De plus, cela coûte très cher de partir faire un concert (surtout en province) et tout le monde dans le groupe tire un peu le diable par la queue... Cela dit nous avons quand même eu l’opportunité de faire des dates à Paris et en province pour défendre l’opus.

Avez-vous l'impression d'appartenir à une "scène" ? Avec quels groupes êtes-vous proches humainement et musicalement ?
Nous sommes proches de pas mal de groupes. Cela plutôt sur un plan humain que musical. Ceux-ci ont une démarche ou une approche de la musique qui nous correspondent (on en revient au fait que le style importe peu, ce sont surtout l’alchimie et l’intention qui priment). Les ex Comity, Every Reason To, mais aussi Sheraff, Nude ou Altess par exemple…
De plus, du fait que Sylvain (batteur) est ingénieur du son et enregistre beaucoup de groupes à travers la France, il nous met parfois en relation avec certains dont il a particulièrement apprécié le talent et l’état d’esprit.


Je sais que Mickael a rejoint ALTESS récemment ; qu'en est-il des autres membres : avez-vous d'autres groupes ? Si oui, lesquels ?
Yann joue toujours dans le groupe qui se nommait Comity. Sylvain et Mathieu participent à différents projets, mais de manière sporadique car ils sont très occupés. Mickaël joue non seulement dans Parween et Altess, mais en plus il développe un projet solo.

Une question qui revient souvent dans nos interviews : Est-ce que vous vous intéressez à la littérature? Est-ce qu'il y a des auteurs ou des livres qui vous inspirent dans les paroles ou l'atmosphère de vos chansons ?
Oui, énormément, nous lisons beaucoup et échangeons nos découvertes. Mickaël s’y intéresse particulièrement étant donné son travail de libraire. En janvier dernier il a même publié son premier roman :« Itinéraire et anesthésie » aux Editions Baudelaire). Il aime énormément la littérature Beatnik (Bukowski, John Fante, Pat Conroy, Ubert Selby Junior,…), mais aussi Française comme Céline ou plus récemment Vincent Ravallec.

Merci à vous d'avoir répondu à mes questions ! Un dernier mot pour les lecteurs de COREandCO ?
À bientôt sur scène !
photo de Pidji
le 02/07/2008

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