Suicidal Tendencies + The Inspector Cluzo + General Lee le 13/10/2013, Le métaphone, Oignies (62)

Sachant que le dimanche après-midi, que l'on soit au travail ou pas, on s'emmerde.
Terminer le week-end par un concert, même moyen, rend le jour du Seigneur plus attrayant.

Surmotivé par l'affiche, j'entamais donc mes 45min de route pour "Le Métaphone" à Oignies.
Terre de charbon autrefois, elle se reconvertit, comme beaucoup de villes du coin de Lens, dans la culture.

Servi au bar après un accueil très agréable de l'équipe, je pénètre dans une salle hurlante, à moitié pleine.
Trente secondes après qu'ait sonnée la 16e heure de la journée, General Lee crache son violent hardcore postcoré.

Si l'assistance ne semble pas avoir encore une pleine connaissance des Béthunois, le groupe ne s'encombre pas.
Très en forme, la bande enchaîne ses meilleurs titres ne laissant que peu de places aux applaudissements.

Scéniquement, G.L a mis en place un jeu...pas toujours convaincant (pour moi).
Tournant le dos une partie du concert, ce genre de choré à la AmenRa ou Fantomâs ne m'emballe qu'assez peu.

S'évertuant à alterner des titres de ses albums, G.L fait mouche ("The end of Bravery" époustouflant).
Tragiquement, la fin approche, mais "Junon" et "Hannibal", les deux meilleurs morceaux sont sur la setlist.

Soutenus par des lights parfaites, par un son idéal, G.L a bien engagé l'heure du goûter.
Timides au début, les applaudissements sont bien plus fournis sur la fin.

Signe que le groupe a bien fait le boulot pour un public qui n'est pas, sur le papier, fan de ce style.
Tranquillement, les bandanas se font plus nombreux dans une salle qui va bientôt accueillir deux gascons...

S'impatientant de la durée du changement de plateau, l'assistance grossit et s'approche de la scène.
The Inspector Cluzo a des fans dans la salle...mais demeure inconnu pour les spectateurs qui m'entourent.

Sitôt arrivé, le duo met le feu sur scène. Pour cela pas de secret : de la connerie et du rock'n'roll.
Trente-huit pays, 600 concerts au compteur, le jeu de scène est bien huilé.

S'amuser à jeter les cymbales, se trémousser, enchaîner les boutades et vanner sympathiquement le public.
Telle semble être la formule magique pour mettre l'assistance de son côté.

Sur cd, cela faisait trop..."la fête". Comme un enchaînement de rock'n'roll burlesque à la Tenacious D. Mais pas ma came...
Tirer la gueule est ce que je fais de mieux en écoutant mes musiques. Par contre en live...

Smiley figé sur la face, le duo fait rire et donne envie de bouger.
Tâche difficile pour des metalleux empâtés (le groupe n'hésite pas à s'en moquer).

S'amusant éperdument des bassistes, tout y passe pour conserver sa réputation de groupe live...
Tous les spectateurs se prennent au jeu d'une prestation vivante, interactive (sans virer dans le pouet-pouet).

Sans que l'on ait envie de regarder sa montre, le groupe quitte la scène...
Terminant sur un petit message pro-corrida et pro gavage pour le foie gras.

Sûr que certains voient les deux gascons comme des gars cons.
Transigeons avec leurs avis régionaux; comme dirait JJ Goldman : Quand la musique est bonne...

Surgissant après finalement peu d'attente (la bière aidant), Suicidal débarque dans une ambiance déjà chaude.
Tout gras, Mike Muir sort d'un côté de la scène (alors qu'on le voyait traîner depuis 5min).

Sept années plus tôt j'avais eu l'idée stupide d'organiser un concert le soir de leur venue dans ma région.
Tous les metalleux de la région, pas cons, avaient boudé ma soirée. J'avais l'occasion de rattraper le temps perdu.

Suicidal entame "You can't bring me down", suivi d'un "Instituionnalized" boosté ! Le ton est donné !
Tirant ainsi un trait sur mes années de frustration...

Sans se faire prier, le public se lance dans de bons gros pogos.
Tripper, mais sans bouger : cette violence dominicale ne correspondait pas à mon humeur du jour.

S'enchaînent d'autres tubes (l'énorme "War inside my head") et un groupe bavard à l'écoute d'un public réceptif...
Tout est...PARFAIT !

S'amuser d'un groupe sans bassiste 5 min avant de se délecter du jeu de Williams est truculent.
Toujours hyper-actif, ce dernier croise souvent Muir et parcourent bien 10 bornes chacun le temps du set.

Sans se faire prier, le public slamme à tout va, monte sur scène (deux fois) sur invitation du groupe.
Toujours prêt à faire la fête, le public nordiste répond largement présent...

Sécurité au taquet (mais sympa), Son ok, Bière excellente...
Trop rapidement les lumières se rallument...

Le public scande comme à chaque fin de titre depuis 1h30 : S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T S.T (spéciale dédicace au spectateur sans dent qui hurle "Ice Tea" dans le micro à la fin).
Depuis que le Métaphone, plein à craquer, a scandé les initiales du groupe, j'avoue avoir du mal à passer à autre chose.
D'ailleurs à J+2 (date de rédaction de ce texte), j'ai déjà réussi à oublier la setlist du concert, la tête coincée dans ces souvenirs d'ambiance...

Il n'empêche que 25 années de carrière n'effacent pas l'optimisme d'un groupe au line-up certes instable mais sacrément motivé et doué !
On s'en est pris plein la gueule, et pourvu que ça dure jusqu'à la prochaine tournée dans le coin !

Le Métaphone pour sa 1ère année avait accueilli 20 jours plus tôt Amadou et Mariam (y'a de l'eclectisme) : ce dimanche ne fut pas un jour de mariage, mais de communion entre un groupe légendaire et son public.
Et même si ce n'est pas drôle, et même si je l'ai déjà faite 4 fois, j'ai envie de le rererereredire : ce fut un concert aux petits Oignies.


Un dernier mot pour remercier les deux photographes qui font ce que je ne sais pas faire.
(A leur place j'présenterai un travail digne de Gilbert Montagné avec un polaroïd)
Donc merci à Sebastien Jarry que vous pouvez suivre ici : https://www.facebook.com/sebastienjarryphotographe
Et un autre grand merci à Doug, qui "travaille" aussi chez Pavillon Webzine, mais bon, le net est une grande famille libertine.

Tookie

le 18/10/2013