30,000 Monkies - Womb Eater Wife Beater

Chronique Maxi-cd / EP (31:30)

chronique 30,000 Monkies - Womb Eater Wife Beater

Des Belges font du stoner-noisy Rock et pas de la pop à la sous-dEUS ! Ils s'appellent comme une chanson de Lightning Bolt, sans faire référence à Ghinzu ! Ça leur fait un nom de groupe particulièrement débile ! Et je vous parle même pas du titre de l'EP et ceux des morceaux ! Ils ont des pédales d'effet multicolores ! Et un clavier qui fait des bulles ou des lasers ! Leur batteur prend-il de la drogue ? Laquelle ? Vais-je me faire une paella en boîte, en plein milieu de l'après-midi ?

 

Voilà une introduction qui a de la gueule.

Je suis malade. Je veux dire : j'ai la crève, bordel. Ne m'en voulez pas.

 

Un mot sur la pochette, qui laisse supposer des inclinations psychédéliques, à raison. Fort heureusement, elle n'a pas de triangle. Enfin, presque pas, car les têtes sont disposées de façon presque triangulaire. Y'en manque qu'une en bas, et c'est parti pour le troisième angle ! Je vous jure, je vois des triangles partout dans les pochettes de disques (et les flyers). C'est la mode, après celle des cerfs et des loups, voilà les triangles ésotériques, partout. PARTOUT ! J'avais pensé à un visuel sous cette forme, pour mon groupe, quand je me suis rendu compte, donc, de cette mode. Ça avait réussi à pénétrer et influencer mon inconscient pourtant particulièrement retors.

Vous me direz, ça a toujours été la mode de la pochette carrée, via le format obligé, alors pourquoi pas le triangle, c'est une forme de base, après tout : comme le rond, le rectangle, on ne peut pas y échapper. Nan mais le triangle zarby, franc-maçonnique sans savoir pourquoi, tout ça, trop c'est trop. Je vois des vagins partout, du coup, la torture je vous dis !

Dure, la vie.

 

Musique psychédélique, donc, les trente-mille singes. Ça commence bien, c'est à dire avec des larsens. « 特別攻撃隊 » entre en scène (avec un titre qui fait son intéressant).

Puis des riffs Hard-Rock au parfum soixante-dix remis au goût du jour, quelque part pas loin du Hardcore chromé mêlé au Stoner qui ne veut rien dire. Y'a même du solo de gratte pas chiant. Les riffs sont plutôt bas du front, cela dit, vus et revus, mais l'ensemble passe bien. Même si la batterie semble déjà un peu monolithique. Morceau d'introduction, disons qu'il remplit bien cette fonction : voilà à quoi nous pouvons nous attendre, du gras, du son sale, un feeling de drogués.

Vilains canards.

 

Justement, c'est leur fête sur « Loris' Terrify Lab ». A travers, oui, des voix de canards, vraiment. Je serais presque jaloux de leur interprétation de Donald Duck, moi qui travaille au corps (et depuis l'enfance) l'une de mes personnalités annexes via l'imitation, assez réussie dois-je me glorifier, du coin-coin le plus connu au monde (avec Daffy Duck, bien sûr). Les riffs sont toujours idiots, sauf quand quelques jolies harmonisations débarquent en plein pont. Le refrain est chouette, il donne envie de le chanter en chœur (les voix sont euh normales, cette fois). J'ai l'impression de déjà le connaître, il me fait penser à quelque chose de précis, mais je n'ai pas réussi à mettre la main mentale dessus. Ça restera donc pendu au bout de ma langue (mentale). Un effet stupide à l'hélium débarque vers la fin sur la voix, ça fait bizarrement plus mystico-barré que stupide. Quoique...

 

« Wardimir » se la joue carrément défoncé avec ses riffs obsessifs et le batteur commence sérieusement à me casser les couilles. C'est un peu le seul réel souci du groupe. Il ne met rien en valeur, il a même carrément du mal, le pépère. Aucune dynamique ou presque, une régularité qui semble toute aléatoire et pas la moindre audace à l'horizon.

Mais... Oooohhh ! Mes amis les canards reviennent ! Sacrés Belges... Ils enchaînent sur un autre solo de gratte, genre Clockcleaner repris par Black Sabbath, pendant qu'un Roger Waters saoul s'essaie au chant indolent.

 

« Stab You Elf » c'est du Spinal Tap en barre. Soit c'est voulu, soit ce groupe est un peu jeune. Je penche pour les deux en même temps. C'est le morceau le moins intéressant du lot, un instrumental qui manque sérieusement de créativité, bordel ! Vous savez déraper les gars, en plus, alors qu'attendez-vous ?

