Varego - Blindness of the Sun

Chronique Maxi-cd / EP (20:18)

chronique Varego - Blindness of the Sun

Varego est un groupe Italien qui se défini comme « Progressive Sludge Metal / post Metal »  et je dis « pourquoi pas ». C’est beaucoup et peu à la fois mais dans tous les cas, c’est bien dans l’air du temps.

 

Après un premier album en 2012 dont je n’ai eu vent, se présente à nous Blindness Of The Sun, un EP qui, à sa chouette pochette (certes hyper typée dans l’genre), a la provoc’ de nous narguer à grands coups de guest : Billy Anderson à la production (Sleep, Melvins, Neurosis, EyeHateGod, Mr Bungle, Suma, AmenRa, Putain Le CV du Gars…), Jarboe (Jarboe, mais si, tu l’as vu au Hellfest ou alors tu as raté quelque chose, ou sinon je dirais ex-Swans mais ça fait longtemps et c’est un peu réducteur étant donné le nombre de chouette trucs/albums/collaborations qu’elle a fait depuis), et puis un trompettiste que là, par contre, je ne connais pas, à savoir Giovanni Sansone (zicos free-jazz). C’est plus que suffisant pour y jeter une oreille non ?

 

Et bien sans être bouleversé ou révolutionné on sera plus qu’agréablement satisfait de cette découverte. Si forcément il y a des ressemblances avec plusieurs groupes de « la mouvance du moment » souvent référencée comme « Sludge père et fils », on y trouve quand même de quoi se mettre sous la dent sans que ce soit du vulgaire « déjà vu ». C’est ainsi que se lance le premier titre (et ce qui va suivre vaut aussi pour le second), au riff un peu convenu mais assez rentre-dedans pour nous attirer, qui saura petit à petit se développer par une guitare et une voix plus méchants, menaçants, sur des changements de tempi et des mouvements assez différents mais assez réussis pour s’assembler parfaitement. Comme je vous disais, ça ne paie pas de mine, à paraître déjà apprivoisé mais en fait non, pas du tout, ça ne l’est pas. Ces quatre morceaux - tournants chacun autour des cinq minutes et plus - nous accrochent par des riffs heavy familiers mais grâce à des compositions riches et toujours en mouvement on se laissera, tout au long du disque, agréablement surprendre.

 

La présence des invités se manifeste sur la deuxième partie du EP et on pourra parler de réussite.

Sur "The Flight Of The I", la trompette de Giovanni Sansone remplace la voix pour donner au morceau des allures de « progressif », le côté plus calme de la première partie aidant. Mais si ce début de morceau est comme je vous le dis, plus calme, le titre dans son ensemble, par l’utilisation de la trompette, n’en sera au final que plus inquiétant ! Une touche de mystérieux.

"Of Drowning Stars" sera entièrement tenu par la voix de la prêtresse des étoiles, Jarboe. Du coup on peut comprendre ceux qui ne l’apprécie pas, cette voix, car effectivement la première moitié de la chanson, on n’entend qu’elle. Mais quel bonheur de l’entendre avec ce chant si particulier, clair, mélodique, qui semble flotter dans l’air avant de se fondre dans une dissonance dont on ignore l’origine. Vient-elle de la voix elle même ou d’une guitare ? Cette apparition de Jarboe ira jusqu’à nous faire regretter que le morceau ne soit pas plus long.

Et puis concernant la prod’ de Billy Anderson, je dirais qu’elle tient la route, avec de la bonne puissance, obscure (chouette quand les accords guitares sont posés et laissés à raisonner) mais sans vouloir manquer de respect, sur certaines lignes mélodiques, je trouve que la guitare manque de volume. Ce serait du live, on penserait qu’elle est branchée à la console et non sur un ampli.

 

Avec tout ça on pourra situer Varego au croisement entre : Mastodon période Remission pour les compositions qui s’échappent du format basique tout en restant hargneux ; Black Tusk pour le son, gras (et le fait de chacun sortir cette année un E.P avec de chouettes pochettes) ; Yakuza pour l’esprit, progressif, et le fait d’introduire de nouveaux sons, notamment ceux provenant d’instruments à cuivre.

 

Si l’approche musicale reste  très actuelle, voire en début de fin de route plutôt qu’en période d’émulsion, avec les deux derniers titres de ce EP, on ne pourra pas leur reprocher d’essayer de chercher de nouvelles voies et c’est ce qui donne à cette sortie ce petit goût d’amuse-gueule fort agréable tout en nous rendant impatient de la suite.

photo de R.Savary
le 22/11/2013

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