OTB Fest Nights (Nesseria + Nine Eleven + Wiegedood) le 17/11/2017, le Gibus, PARIS

Nesseria + Nine Eleven + Wiegedood (report)

L'arrogante et excluante cité Parisienne m'ouvre enfin ses portes pour quelques temps seulement...et je le déplore encore... Le temps d'un OTBfest attendu de longue date, le temps de recueillir les infos indispensables à la rédaction de mon premier report , le temps de travailler un peu parce qu'il faut bien être à la hauteur de ses excursions Parisiennes, le temps de gueuler dans un cortège de tête plutôt inanimé cette fois-ci, le temps de faire le tour de mes relations ayant fait le choix d'une vie bruyante et sanctuarisée Ahah ! De la gratuité  dans les reports... Enfin le temps d'être renvoyé à mon inanité matérielle. Car oui le principe de gratuité n'as pas fait beaucoup de chemin dans une ville qui élit toujours ses membres sur des bases aussi triviales qu'implacables. Money, Money, Money !! Must be Funny...

 

C'est donc la besace remplie ras la gueule (pour le moment) que je me rend au Gibus accompagné d'un ami. Ne connaissant absolument pas cette salle – Le Gibus a beau être une institution, je ne suis pas du coin, il faut me pardonner - je scrute à tout va et vais vite me rendre compte de l'aspect hyper standard de la salle, un peu comme ce que peut être le Nouveau casino, Le Petit Bain et bien d'autres salles Parisiennes. Petite salle donc, ni trop alternative, ni trop Mainstream, avec une identité aussi marquée que l'écologisme de Mélenchon. Mais chaleureuse ! On a même eu droit au CocktailCore offert par la marque de Whisky préférée de Lemmy. Pourquoi pas ! Passons...

 

Les bracelets récupérés, le Cocktail de bienvenue et la clope terminés nous nous retrouvons devant le groupe qui ouvrira le début des hostilités, Violent Magic Orchestra. Et Outch!! Quelle entame de concert discutable et laborieuse. Inconnu de mon coté, je suis plutôt impatient de découvrir un groupe à vocation Electro/Black au visuel très marqué ( Paint Corpse, Projo) histoire de poursuivre mon apprentissage d'un style encore trop empreint d'à priori. Au delà des problèmes techniques rencontrés tout au long du set par les musiciens, avec un mixage tellement scandaleux – les techniciens ont dû a peu près essayer tous les réglages possibles pendant le set - cette expérience Electro/Black est à classer au coté des prestations anecdotiques. L'univers Post-Apo et l’esthétique Electro/black que nous donne à voir et à entendre VMO ne fonctionne pas une seule seconde ; la faute à très peu d'émotivité, peu d'intensité, peu de Riffs sympas auquel se raccrocher et à un public aussi dubitatif que moi. Les excuses proférées par le chanteur en fin de Set n'y changeront rien, les membres de VMO devront revoir leur copie pour la prochaine fois. En Bref, beaucoup d'habillage, des effets artificiels souvent mal mobilisés, un mixage dégueulasse et malheureusement rien à ce mettre sous la dent en termes d'inspiration musicale. VMO est une coquille vide en quelque sorte. Désolé pour celles et ceux qui les apprécient mais même en restant bon public il n'y à rien à faire...

C'est donc hyper déçu et un peu désenchanté par ce début de soirée que je retourne au fumoir m'en griller une tout en débriefant avec mon pote sur ce que nous venions de voir. Merci d'avoir été là Yo, ça m'as permis en discutant de relever les temps forts de la soirée et d'imprimer davantage de choses. Parce que oui, je fais tout ce report à partir de ce qu'il me reste en mémoire et c'est pas chose facile. D'ailleurs, quelqu'un pourrait t-il me prêter La Méthodologie d'un bon Report pour les Nuls ??? parce que franchement j'ai dû commettre un tas d'erreur. Comme par exemple celle de boire des mousses d'entrée de jeu, de venir les mains dans les poches, de ne prendre aucune note moi qui ait une mémoire plutôt faillible... De l'observation participante et quelques restes d'ethnographie pour seule outillage...

 