 

Heureusement que les treize minutes de « Plumbing On Steroïds » commencent bien. Esprit limite gloomy-doom, guitare qui joue de ses effets de manche (pédale!) avec une joliesse toute narcotique, délivrant de superbes dissonances sur un tapis de gras dronique.

Le batteur pataud rentre et... bon, je ne vais pas m'acharner sur lui, passons. Le truc s'embourbe un peu avec des plans de gratte peu véloces, mais la mayonnaise remonte petit à petit, ça redécolle lentement. Disons qu'ils prennent leur temps.

Et tchac ! Coupure soudaine pour un passage sombre et haineux, avec une voix lointaine ! On se croirait dans les Melvins au début des années 90 ! Accordage en Ré qui dégueule, riffs lents menaçants, ça coule tout seul, même si c'est pas super personnel, d'accord, d'accord. Mais ils ont le mérite d'insister, de ne pas lâcher l'affaire dans l'agonie, encore et encore.

 

Voilà. J'ai à nouveau dégueulé une chronique en temps réel ou presque, reprenant le disque titre par titre, paraît qu'faut pas faire ça, que c'est LE MAL.

Concluons donc avec des généralités de fonctionnaire : un groupe et un disque intéressants, à l'intrigue psychédélique à souhait, très typé sans être follement original, mais sans aucun doute rafraîchissant. Surtout qu'il s'agirait de leur coup d'essai, alors je suivrai leurs sorties suivantes avec intérêt croissant de lune, plutôt que triangulaire.

 

Sur ces mots tièdes typiques d'un chroniqueur aussi prétentieux que raté, je m'en vais dévorer ma paella en boîte, non sans maudire l'humanité d'avoir inventé la contagion. Mon système immunitaire survivra-t-il à la trigonométrie ? Suspense et flux tendus.

photo de El Gep
le 26/01/2012

12 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 26/01/2012 à 13:53:53

Bon, j'ai trouvé le titre en écoute pas inintéressant, mais je trouve l'album dans son ensemble assez moyen et pas très bien joué. Un grand bof pour moi.

Pidji

Pidji le 26/01/2012 à 14:24:24

Tu as vu que tu pouvais écouter tout l'album hein ? Il n'y a pas qu'un titre en écoute sur le player :D

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 26/01/2012 à 15:27:27

Tous les Canards vont à la mare ;-)

el gep

el gep le 26/01/2012 à 16:14:19

Bravo Pidji pour les lecteurs streaming, d'ailleurs...
Sinon, hormis le batteur, je ne trouve pas que ça joue mal, c'est sûr, c'est pas du Strapping Young Lad.
Un disque que je trouve bien au-dessus de tout un tas de trucs tièdes et formatés, un disque un peu bis, même s'il ne casserait pas 30 000 pattes à un canard, hein Ukhan?

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 26/01/2012 à 20:38:14

Ben franchement, il ne me quitte pas depuis presque 1h30 en fait. En fond sonore... Bis certes, mais savoureux à mon goût.
Canard Addict $$$
un pti air de Locust Abortion Technician, non ?
Et Blunderwheel aussi.

el gep

el gep le 26/01/2012 à 22:53:31

Ce groupe m'est très sympathique, rafraîchissant, j'y tiens, ça fait vraiment du bien d'entendre ça.
Je ne connais aucun des groupes que tu cites, par contre.

Tookie

Tookie le 27/01/2012 à 08:51:10

Haaa Ukhan et ses eternels repères musicaux ultra-confidentiels ! J'ai beaucoup aimé !

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 27/01/2012 à 09:23:48

ahahaha

Locust... c'est mon album favori des autres Melvins (mais oui) Butthole Surfers.

Et Blunderwheel, album terrible en 92 puis rien... la pochette un sein, le téton piercé et une abeille qui se balade dessus ^^

el gep

el gep le 27/01/2012 à 15:36:42

Je ne PEUX PAS lire les mots MELVINS ET BUTTHOLE SURFERS placés côté à côté, je suis traumatisé, je n'en peux plus.
On a même écrit un morceau avec les Welldoches Dauboigts qui commence par "we've never listened to the Butthole Surfers".
Y'a pourtant du bon chez eux, hein, j'dis pas, mais trop c'est trop...

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 27/01/2012 à 15:52:44

Mouarf

... j'me doute mais bon le critique amateur, la passion partiale tout ça...

Bref.

el gep.

el gep. le 27/01/2012 à 17:26:19

C'est juste qu'on nous a trop comparés à eux, c'est tout, hein.. Mais il n'est pas interdit que je me penche sur les références que tu nous as données.

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 27/01/2012 à 19:07:12

Blunderwheel - Roly Poly (1993) c'était chez Sub Pop.
Dur à dénicher

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