Coilguns - Millenials

Chronique CD album (38:00)

chronique Coilguns - Millenials

Tu te souviens bien de Coilguns
Tu te rappelles de notre enthousiasme à l'écoute de Commuters et des tartes que nous avaient déjà collé les sorties précédentes du groupe ( et ) ? 

Bon ben oublie tout.

 

Pas que cet album soit mauvais. Tu sais lire la note à gauche de l'écran.
Pas que le groupe ait complètement changé de voie musicale. Puis si les Suisses s'étaient mis au black-crust-tyrolien, ce disque aurait été chroniqué par d'autres membres de l'équipe.

Non, Millenials reste une affaire de core énervé. Sauf qu'il est à 1000 lieues de ce que Coilguns faisait auparavant. Peut-être même à 1000 lieues de ce qui a déjà été fait.


L'efficacité et la relative prudence avec lesquelles les Helvètes s'aventuraient dans le "post-hardcore" qu'on leur avait étiqueté, ne sont plus aussi évidentes.
Le classicisme d'antan est révolu mais va demander un petit temps d'adaptation car ce disque est complexe.


L'abrasivité des précédents avait quelque chose d'immédiat, d'accessible, pour ne pas dire simple et évident. Peut-être même trop évident, trop "rassurant", mais toutefois extrêmement plaisant.
Cette fois, il ne faudra pas lâcher l'oreille un instant. Suivre l'affaire de 38 minutes et recommencer. Insister.

Non pas pour se forcer à apprécier, mais pour tout piger et apprendre à s'en remettre.

 

À la violence directe, se mêle un certain malaise qui prend forme dès les premières secondes d'"Anchorite" pour ne disparaîtra qu'à la fin de "The screening".
Cela passe par une guitare tortueuse, par un chant hurlant et saturé. Mais, entre-temps, il va surtout falloir encaisser les coups d'une batterie qui a dû crever des toms pour mieux péter des tympans. En mettant ainsi en avant les percussions, Millenials aurait pu être une simple affaire de marave, mais les compos de Coilguns sont bien plus que ça.

 

On se perd dans les méandres de ce disque. Les repères brouillés, on peine, au début, à s'y retrouver : ce disque décontenance.
Il joue sur le rythme.

Par des compos à durée variable tout d'abord. De une à six minutes : la longueur des titres n'est pas extravagante, mais, c'est sur l'ensemble de l'album que l'on se sent ballotté entre des titres qui installent une ambiance lourde ("Spectogram") et ceux qui secouent dans l'urgence ("Music circus clown care" ou le fracassant "Wind machines for compagny").

Par le rythme des morceaux ensuite. Rapides, lents, lourds, criards : on passe par tous les états pour mieux secouer.

 

Le chaos contrôlé de Millenials est emballant parce qu'il se déforme sans cesse. Chaque piste est inattendue, alors que les hurlements déchirants des instruments ont à chaque fois ce truc marquant. C'est presque le souffle coupé et limité par une tension noise constante que l'on accueille les dernières secondes bruitistes de l'album.
"The screening" assène alors les derniers coups d'un groupe bien inspiré avant de faire capituler un auditeur lessivé.

Coilguns n'y est pas allé de main morte et va bien au-delà de ce que l'on pouvait espérer. 

photo de Tookie
le 14/03/2018

1 COMMENTAIRE

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 18/03/2018 à 15:25:27

"speed-noise" ça existe comme étiquette ?

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