Panzerballett - Breaking Brain

Chronique CD album (47:42)

chronique Panzerballett - Breaking Brain

Ça va bien un temps de faire le mariole en publiant une chro de Hart Genossen - Von Abba bis Zappa alors que les mags font leurs gros titres avec le tout nouveau tout chaud 5e album de Panzerballet (non?)… Sauf que Pidji – le taulier de cet honorable lieu d’échanges fraternels et virtuels où l'on cause musiques amplifiées et autres sujets hautement culturels – Pidji donc, disais-je, en a ras la casquette de ne pas savoir comment s'y prendre pour inclure harmonieusement parmi ses semblables ce genre de papiers traitant d'albums qui datent de 4 / 7 / 9 ans… Ça ‘peut pas se caser avec les "chros rétro" du dimanche. Ça dénote au milieu des nouveautés toutes chaudes à peine sorties dans les bacs…

 

« Aaaaaaarrh, cglaume: tu fais suer avec tes chros pas fraîches!! »

 

Comment ça, il 'est pas frais mon poisson? OK, OK: on va te le chroniquer le dernier Panzerballet, va.

D'autant que, mazette, il vaut sacrément la peine qu'on s'y attarde... Du coup tout le monde – le chef, le grouillot, mes frèèreuh-zé-mes-sœuurs, wouow-oh – il est content!

 

Panzerballet donc... Vous vous souvenez? De petits virtuoses allemands bardés de diplômes qui tricotent avec autant d’aise dans le Metal marteau-piqueur à la Meshuggah que dans le Jazz à gants blancs, le tout en érigeant l’exercice de la reprise au rang d’Art Majeur. Eh bien les loustics ont décidé pour la 5e fois de suite de nous griller les neurones à coups de plans tarabiscotés, ceci en agissant au grand jour, le titre de ce nouvel opus proclamant haut et fort qu’on va se faire violemment mettre la cervelle au point mort. Et pour ce faire, nul bouleversement fondamental dans la recette de ces teutons aussi esthètes qu’experts dans l’association symbiotique entre grosses guitares et saxo, entre basse’n’classe à la Cynic et déhanché hasardeux typiquement Djent, entre canevas instrumental à la profondeur fractale et souriante désinvolture, entre stimulation inédite des capteurs et accroche constante.

 

Mais bien entendu, bien qu’inscrit à 100% dans la continuité logique du style développé depuis maintenant 12 par Jan Zehrfeld, Breaking Brain n’est pas qu’un album de plus que l’on pourrait zapper pour passer directement de Tank Goodness à l’opus qui suivra celui dont on vous cause aujourd’hui. C'est que celui-ci s'incruste dans nos crânes et nos cœurs grâce à quelques coups d'éclat, tel le superbe « Typewriter II », qui retranscrit la « musique » d’une machine à écrire en un morceau incroyablement virtuose (les ceusses sortis premiers du Conservatoire se plairont à décortiquer les partitions livrées au sein de l’édition coffret de l’album). Mais aussi grâce à la reprise du célèbre « Mahna Mahna » de Piero Umiliani (plus connu chez nous via la version qu’en a faite Henri Salvador« Mais non Mais non »). Grâce au groove puissant et décontracté du pourtant savamment alambiqué « Smoochy Borg Funk » (à noter que le groupe adore vraiment le gimmick récurrent du dialogue stéréo du berger à la bergère…). Ou encore grâce à la collaboration avec Trilok Gurtu et sa tablâ sur « Shunyai », ce dernier accompagnant son jeu d’une sorte de Human Beat Boxing tradi’ à l’indienne, rappelant ce que l’on avait déjà pu entendre sur l’EP Flower de BaK.  

 

Pour être parfaitement honnête, on avouera que parfois le groupe se perd dans des impros typiquement jazzy qui finissent par nous faire bailler. Comme par exemple sur le long « Der Saxdiktator », ou sur le presqu’aussi long « Frantik Nervesaw Massacre ». Autre mouaif: la cover du « Pink Panther » de Mancini est moins Youpla que ce que l'on aurait pu espérer, le résultat évoquant un titre Atmo-Djent artificiellement rehaussé par la célèbre mélodie, le tout étant encore une fois alourdi par un jam un peu lourdingue.

 

M’enfin je râle surtout pour tenter de me façonner une réputation de critique objectif. Parce que ces désagréments semblent en fin de compte bien peu de chose au regard de l'abondant festin musical auquel nous convie cette œuvre formidable aussi exigeante qu’accessible, jamais avare de petits clins d’œil malicieux (tiens: un court extrait de « Enter Sandman » sur « Mahna Mahna »), et capable d’une élégance féline comme d’une sensualité évoquant parfois un Step In Fluid jazzy. Alors viendez vous faire piétiner les synapses avec délectations par ce panzer à tutu à la cyclopéenne délicatesse!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: cavalcade en pas chassés suivi d’un triple axel et d’un « sauter allongée », le tout au saxo et à la basse. Emincé de duel guitaristique djenteux et son écrasé de cymbales jazzy. Classe, puissance, dextérité et aisance. Bref: vous êtes sur le nouvel album de Panzerballet, ça tricote dur, ça enchante fort et ça sourit en coin. Vous allez kiffer!

photo de Cglaume
le 07/03/2016

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