Et blablabla, ça cause dans un nuage de fumée sans se soucier de ce qui pourrait arriver, et là putain qu'est ce que j'entends ? Nesseria qui s'est mis en place dans mon dos. Fais chier ! J'aime tellement voir les musiciens se mettre en place. Ils sont vulnérables, nerveux, normaux en somme, et ce jusqu'à ce que la déferlante des amplis balaye toute incertitude. Tant pis pour moi et en même temps ils commencent par le titre le plus chiant du Skeud « A l'usure ». Merci Nesseria ! Un démarrage donc tout en émotion et puissance vocale pour un chanteur qui ne va pas ménager ses efforts durant toute la soirée. Et merde, qui vois-je passer dans mon champ de vision, encore un foutu technicien à faire des allez retour entre la scène et la salle. Problème de son encore une fois, une des guitares semble beaucoup trop lointaine. Une ou deux manips sur les potards et c'est reparti, j'ai vraiment eu peur que l'épisode VMO ne se reproduise. Mais finalement tout est en ordre... Un set magistral de Nesseria se profile, les morceaux s’enchaînent avec beaucoup de maîtrise. Les musiciens sont en place, le batteur malgré sa bedaine apparente est d'une assise et d'un aplomb incroyable. Ergonomiquement c'est juste super impressionnant, il n'y pas une de ses frappes qui ne soient « Out of Control ». La musique de Nesseria impose cette rigueur. Les grattes manches sont eux aussi très appliqués. De la présence scénique pour le bassiste et des guitaristes qui se partagent équitablement les séquences de jeux. Des arpèges pour l'un, des arpèges pour l'autre et des accords massifs pour les deux.. Aucun des musiciens n'est laissé pour compte. De l'égalité dans les groupes!! L'aboyeur sensible de Nesseria fait aussi forte impression... Il donne de sa personne sur scène et finira même sa fuite en avant cathartique à nos pieds, « Dans l'ombre et sans visage ». Miam Miam c'est fameux ! En bref, un set très fidèle à ce que l'on peut retrouver sur Cette érosion de nous-même qui fût enregistré en Live à l'époque. C'est l'un des Gratteux qui m'as susurré à l'oreille cette exclusivité de la confidence Ahah... Encore merci Nesseria, ce fut l'un des temps fort de ce Week-end.

 

Le temps de refaire les niveaux et de se replacer  au « presque avant poste » - on ne sait jamais on pourrait tomber sur du mâle Alpha en mal de virilité - nous voilà rendus devant Vampilia. Première curiosité, il y aura du violon et du piano pour accompagner la formation Japonaise qui m'est totalement inconnue. D’où la première difficulté, celle de pouvoir dessiner les contours de la musique de Vampilia. Et après tout à quoi bon ? Encore une habitude très Européenne que de vouloir systématiquement appréhender les choses à partir d'étroites catégories. Vampilia comme d'autres formations Japonaises parcourt une multitude de genres pour nous offrir un style plutôt hybride, à la croisée des chemins et que l'on pourrait circonscrire de manière très insatisfaisante à du Rock expérimental empreint de Nawak sensible. Du coup, vous l'aurez compris c'est plutôt bigarré et excentrique à la fois. Les ambiances se succèdent très bien, on passe d'atmosphères classico-intime à des élans Hardcore teintés de mélodies et sonorités Noise. L'ensemble passe très bien, c'est digeste, beau et relève de la bravoure par moment. Vampilia aime jouer avec les contrastes en alternant les mélodies ardentes, lumineuses, poignantes avec d'autres beaucoup plus sombres et mélancoliques. Vulnérable et puissante, la musique de Vampilia est à l'image de son chanteur jusqu'au boutiste. En effet, il est passé par à peu près tous le spectre émotionnel. De la colère à la mélancolie en passant par l'euphorie ; son jeu de scène et ses intentions sont hypers théâtralisées. Son plus grand tort serait même d'avoir polarisé un peu trop l'attention d'une audience déroutée par tant d'énergie et d’expressivité scénique, alors que les autres membres de Vampilia sont aussi très beaux à voir jouer. Le Frontman s'est même autorisé de nous envoyer en pleine face plusieurs salves de glaviots, qui ne finiront malheureusement pas à mon grand regret dans la bouche que je lui tendais. Un Wall of Death digne d'un inspiré détournement Situs ponctuera ce moment de pur Ego-trip. Il y avait très longtemps que je n'avais pas vu un frontman aussi extrême dans ses incarnations. Sa prestation aurait aussi très bien pu être la dernière cela n'aurait surpris personne. J'aime cet état d'esprit, il n'y a que dans le Punk-Hardcore (non ce n'est pas du tout absolu comme remarque) que l'on retrouve cet engagement et cette dévotion viscérale pour la scène. Esthétiquement, tant au niveau des compositions que du visuel, Vampilia a su me remuer les tripailles, me réjouir, me divertir, m'émouvoir et me liquéfier sur place.

 

