Impure Wilhelmina + Fall Of Messiah le 05/04/2019, Le poche , BETHUNE (62)

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Ce 5 avril, ma descente dans les escaliers qui mènent au Théâtre en sous-sol "Le Poche" de Béthune s'accompagne de sentiments confus. Balloté entre la tristesse de voir que la salle n'accueille ce soir là qu'une trentaine de personnes et le plaisir égoïste (un poil misanthropique) de ne pas avoir à partager ce concert avec plein de gros lourds beuglants, collants et puant la bière beaucoup d'autres personnes.
Une expression populaire dit que les absents ont toujours tort. Ce soir-là, ils ont en plus été très cons de ne pas se déplacer dans la rare ville du 62 qui a l'audace de proposer des affiches de musiques énervées de qualité dans un de ses théâtres municipaux.
Pas bien ! Honte à ceux qui ont préféré regarder une VHS de Fort Boyard ou une émission de Marie Kondo sur Netflix ! Allez hop ! Fessée virtuelle !

 

Assez parlé des gens qui ne sont pas là et parlons de ceux qui étaient présents, et qui étaient même obligés d'être là :
Fall of Messiah / H.E.X / Impure Wilhelmina

Quand je lis une affiche telle que celle-ci, je repense immédiatement (et souvent) à cette célèbre phrase du film Into the wild : "Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé".
Ben quelle connerie cul-cul !


J'allais une nouvelle fois à un concert tout seul, sans ami, ou de l'avis général : "comme une merde". Et c'était pourtant un moment formidable, une parenthèse heureuse dans ma pitoyable vie qui s'est ouverte avec Fall of Messiah dont j'ai déjà parlé sur ce site...et malgré les années qui séparent ces vieilles lignes des prochaines, rien n'a changé.
C'est à la fois super, parce que le groupe n'est jamais décevant...et un peu emmerdant, parce que revivre toujours les mêmes soirées finira à la longue par me lasser. Mais pour celui/celle qui découvre ou n'a pas vu le groupe plus de quinze fois, c'était un grand et beau moment.
Chaque musicien est resté fidèle à son attitude (plus ou moins discrète et bougeante selon les personnalités) et le concert a encore mis en valeur des compositions qui sont à la fois touchantes de douceur, planantes et riches en envolées ou encore déchirantes quand le chant screamo du batteur se fait entendre. 
Tu connais le "Seal of quality" de Nintendo ? J'ai le mien, celui pour les fragiles groupes post-rockeux-screamo, et au prochain concert j'irai leur tatouer sur le front.

 

En revanche, je ne sais pas si c'est le contraste avec ma vie de bibliothécaire ou si depuis que je ne mets plus de nez dehors (pour avoir participé à la perpétuation de l'espèce humaine) les normes ont changé, mais ça jouait SUPER FORT.
Bien qu'équipé de bouchons d'oreilles, j'ai mangé. La musique de FoM était vibrante au sens propre comme au sens figuré. Il est possible également que le fait que la salle soit bien plus vide qu'à l'accoutumée, probable également que ceux présents aient été de polis auditeurs silencieux ait participé au fait que ça semblait...TROP. On a certes gagné au change plutôt que de se taper les conversations d'un spectateur peu intéressé ou déjà bourré, mais même les esgourdes capotées, c'était violent.

 

Une pause s'impose et la carte du bar donne le tournis. C'est pas cher, c'est de qualité (et pourtant, je suis exigeant), varié, l'accueil est excellent, le serveur te parle, passionné, du nom qui m'est inconnu : ça contribue énormément à la réussite de cette soirée.
Passablement enivré, ma soirée se poursuit avec H.E.X

Que ce soit pendant le concert, quelques minutes ou quelques jours après, je suis toujours incapable de dire si ce moment était incroyablement chiant ou vraiment génial.
Une partie du public a trouvé ça chiant. La moitié de l'assemblée a préféré attraper un rhume en sortant fumer ou s'est barrée se remplir la panse...et je les comprends. 
Pourtant, je n'ai pas décollé mes yeux et mes oreilles. Déjà parce que je n'avais pas grand chose d'autre à foutre, mais aussi parce que ce groupe était intriguant.


Leur biographie sur Facebook est la suivante : 
Porté par cinq figures issues de la scène suisse romande (Shora, Equus, Kassette, Shelving, …), H E X délivre un rock à l'esthétique sophistiquée, parée d'une allure apocalyptique: autour d'une section rythmique rigoureusement métronomique, une orchestration à la composition linéaire et hypnotique, contrastée par des accès lyriques épiques; survolant l'ensemble, une voix spectrale, aussi distante qu’envoûtante. En résulte un univers sonore dense, haletant et résolument psychédélique.


