Panzerballett - X - Mas Death Jazz

Chronique CD album (1:09:14)

chronique Panzerballett - X - Mas Death Jazz

"O Tannenbaum

  Roi des forêts,

  Que j'aime ton Jazz/Djent-teuuh!"

 

Bon, la chanson n'est plus trop de saison: les guirlandes sont remballées, le gros pull orange et vert a été revendu sur eBay, les santons sans-papier ont été expulsés de la crêche de Calais. L'actualité est plutôt aux forfaits remontées-mécaniques trop chers ainsi qu'au débat "Apremont ou Côte du Jura avec la raclette?". Sauf qu'on ne vous a pas encore parlé de X-Mas Death Jazz, et qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire. D'ailleurs vous reprendrez bien de la dinde avant de passer à la galette des rois?

 

Après Toehider (Under the Mistletoe) et Polkadot Cadaver (From Bethlehem to Oblivion), un autre de ces metalliconoclastes qui font notre bonheur de nawakophile sacrifie à l'exercice de l'"album de Noël". C'est cette fois Panzerballet qui met son Metal technique moderne et son saxo bobo au service de la rénovation des vieilles chansons que Mamie Jeannette tenait absolument à mettre sur son phonogramme au moment de la distribution des cadeaux du 25 au matin.  

 

Au programme, parmi les titres les plus célèbres de ce côté du Rhin figurent "White Christmas / Noël blanc", "Little Drummer Boy / L'Enfant au Tambour", "Last Christmas" (de Georges Michael) ou encore "Jingle Bells / Vive le Vent". A priori pas de quoi nous faire saliver à grandes eaux. Sauf que certaines de ces réinterprétations valent vraiment le coup d'être testées.

 

Mais avant de vous en causer plus en détail, soyons clair tout de suite. OK, les gars de Panzerballet ont un niveau technique de folie, ainsi qu'un petit vélo dans la tête (l'expression est désuète?). Du coup leurs versions valent leur pesant de marrons glacés. Par contre ce qui plombe ici la note, c'est que ces affreux ne peuvent pas s'empêcher de rallonger la sauce et d'empiler les petits solos jazzy en rupture complète avec la dynamique du morceau (sur "Little Drummer Boy" par exemple). Sans parler de ces chichis Djent/ Prog endimanchés qui plombent certains morceaux à un point qu'on a l'impression d'entendre de la variétoche en costard pour après-midi devant la télé en maison de retraite. Franchement, un "Kling, Glöckchen" est bien trop léger, trop inconsistant. Et "Es Kommt Bald" est une bulle de coton qui vire rapidement au casse-bonbons. "For Whom The Jingle Bells Toll" a ses moments, mais on aurait aimé que l'esprit du titre soit respecté et que "Vive le Vent" soit mélangé à un peu de Metallica. Et puis franchement, c'est quoi ce "Last Christmas" confis dans la gelée? On nage en plein Djent d'ascenseur là!

 

Heureusement, le groupe propose des titres plus en adéquation avec ce qu'on attend d'eux. Comme ce "White Christmas" version télégraphie équilibriste, qui pétille à grands seaux de bulles. Il faut dire que le morceau est électrisé par deux guests de luxe: Mattias "IA" Eklundh (de Freak Kitchen) et Jen Majura (ex-Knorkator, ex-Equilibrium, guitariste d'Evanescence), cette dernière offrant une prestation délicieusement décalée digne d'une Asphodel (cf. Chenille). Allez donc accompagner son écoute du visionnage du clip suivant. Ensuite, à l'exception des "Pa-ram-pam-pam-pam!" Nawak sur "Little Drummer Boy", c'est la dèche jusqu'à "Rudolph, The Red-Nosed Reindeer" où l'on retrouve Mattias une 2e fois. Avec sa basse trampolinante et son poinçonnage foldingo, ce titre réussit haut la main son pari. Et c'est le doublé des champions avec "Let It Snow" qui, non content de réussir à évoquer à la guitare la chute légère et duveteuse de flocons (écoutez le début du morceau), mélange accents funky, chant plein de miel et guitares aiguisées en un vrai bon morceau qui finit sur une sombre abrasivité et une séance de growl aussi inattendus que parfaitement intégrés (on dit merci qui? Merci Mike Keneally - qui a joué avec Steve Vai et Zappa - et Steffen Kummerer - Obscura).

 

En bonus, le groupe nous livre des versions 100% instrumentales de 4 de ces morceaux... Ce qui n'apporte rien de spécialement folichon en plus, il faut bien le reconnaître.

 

Au final le 6.5/10 attribué à l'objet est une note "grand écart" faisant la moyenne entre ces morceaux formidables où la malice le dispute à la maestria, et ces moments où l'on a l'impression d'avoir suivi Charles-Edouard dans sa boîte de Jazz pour petits roquets à Rolex. On aurait préféré coller un 8.5 à un EP 3-4 titres, mais que voulez-vous...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: parfois pétillant et ciselé par de véritables orfèvres du Metal technique 2.0, parfois mollement duveteux et péniblement endimanché, l'album de Noël que nous propose ici Panzerballet souffre d'une sévère schizophrénie. Hé, Jan: la prochaine fois contente-toi de nous concocter un EP. Et si tu as envie d'aller faire briller tes cuivres derrière une cravate chez Drucker, fais-le sous un pseudo!

photo de Cglaume
le 14/03/2018

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