Seaholder - Interview du 01/08/2012

Seaholder (interview)
 

Dites, l’écart entre votre démo de 2006 et ce premier album est énorme ! Pourriez-vous m’expliquer un peu le parcours du groupe pour comprendre comment vous avez pu en arriver là ?

 

Guillaume : Entre 2006 et HD855 12b nous avons passé pas mal de temps à nous forger sur scène. Il y a eu, bien sûr, des embrouilles, des doutes, de mauvaises sessions d’enregistrement, pas mal de galères qui sont, j’imagine, typiques à chaque groupe. Disons qu’à l’époque, on a peut-être sorti un peu vite la démo.

Nico : Oui, en fait la démo a été enregistrée à peine 6 mois après la création du groupe sous ce line-up.

 

Comment voyez-vous maintenant cette première démo ?

 

Nico : Avec du recul, la démo a été beaucoup trop retravaillée après l’enregistrement et sonne un peu froide. Là on a enregistré en live et c’est, je crois, ce qui nous correspond le mieux.

Guillaume : Nous avions choisi 4 compos de notre set de l’époque  en se disant « soyons larges sur le style… » ; l’album, lui, est plus cohérent.

 

Et comment voyez-vous HD855 12b, satisfait, tout c’est bien passé, l’album sonne comme vous le souhaitiez ?

 

Guillaume : Il n’est pas parfait, quant au son, on s’approche petit à petit de ce que l’on recherche. Le prochain album sera beaucoup plus brut, les nouvelles compos s’y prêtent beaucoup plus.

Olivier : L’album a été enregistré en live sur une journée sans trop de difficultés et comme pour la démo, il est mixé par notre pote Alex.

 

Est-ce que l’album a été pensé comme une seule pièce, ou composez-vous chanson par chanson pour ensuite les assembler tel un puzzle ?

 

Nico : Disons que nous avons notre univers mais l’album n’a pas été fait en une pièce. Par contre, nous faisons en sorte que l’album se déroule comme un film, en évitant la formule couplet-refrain sur les morceaux.

Guillaume : Il y a un fil conducteur. L’ordre des morceaux a été soigneusement réfléchi, d’où cette impression d’une seule pièce.

 

Ça doit vous prendre du temps pour mettre à terme un titre, est-ce que je me trompe ?

 

Guillaume : Le processus est variable. Certains morceaux sonnent comme une évidence et se montent rapidement, d’autres mettent parfois quelques mois. Pour le reste, il y a quand même une quantité importante de morceaux qu’on abandonne. Mieux vaut prendre son temps que de balancer du bâclé.

 

Comment voyez-vous les paroles, quels sont leurs thèmes ?

 

Nico : Seaholder est un constat pessimiste de notre monde, constatant la folie des hommes qui seraient capable de nous mener à notre perte par leur nombrilisme. Mais si quelqu’un y ressent autre chose, qu’il s’y sente libre. Dans notre musique, les paroles suggèrent plus qu’elles n’expriment quelque chose de concret.

Guillaume : La mauvaise volonté des gens, des constats. Pas d’amour ni de politique, simplement une interprétation du malaise général.

 

Est cité maintes fois sur votre site, dans la section « presse » le terme « Sludge ». Mais pour moi le Sludge c’est EyeHateGod, Iron Monkey, ou Buzz’Oven, en gros le côté « sale » de la musique heavy. Ça n’a rien à voir avec vous non ?

 

Nico : Pour te dire la vérité, depuis la sortie de  l’album, beaucoup de gens sur le net ou dans l’entourage nous désignent comme ça, on a suivi le mouvement mais ce n’est peut-être pas ce qui définit le mieux notre musique.

Guillaume : Oui en effet, mais la mode change au fur et à mesure des années. L’année dernière nous étions pour les gens du Postcore ensuite du Stoner, cette année c’est le Sludge. J’attends de nouveaux termes ! « Post métal » correspond mieux à notre musique je trouve.

 

Je pense que vous entendrez parler plusieurs fois de Neurosis dans les chroniques. Est-ce que ce groupe peut être considéré comme une influence ?

 

Nico : C’est un groupe que j’apprécie beaucoup musicalement et humainement. Quand on voit depuis combien de temps ils sont ensemble et le son qu’ils font sans avoir eu le statut de « pro », et en devant bosser à côté… J’accepte volontiers que le nom de Neurosis apparaisse dans les chroniques de HD855 b12.

Guillaume : Pour moi, pas vraiment, parlons plutôt d’idée commune.

 

Pas de label, vous avez cherché mais n’avez pas trouvé ou bien vous avez préféré sortir l’album sans perdre de temps ?

 

Nico : Nous sommes des artisans, on veut que les choses bougent, donc on fait tout nous-même. Mais si demain un Label nous correspondant se présente, on n’y verra aucun problème.

Guillaume : Pour ma part, les labels ne m’intéressent pas, le marché du disque n’est pas prêt à repartir  alors pourquoi perdre son temps à confier l’avenir de son groupe à un label qui désire simplement faire de la thune ou t’appeler le jour où cela marche (après plein de galères). L’autoproduction est selon moi la meilleure chose pour l’instant.

Olivier : Pour résumer on n’est pas fermé aux labels… mais déjà avoir un distributeur sérieux serait pas mal.

 

Du coup ça m’amène à son financement, que des fonds perso ?

 

Guillaume : Effectivement c’est notre argent, en même temps personne ne m’a jamais vraiment essuyé le cul.

Nico : Et avec un peu de thune lorsqu’on fait les concerts. Et on espère que les ventes de l’album vont nous aider.

 

Quelle est la suite pour le groupe ? En période de « structuration » des musiques « actuelles », cherchez vous à être accompagné ou bien c’est davantage la formule «à l’arrache » ?

 

Guillaume : Nous sommes en train de préparer la suite d’HD 855 12b et si cela se passe bien, en mars prochain il y aura la suite.

Olivier : On ne cherche pas forcément à être accompagné, après, tout dépend des propositions. Pour « à l’arrache » nous ne le sommes pas vraiment, il y a des groupes beaucoup plus à l’arrache que nous.

 

Et des concerts en prévision ?

 

Olivier : On joue le 2 juin dans le 20ème arrondissement de Paris au CNT et sinon à Toulouse le 7 juin et Orléans le 9 juin. On recherche d’autres dates pour septembre. Des choses se profilent et nous aurons sûrement la possibilité  d’aller jouer en Suisse cette fin d’année.

 

 


 

Merci !

photo de R.Savary
le 31/08/2012

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