Je suis fan de trois des quatre groupes cités, or, un tel casting ne peut que te vendre du rêve. Sauf que la suite destinée à présenter leur musique est également très juste. Je n'aurais jamais trouvé description plus complète. C'est malheureusement ce qui rend leur musique passionnante mais aussi terriblement ennuyeuse sur scène.
Sur disque, ça passe d'ailleurs extrêmement bien.


En revanche, sur scène, y'a un truc qui colle pas, qui "matche" pas. Ou plutôt qui ne "matchait" pas avec la soirée placée sous le signe de l'émotion. HEX ne fait pas dans la musique de fragile, c'est une musique terriblement sombre, atmosphérique, hypnotique, psychédélique mais aussi très froide, mécanique, quasi-inhumaine par moments entre ses cadences répétitives, ses parties rythmiques sur ordinateur (mais pas que, la batterie tient aussi très bien ce rôle).
Cette musique déshumanisante était un contre-pied à celle des deux autres groupes. C'est sans doute la raison pour laquelle le public s'est barré, ne se sentant pas concerné, ni vraiment d'humeur. En plus, en dehors du fait que ça jouait fort, que le groupe a du composer avec un membre en moins (un claviériste), le jeu de scène manquait de vie (allant de pair avec leur musique) tout comme le jeu de lumière volontairement pauvre en couleurs et effets.
En quelques mots, HEX n'était pas à sa place dans cette soirée, ou alors je n'étais pas à ma place devant eux, mais c'est une curiosité ambiante atmosphérique à découvrir.
 

Après avoir sifflé une Tripick sur le conseil avisé du dynamique barman, je m'avance vers la scène et...me contiens pour ne pas crier comme une groupie quand Impure Wilhelmina s'installe devant une foule toujours éparse mais clairement plus motivée.
La suite est imparfaite : entre la voix qui prendra le temps de deux titres pour se régler, le son trop fort, une setlist que j'aurais aimé plus "explorative" (on ne voit pas IW tous les jours dans les Hauts-de-France...).
Et pourtant ce concert est pour le moment mon préféré de l'année. Parce que c'est le premier, déjà, ensuite parce qu'Impure vient jouer..."avec son coeur".

Cette réflexion ressemble au dialogue d'une médiocre série familiale américaine, mais une fois que la machine est lancée, tout se fait sans artifice. La musique, rien que la musique et la passion, l'amour de jouer ce qui a été écrit. 
L'amour de ce qui a été écrit récemment de préférence : Radiation et Black Honey sont particulièrement visités, même si le rappel (avec "Knife" en prime) rappelle de plus vieux souvenirs...

Ça transpire sur scène avec la retenue qui caractérise le groupe : ça ne surjoue pas, mais ça bouge, ça vit, ça ressent sa musique, sans rien exagérer. Les mouvements sont plus rares dans la fosse avec un trio de pubères dont je jalousais la fraîcheur d'esprit et deux-trois trentenaires aussi fans que moi qui ne s'encombraient pas du malaise corporel pour se contorsionner...mais le groupe a fait mouche, y compris auprès des néophytes...
C'était bien parce que c'était simple, sans "chichi-chocho" comme dirait ma belle-mère.

Les instruments posés, je suis allé faire un tour au merch claquer la monnaie dormant dans mes poches. Michael me confiait rapidement que les quelques concerts d'ici Juin boucleraient la boucle "Radiation" avant de se lancer dans l'enregistrement d'un nouvel album à la rentrée (pour une sortie chez Season of Mist)...

Je rejoignais ma voiture, le corps encore vibrant des dernières notes.
Je me laissais alors divaguer car il y a toujours quelque chose qui m'échappe avec les suisses. 
Après des années de fanatisme, je ne parviens pas encore à mettre IW dans une case : c'est cette singularité qui fait que le groupe n'a, malgré ses 23 ans, toujours pas loupé un seul album.
L'attitude du quartet dénote complètement de toute une scène sur sa manière d'être en live, sans parler de sa discrétion, son savoir-être, sa communication (Point que Michael avait abordé dans une précédente interview).

Mais finalement, tout ça importait peu : c'était un beau moment avec la justesse de la sincérité, ce truc qui sonne vrai, ce truc qui éclaire une journée morne. 
Sur scène, le groupe n'est pas bavard : après un ou deux morceaux, Michael Schindl s'excusait ironiquement sur la vision sombre qu'ils allaient avoir de l'humanité tout au long du set.
Un spectateur avait alors répondu : "On s'en fout de l'humanité !". C'est vrai, ce soir là, seule la musique comptait.


 

photo de Tookie
le 24/04/2019

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