Varego - Interview du 13/10/2013

Varego (interview)
 

Varego est un jeune groupe (depuis 2009) mais on entend bien que vous n’êtes pas des débutants. Peux tu m’en dire davantage ?

 

Gero (guitare) : Oui effectivement tous les musiciens de Varego ont déjà une longue histoire dans le « réseau » local (Gênes au nord de l’Italie). On a tous fait parti de nombreux groupes dans les années 90 et au début des années 2000, des groupes surtout actifs dans l’underground (pubs-bars concerts / fanzines). Donc oui, vu sous cet angle on peut dire qu’on a de l’expérience !

 

Est-ce que Billy Anderson était LA personne que vous souhaitiez pour enregistrer votre premier album et, du coup, peux tu nous dire comment cela a pu être possible tout comme le fait et que ça se reproduise pour ce nouvel E.P ?

 

On peut même dire que c’est un rêve qui est devenu réalité ! On avait à l’époque quelques chansons d’avancées, encore en version « démo », et après avoir pris le temps de réfléchir à la suite, on s’est dit pourquoi pas les envoyer à la personne derrière les albums que l’on respecte le plus. Je parle là des Melvins, EyeHateGod, Neurosis et des Swans. Et c’est ce qu’on a fait. Billy Anderson nous a répondu immédiatement en nous disant qu’il était intéressé de bosser avec nous. Il a été très bon pour capter, orienter, notre son et en faire quelque chose d’original, massif et épique. Lui comme nous avons été comblé jusqu’à l’évidence de travailler ensemble pour ce nouvel E.P, et c’est ce qui s’est passé.

 

Et puis il y a aussi Jarboe sur ce nouvel E.P, ça fait deux noms qui « en jettent » ! Du coup comment là aussi ça a pu se faire ?

 

Dans le groupe nous sommes tous fan de Jarboe et des Swans. Sa voix, son attitude « avant-garde », son art dans son ensemble. On avait tout simplement une chanson de prête où, à l’unanimité, on pensait que ce serait vraiment chouette qu’elle chante dessus. On a pris contact avec elle pour lui parler de notre projet, du concept et discuter des chansons. Elle était intriguée et a accepté de travailler avec nous, le genre de chose/moment dont on sera pour toujours fiers !

 

Quand j’ai lu à propos de vos paroles basées sur un concept ésotérique je me suis demandé si le E.P et le groupe dans son ensemble, étaient de l’ordre du « conceptuel » ?

 

Oui tu as vu juste, Varego est ce que l’on peut appeler un groupe « concept ». On parle d’évènements mystiques qui, dans leurs déroulements, relient la Terre au cosmos. Tvmvltvm, le premier chapitre (le premier album ndr), est l’histoire d’un nécromancien qui entame un processus de mutation et de renaissance. De nombreux personnages y sont rattachés, comme des créatures endormies qui se réveillent, des entités provenant d’une troisième dimension, et les quatre forces/éléments de la nature le tout lié dans la résonnance de l’univers. Blindness Of The Sun approfondie en détail un élément de cette histoire et c’est ce qui sera notre nouveau point de départ pour la suite de nos travaux et prochaines chansons. Par contre ne te méprends pas, nous ne nous la jouons pas « prophète » ou quoi que ce soit de la sorte, on aborde davantage le sujet sous l’angle d’une certaine science-fiction.

 

Du coup, comment se créent les chansons, à partir des paroles, et qui les écrit-elles ?

 

Généralement c’est de deux façons que nous mettons en place les nouveaux morceaux. Soit on évoque un concept bien précis et nous « conceptualisons » la chanson à partir des paroles en premier, soit on part d’une musique et on s’arrange pour y placer les paroles. C’est surtout moi qui écrit les textes.

 

Est-ce que la voix de Jarboe et la trompette de Giovanni Sansone ne vous ont pas donné envie d’inclure de nouveaux sons et de nouveaux instruments pour la suite, tout comme de s’éloigner encore davantage du format « rock » traditionnel ?

 

Blindness Of The Sun est ce que l’on aime appeler un « intermezzo » (entract. Ndlt), un espace pour nous essayer à différentes recettes de notre musique. En fait on a pas mal d’idées et d’envies en ce moment mais on se doit d’évaluer prudemment comment évoluer pour qu’elles se matérialisent de la meilleure façon. Mais oui il y a de bonnes chances pour que la trompette ou les voix « avant-garde » (ainsi que d’autres éléments) prennent place dans nos prochains travaux.

 

Récemment Down et Skid Row vantaient le format court comme réponse à la « crise » de l’industrie du disque. Qu’en est-il pour vous, pourquoi un E.P et pas un album ?

 

Pour nous c’était tout simplement une raison « artistique ». On avait ces quatre chansons, qui racontent une histoire courte, avec une atmosphère spécifique par rapport aux autres, et qui en elles comportent des « essais » un peu plus expérimentaux provenant d’une même période temps.

 

Il y a pas mal de groupes en ce moment en Italie à sortir de bons disques (The Secret, Zolle, Dogs For Breakfast, Carcharodon, OvO, The Orange Man Theory, Ufommamut…), est ce que vous les connaissez, partagez des concerts ? Y en a t’il d’autres que tu pourrais nous présenter ?

 

Oui on connaît ces groupes, mais jusque là on n’a joué avec aucun. Du coup je peux t’en présenter d’autres avec qui l’on a partagé la scène récemment, de différentes approches mais tous très intéressants : Infection Code (Noise Industrial Core), Gory Blister (Death Metal), The Red Coil (Stoner Metal) et Nero di Marte (Post Metal très extrême).

 

Comment est la vie en Italie quand on est musicien ? Est-ce qu’il y a beaucoup d’endroits où jouer et est-ce facile de caler des concerts, de sortir des disques, d’avoir du public, et d’en faire de l’argent ?

 

Pour tous ceux qui sont dans les musiques extrêmes rien n’est vraiment facile, avec notamment des problèmes pratiquement partout. C’est un peu pour ça que l’on a monté notre propre label, Argonauta Records, afin de tout gérer en personne et de tirer le meilleur de chaque situation. Je dois avouer que ça en vaut le coup !

 

Quelle est la suite pour vous ?

 

Faire quelques concerts pour promouvoir nos nouvelles chansons puis se remettre à en écrire de nouvelles. On a aussi à s’occuper de tout ce qui est marchandising ainsi que de deux/trois autres choses intéressantes, mais comme tu peux le deviner, choisir d’être entièrement « do it yourself » demande du temps et de l’énergie.

 

 


 

Merci !

photo de R.Savary
le 22/11/2013

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