On conclut cette soirée d'Anthologie par Wiegedood, superBand Belge que l'on ne présente plus, composé accessoirement des membres de Rise and Fall (Miam !!), Oathbreaker (Miam³) et Amen Ra (Miam²). Sans concession dans les moments de purs défouloirs Black Metôl, avec un Schlageur qui comme dans Oathbreaker sait alterner entre BlastBeats chirurgicaux et frappes beaucoup plus sporadiques mais tellement bien appuyées pour un ressenti hyper Groovy, Wiegedood déploie des ambiances et une esthétique black vraiment dense. Les deux guitares s'associent parfaitement et déroulent le fil d'un set gorgé de lignes mélodiques harmonieusement sombres. Sur la scène ça bouge très peu – le Black Metôl c'est pas pour les danseuses Pfff - mais un peu dans l'audience, avec des caboches qui à l'unisson marquent le temps sur une caisse claire hyper fédératrice, notamment sur « Cataract ». Mis à part le Headbanging sauvage et groovy d'une jeune Metalhead placée juste devant moi, le public semble plutôt frileux et tout en retenue. Les bombes que sont « Cataract » et « De Doden Heben Het Goed II » m'ont accompagné durant tout mon week-end. Les riffs mais surtout les Loops mélodiques de Wiedegood sont tenaces et s'impriment très facilement dans la petite tête qui m'accompagne depuis bien trop longtemps. Le chant ce soir là était volontairement lointain et retirait malheureusement un peu de caractère et de puissance à la musique de Wiegedood. Néanmoins, les musiciens nous ont tout de même offert une prestation plus que convaincante et d'une belle intensité. A refaire et sans chouiner! Petit bémol pour le chanteur qui s'est vu défoncer gratuitement son micro à la fin du set à la manière d'une inconséquente Rockstar. Alors d'une c'est clichtonneux subversif, et de deux le micro c'est dans la gueule et pas ailleurs. Vous demanderez au chanteur de Vampilia ce qu'il en pense Ahaha !! Fin de cette première soirée vraiment extra... Tout le monde rentre, nous nous accordons juste le temps de remercier et de tailler un peu la bavette avec la violoniste et le batteur de Vampilia. Groupies must die !!

 

 

Le lendemain, nous atterrissons au Black Dog pour l'apéritif. A peine le temps de profiter de l'atmosphère Blackeuse du bar que nous nous dirigeons de ce pas et pour la dernière fois du week-end vers le Gibus.

 

Sans transition, The prestige un deuxième soir de Novembre au Gibus. Soirée très inégale par rapport à la veille et ce malgré la présence de Nine Eleven. Je ne m’étalerai pas sur cette soirée que j'ai trouvé très en deçà de la précédente. The Prestige ouvre le bal, c'est en place, carré, animé sur scène mais je n'aime pas ce groupe donc désolé mais je me garderai bien de juger un groupe qui ne m’intéressait déjà pas avant de les voir pour la première fois. L'énergie Punk et l’expérience sont bel et bien au rendez-vous mais trop peu de choses dans les compositions ne m'emporte.

 

Nine Eleven enchaîne tout de suite après The Prestige et débute son concert par un message de solidarité en direction des inculpés de la loi Travail I. Ce message politique fait déjà palpiter mon p'tit cœur en carton. Aux avant postes cette fois-ci, je suis prêt à revivre au moins le même concert que deux semaines plus tôt à la Pétroleuse. Et non raté!! Les musiciens se sont beaucoup trop cherchés... Des pains viennois, des moments de flottements, des parties qui traînent en longueur et qui m'empêcheront par moment de reconnaître la structure même de certains morceaux. Un concert plus que déroutant pour moi qui attendais de nouveau et de pied ferme Nine Eleven. A leur décharge, mon appréciation s'est vu peut être altérée par trop de consolantes canettes. Si la prestation de Nine Eleven m'as franchement déçu par rapport à la dernière fois, je tiens tout de même à rester bon joueur et reconnaît volontiers qu'il y ai eu du positif ; notamment pour un chanteur qui s'en est très bien sorti avec ses samples, ses cordes vocales en titanes et dont le jeu de scène est toujours aussi décalé par rapport aux scandaleuses poses masculinistes qui encombrent toujours trop le milieu Hardcore. Quelle sensualité libidineuse et quel déhanché Ahah !!

 

C'est Big Business qui se chargera de conclure cette soirée un peu frustrante. La prestation Stoner/Sludge des américains de Big Business, qui n'est pas sans rappeler The Melvins, est rafraîchissante et aura au moins permise de ponctuer cette nuit sur une note positive. Le duo compense très bien son élémentaire Line Up (Basse/Batterie) avec son souci d'amplitude sonore et rythmique. D'ailleurs, les roulements systématiques du batteur étaient tellement ronflants qu'ils ont fini vers la fin par m'ennuyer grave. Pourtant, le style récréatif de Big Business a su de manière générale faire taire ma déception et remettre à leur place les petits papillons qui avaient quitté mes yeux désinvoltes de Badkids. Big-Up les Toulousains !!!

 

 

 

photo de Freaks
le 18/12/2017

2 COMMENTAIRES

Margoth

Margoth le 18/12/2017 à 17:19:16

Ce vrai Normand qui ne se laisse pas embourgeoiser aussi facilement par l'aura parisienne bobotisante ;) ! Bah, pour une première, tu t'en tires très bien. Après, pour un bon report, il n'y a pas de formule miracle : personnellement, je fais tout de mémoire tandis que d'autres y vont à grands coups de prises de note à chaud.

Freaks

Freaks le 19/12/2017 à 09:04:22

Venant d'une reportrice en chef comme toi Margoth..Ça le fais grave, je suis refais ;)
Pour ce qui est de Winfield il s'attendait à quoi à L'orient Express... C'est pas du tout le lieu pour ce genre de soirée.. A mon sens..

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